14. Guerre et paix

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Orlando, Floride.

Amora


La fille, une métisse aux yeux perçants et aux courbes exagérément parfaites, se jeta littéralement sur Jude. Ses jambes s'enroulèrent autour de sa taille et ses doigts glissèrent sous son menton. Mon estomac se tordit d'une rage brûlante.

Jalouse, moi ? Sérieusement ?

Un ricanement amer manqua de m'échapper. Si ça l'amusait de se coller à lui, qu'elle s'y mette. Elle paraissait si belle, si parfaite, elle ne devait être qu'une fille exécrable, exactement comme l'enfoiré qui la tenait contre lui.

— T'es vraiment un connard ! Je peux savoir pourquoi tu ne réponds pas à mes messages ?!

Il jura dans sa barbe, grimaçant. Un geste brusque, et elle sauta à terre, ses yeux s'écarquillant en voyant une main plaquée sur le flanc de Jude. Une lueur de panique traversa son regard, et elle dégaina son téléphone en un éclair.

— Soren, le con est blessé, je fais quoi ?!... Comment ça, tu fais autre chose, et je dois gérer ?... T'en as racheté ?...

Elle raccrocha puis se tourna vers moi.

— Va le mettre dans le salon, je reviens !

Bonjour à toi aussi ?

Elle courut à l'autre bout de la maison et je posai ma main, hésitante et tremblante, sur l'épaule de Jude. Il respirait difficilement et grimaçait de douleur. Il marcha, non sans insulter maintes fois son père, et s'effondra dans le canapé. La fille revint et s'agenouilla devant Jude, ses traits tirés par l'inquiétude. Elle avait attaché ses longs et beaux cheveux bouclés en un chignon désordonné, sans doute pour ne pas être dérangée par eux.

— Lève ton t-shirt, ordonna-t-elle, ce qui le fit glousser malgré sa légère grimace.

— Ça va beaucoup trop vite entre nous, Summer.

Summer. Voilà, c'était elle, cette fameuse Summer. Petite amie de qui ? D'Aiden, de Jude, de Soren, ou peut-être de ce Ash ? Trop de questions pour mon pauvre cerveau qui tambourinait encore de douleur, comme pour me rappeler la bosse à l'arrière de mon crâne.

Jude finit par obéir à la métisse, levant le tissu et révélant son flanc... ensanglanté et ouvert. La nausée me submergea. Il avait pris une balle. Il avait pris une balle pour me protéger.

Il a pris une balle... pour moi.

Tu te fais des idées, il n'en a rien à foutre de toi.

Summer fit une légère grimace de dégoût en plaçant un coton de désinfectant sur la plaie. Jude ferma les yeux, rejeta la tête en arrière en grognant de douleur.

— Tu sais pas faire doucement ?! cracha-t-il en la tuant des yeux.

— Tu ne sais pas fermer ta gueule ? rétorqua-t-elle sur le même ton en lui rendant son regard noir.

Elle me plaît, celle-là.

Elle se tourna vers moi, son regard s'adoucit légèrement.

— Amora, c'est ça ? Tu sais tenir la main de ce gros bébé, juste une minute ?

Moi ? Te-Tenir... la main... de Jude ?!

La situation devenait de plus en plus ridicule, mais avant que je ne puisse dire non, je m'assis à côté de lui. Jude me lança un regard noir, et la métisse, qui semblait avoir les nerfs solides, expliqua en haussant les épaules :

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