THROUGH YOUR EYES

5. Stalker

Kansas City, Missouri.

Amora

La porte était violemment secouée, nous pouvions l'entendre même d'ici. Il va réussir à entrer s'il continue comme ça.

Je retenais tant bien que mal mes sanglots alors que Nate prenait les choses en main. Je pouvais voir qu'il était à deux doigts de vomir tandis qu'il mettait le corps de son chat de 6 ans dans une vieille boîte qu'il trouva.

Mon cœur tomba dans mes talons quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Avec des clés. Cette personne avait les clés de chez moi !

Ses pas lents et lourds résonnaient dans l'appartement silencieux. Je tenais Missy dans mes bras, fermant sa gueule de force pour ne pas qu'elle nous fasse repérer.

Nate me fit signe de ne faire aucun bruit et désigna la fenêtre de la tête. L'escalier de secours.

— Tu te caches, bébé ?

A pas de loups, je m'approchai de la fenêtre. Je pouvais entendre l'inconnu marcher dans mon appartement.

— Tu sais, tu es vraiment très belle, surtout quand tu dors. Totalement mon style.

Je retins un sanglot. Il voulait me faire peur. Et il y parvenait.

J'entendis soudain un bruit, sûrement provenant de la cuisine. Il tirait un couteau de son étui.

Merde. Merde, merde, merde.

— Tu ne veux pas jouer avec moi, bébé ? C'est dommage... j'aimerais beaucoup faire à ta jolie chienne ce que j'ai fait à ce vieux chat. Comment elle s'appelle déjà ?

Sept pas. C'était ce qui me séparait de la fenêtre. Ce qui nous séparait, Nate et moi, de ce fou.

Six pas. Cinq pas.

— Ah oui... Missy.

A son nom, ma chienne laissa échapper un grondement. Je la fis taire, fermant de force sa bouche. Mais il avait entendu.

— Tu te caches dans ta chambre, bébé ? Continue de fuir. Je trouve ça... terriblement excitant.

Nate me devança, silencieux comme un loup et ouvrit la fenêtre. Il me fit passer d'abord. Je descendis les escaliers rapidement, mes larmes dévalant mes joues.

Il me suivait de près, la boîte contenant son chat sous le bras. Je me précipitai dans la voiture de Nate, mes sanglots me secouant. Le brun monta à mes côtés et démarra la voiture.

— On... On va chez Jackson... Et on appelle la police dès qu'on est en sécurité.

Je hochai faiblement la tête, les lèvres tremblantes. Mon regard se posa sur la fenêtre par laquelle nous étions sortis et mon sang se glaça net.

Il nous fixait. Non, il me fixait. Un large sourire psychopathe sur la face... et un long couteau à la main.

— Démarre, Nate ! Il nous regarde !

Mon ami ne se fit pas prier, mit le contact et nous éloigna de cet enfer. Je jetai un coup d'œil dans le rétroviseur.

Il ne nous avait pas quitté du regard. Il agita sa main tenant le couteau, comme un au revoir. Ou un à bientôt.

°°°°°

Deux heures plus tard. Appartement de Jackson.

— Attendez... QUOI ?!