THROUGH YOUR EYES

12. Trahison

Orlando, Floride

Amora

Jude sortit de la chambre quelques secondes après, me prit la petite des bras et ouvrit la fenêtre qui donnait sur la rue. J'étais toujours pétrifiée et laissai échapper un cri d'horreur quand il... laissa tomber la petite hors de l'immeuble.

— NON ! hurlai-je en me précipitant pour essayer de sauver la fille.

Je soupirai de soulagement en voyant que la fillette avait atterri dans les bras de Soren qui la tenait contre lui.

— Mais tu n'es pas bien ?! m'écriai-je en me tournant vers le brun.

Il haussa les épaules.

— Tu me prends pour qui ? J'avais tout prévu.

Il me surprit lorsqu'il sauta aussi par la fenêtre. Je passai ma tête par la fenêtre pour l'apercevoir en bas de l'immeuble, ses yeux plantés dans les miens. Mon cœur cessa de battre quand il tendit les bras vers moi, attendant que... je saute dans ses bras ?

Il est malade ou quoi ?

Je secouais vivement la tête et murmurais, espérant qu'il allait m'entendre :

— Je passe par l'entrée, je te rejoins.

Il fronça les sourcils.

— On n'a pas le temps !

Il murmurait, mais dans le silence de la nuit, je n'entendais que lui.

— Ash a coupé les caméras pendant trois minutes, tu ne peux pas repasser devant. Dépêche, tu vas nous faire repérer !

Je soufflai un bon coup, mon regard se posa sur l'intérieur de l'appartement. Appartement qui cachait sûrement... un cadavre.

— 38 !

Agacée par son empressement et ce surnom stupide, je sortis par la fenêtre, réprimant mes larmes de terreur. Je m'assis sur le rebord de la fenêtre, fixant le bitume sur lequel je m'écraserais si Jude ne me rattrapait pas. À mon grand étonnement, mon ravisseur tendit un peu plus les bras.

— Je te rattrape, 38.

— Tu... Tu me le promets ?

Il soutint mon regard terrifié et murmura en hochant la tête :

— Je t'en fais la promesse.

Je levai la tête vers les étoiles... et sautai dans le vide, mes mains contre ma bouche pour m'empêcher de hurler de terreur.

Je me crispai dès que j'atterris directement dans ses bras musclés. Il me serra plus fort et j'enroulai mes bras autour de son cou, soupirant de soulagement. Mes jambes se placèrent mécaniquement autour de sa taille pour sentir que j'étais bel et bien vivante. Mes yeux étaient fermés alors que je le serrais un peu plus contre moi. Oui, j'ai eu peur, il y a quoi ?

— 38, marmonna sa voix rauque dans le creux de mon oreille, c'est bon, je te tiens. Tu peux me lâcher maintenant.

Son souffle chaud à mon oreille me ramena à la réalité. Je décollai ma tête de son torse pour découvrir que nos visages étaient réellement à quelques millimètres à peine l'un de l'autre.

— 38, lâche-moi.

Je repris mes esprits et mis fin à notre "étreinte" qui devenait terriblement gênante. Il me tira à grands pas vers un van.