Orlando, Floride.
Amora
Le sang. La seule odeur qui parvenait à mes narines. Le cuir. La seule sensation que je percevais sous mes mains. La terreur. Le seul sentiment qui m'envahissait. La mort. La seule pensée que mon cerveau m'envoyait.
Je hurlais de terreur, me débattant lorsque je me sentis coincée, prise au piège, destinée à mourir.
— Amora, mon ange, tout va bien se passer..., soufflait sa voix douce mais tendue.
— Je te fais confiance..., répondis-je, nerveuse comme jamais.
Je ne comprenais rien. Je ne voyais rien.
Le bruit dans mes oreilles était assourdissant, le son des pneus crissant sur la route, celui des vitres explosant autour de nous, coupant notre chair.
— BAISSE TOI, PUTAIN !
La terreur m'envahit, et j'obéis.
Où étais-je ? Que faisais-je ici... ?
La voiture, où ce que je pus deviner comme étant cela, se mit à rouler, avalant mes hurlements.
Le sang. La peur. La mort.
— Où est-il ? soufflai-je pour moi-même alors que je me sentais entourée.
Quelque chose, ou quelqu'un, effleura mon bras et je me crispai. Je ne voyais rien.
— C'est ta faute... C'est ta faute ! C'EST TA FAUTE !
— AMORA !
J'ouvris les yeux, me redressant dans mon lit, couverte de sueur. Des larmes coulaient sur mes joues, d'autres avaient séché. L'odeur métallique du sang parvint à nouveau jusqu'à mes narines et je baissai les yeux. Mes bras étaient couverts de... griffures rougies.
— Hey, Amora... Ça va ? Tu es réveillée.
La voix rauque, grave, et presque douce de Jude me parvint aux oreilles. C'était lui qui m'avait réveillé. Lui qui m'avait tiré de mon cauchemar – non, de ma terreur nocturne.
J'étouffai difficilement mes sanglots, baissant les yeux pour ne pas croiser son regard d'acier.
Je l'entendis se lever, sans doute pour partir. Comme lui. Comme tout le monde.
J'enfouis mon visage dans mon oreille pour étouffer mes pleurs et sécher mes larmes mais rien n'étouffait le chagrin, la douleur qui hantait mes nuits depuis cinq ans.
C'est ma faute. C'est toujours ma faute.
La porte claqua à nouveau, puis les pas du brun se firent à nouveau entendre.
— Amora, souffla-t-il, regarde-moi.
Malgré moi, je relevai la tête, presque comme un réflexe. Il me demandait aussi de le regarder chaque fois que je pleurais. Mais Jude n'était pas John. Il ne le serait jamais.
— Assieds-toi, je vais te soigner.
Cela sonnait comme un ordre et j'obéis, mes bras tendus vers lui. Il avait une trousse de secours à la main. Il désinfecta les plaies, une par une. Puis il couvrit mes blessures avec des pansements, et je murmurai un remerciement. Il hocha légèrement la tête, puis son regard plongea dans le mien.
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THROUGH YOUR EYES
RomanceUn contrat. Une mission de plus. La trente-huitième. Pour lui. Un jour. Une journée de plus. La cent quarante-cinquième. Pour elle. Deux destins. Deux vies qui ne sont pas liées. A première vue. Lui, le tueur à gages précis et implacable. Un démon s...