CHAPITRE 24

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LÉNA

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LÉNA


Dans la voiture pour nous rendre à la fête foraine, je reste silencieuse. Sacha est passé me récupérer juste après avoir embarqué les jumeaux, installés à l'arrière. Ils écoutent une musique d'enfant américaine, que je ne connais pas.

Pour ma part, je ne cesse de repenser à ce qui s'est produit hier soir. Le désir s'est tellement raréfié en moi que j'ai voulu de toutes mes forces m'y accrocher. J'ai vraiment cru que j'allais réussir à sauter le pas. L'envie était là... Puis la noirceur a recouvert tout le reste, comme un brouillard malsain contre lequel je n'ai pu lutter.

Sacha... Sacha a été si patient, si calme, si doux. Un autre garçon à sa place aurait pu s'énerver et se sentir frustré que je nous coupe en plein élan. Certains m'auraient peut-être accusée d'être une allumeuse ou une salope, pour les avoir chauffés sans consentir à aller jusqu'au bout.

L'attitude du garçon à mes côtés a été normale, je le sais. Et pourtant, tout le monde n'aurait pas agi ainsi et je ne peux m'empêcher de lui en être reconnaissante. La vie m'a trahie. La vie m'a souillée. La vie m'a salie.

Mais la vie a aussi mis la plus belle personne de la création sur ma route. La plus entière, la plus tendre, la plus craquante. La plus sexy, la plus touchante, la plus protectrice. Sacha représente le packaging total. Si personne n'a su voir au-delà de sa figure publique si finement affûtée, j'ai réussi à percer son armure. Et maintenant, il est devenu la mienne.

— À quoi tu penses ? me demande-t-il à la fin de la chanson.

— À toi, réponds-je simplement.

Nos visages se tournent l'un vers l'autre une simple seconde qui prend des airs de déclaration. J'ai le temps de me noyer dans l'étendue bleutée de ses prunelles écorchées, d'y découvrir mille somptuosités avant de m'en détacher. Sacha reporte son regard sur la route, tandis que les jumeaux ricanent.

— On sait que vous êtes des amoureux, raille Nicholas. Beurk !

Sa remarque me tire un rire bref. L'innocence des enfants me manque. Parfois, j'aimerais retourner dans mon cocon familial, là où personne ne pouvait m'atteindre. Là où je menais une existence paisible, loin de mes plus sombres cauchemars.

Puis je repense à l'enfance de Sacha et je me rappelle combien nous n'avons pas tous eu ma chance. Lui préfère cent fois sa vie d'adulte et je le comprends. Malgré nos différences, nous nous sommes retrouvés dans un puits de malheur, nous appuyant l'un sur l'autre pour retrouver la lumière.

Une fois garés sur le parking, nous nous engageons dans la fête foraine dont l'entrée s'avère gratuite. Les attractions possèdent un système de paiement individualisé, qui fonctionne par jetons.

Sacha se tient au milieu de ses frères, leur donnant une main chacun. Le voir aussi attentionné avec eux me réchauffe le cœur. Ils ont l'air si proches tous les trois... ça me tuerait de savoir qu'un malheur puisse les séparer. Je ne peux pas laisser ça se produire. Il faut que je réfléchisse de mon côté à une manière de leur venir en aide.

THE WINGMEN OF THE APOCALYPSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant