Tokyo Moon

6 2 1
                                    

Au réveil dans mon plumard, je ressasse la soirée de la vielle. Aujourd'hui, je suis vraiment trop excitée à l'idée de récupérer mes deux boules de poils. Apache, C'est le tout noir avec la bande blanche au-dessous du cou et Skipper, c'est le tout marron avec la tache blanche et le bout des pâtes blanc aussi. Les deux ont les oreilles pointues, ils sont trop chouquinou. Je suis trop pressée de les récupérer, et de leur créer un petit nid douillet. Cette nuit, j'ai vidé Amazon afin de tout leur acheter, surtout pour tout recevoir très rapidement que mes petits loulous n'attendent pas. Imaginez-vous, les délires que je pourrais avoir avec eux, la puissance d'autant plus frappante que l'on aurait, et le désir à trois pour la chair humaine. Le comble du bonheur. Honnêtement, j'ai du mal à m'ôter le sourire qui défonce mes zygomatiques.

Mon téléphone se met à vibrer, alors que je m'étirais agréablement dans mon lit.

- Petit rat, il vaut mieux pour ton matricule que tu es une bonne raison de me faire chier à une heure si matinale !

- L'inconnu à la voix délicieuse, comment peut tu être si irrésistible alors que je n'ai pas encore vu ton visage beauté s'imagine-t-il me draguer.

- Ne gâche pas ton charme avec de la drague de bas étages.. Donc, tu m'as réveillé pour ?, répliqué-je un peu dépassé par l'immaturité de ce gamin.

- Oui, alors, après mes petites missions chaque jour, j'ai remarqué qu'il y allait tous les soirs en ce moment. C'est presque s'il ne dort pas là-bas.. Le couple ne doit pas être au beau fixe rigole-t-il exagérément de sa voix rocailleuse.

- Tant mieux, ma mission sera d'autant plus simple s'ils s'éloignent de sa famille. Bon travail !

Je sens dans sa voix qui souffle effrontément dans le micro du téléphone qu'il a envie de me poser une question, mais qu'il hésite.

- Cela fait longtemps qu'on travaille ensemble ma belle hein.. Il prend son temps pour m'avouer le fond de sa pensée. Je sais d'avance ce qu'il va oser me demander, mais dans un esprit de solidarité, je le laisse se dépatouiller de sa merde. Tu pourrais au moins me donner un petit indice sur qui tu es non ? Tu peux avoir confiance en moi depuis le temps.

Et nous y voilà ! La question qui revient chaque année. Comprendra-t-il un jour ?

- Bon ok. Je cède, je vais te révéler mon plus grand secret petit rat. L'excitation est à son paroxysme. Je sens dans le tremolo de sa voix, une grande joie qui s'en dégage. Tiens-toi bien, parce que... faut faire durer le suspense quand même rigolè-je dans mon fond intérieur pour ne rien laisser paraître. Je devrais me glisser dans ta chambre pendant la nuit, lorsque tu seras à l'apogée de tes rêves, munit de mon arme fétiche pour te donner autant de plaisir que n'importe quelle femme pourrait t'en procurer. Petit, petit, petit, les essoufflements dans le combiné m'indique que ça se lève. Sauf qu'au lieu de venir astiquer ton membre, dis-je d'une petite voix mielleuse qui ne me ressemble pas, je trancherai ta gorge que je n'ai plus à t'entendre me demander sans cesse ce que je fais de mes mains petites con, apposé-je d'un timbre sec.

- Ha, ha, très drôle ton petit manège.

- Tu t'en prends qu'à toi-même ! De quoi avons-nous parlé lors de notre premier entretien téléphonique ? Hein.. Tu t'en souviens.

- Comment aurais-je pu l'oublier, il me répond en se remémorant les frasques du début.

- Mais tu continues d'insister alors que tu as interdiction de t'immiscer dans ce qui ne te regarde pas mon mignon. Donc, pour la dernière fois, reste à ta place où tu seras obligée de passer ta vie, à regarder par-dessus ton épaule, pour savoir quand c'est que je viendrai pétrir ta chair. Et je raccroche sans lui laisser le temps de se défendre ou de s'excuser comme il fait chaque année.

Ses humains. Ils sont incapables de suivre la moindre règle. Chaque humain est dirigé par un code qui s'est fixé, mais tous ceux que je rencontre ont l'air de vivre en freestyle.

Oublions cette conversation inutile à souhait et parlons plus tôt de ce qui se trame pour cette petite journée. Enfin nuit pour vous hein..

Maintenant que je ne colmate plus, je décide de pousser le volume de ma télé avec le clip de « bandes organisées » de Jul. J'aime bien ce petit rappeur, même si j'ai un coup de foudre pour son collègue, SCH. Mon Dieu, j'ai envie de m'amuser à jouer à la poupée avec cet homme, lui faire des petites nattes, lisser ses cheveux longs, arrangé sa petite touffe.. Hé ! Vous n'avez pas cru que j'avais envie de me taper un homme/femme, je pouffe de rire. Croyez-moi, j'ai essayé un jour de faire l'amour avec un type comme lui, mais honnêtement à part attraper sa chevelure pour m'amuser à avoir une prise plus efficace afin d'en faire mon pantin, ce n'était pas glorieux.

L'affaire du petit Roblès se profile bien. Au petit matin, avant de vous avoir quitté. Je suis allée faire un tour dans mon endroit fétiche (je vous révèlerai la dite lieu plus tard, ne soyez pas pressé comme ça, on vient à peine de faire connaissance), puis j'ai rejoint son chenil. Ses petits chiens se sont régalés avec la viande fraîche que je leur ai apportée.

Cette nuit, je vais également y retourner, mais avec plus de viande, et j'amènerai mes chiens aussi après les avoirs faits s'exercer toute la sainte journée. Je l'ai accueille, je leur donne un toit et à manger, il faut bien qu'il fasse quelque chose moi.

En milieu de soirée, Evil débarque dans mon antre en compagnie d'Apache et Skypper. Heureusement qu'il s'est proposée d'aller les récupérer à ma place, sinon il se pourrait qu'un mort de plus face partie de la morgue. Mes deux belles gueules attendent patiemment assis que je les laisse envahir les lieux. Beaucoup trop bien élever ces boules de poils. Par la violence, j'imagine, avec moi les choses seront différentes, on ne pourra plus se passer les uns des autres.

J'attrape quelque mets succulent bien juteux, les jettent dans les deux gamelles. Grâce à ma haute posture, les chiens me donnent obéissance, leur langue ressortit bave sur mon parquet. Sans les laisser patienter plus longtemps, je pose les gamelles et d'un claquement de doigt, ils dévorent en un temps records leur ration.

- Je suppose que ton copain s'est réjoui de les dégager, m'adressé-je à Evil pendant que mes nouveaux colocataires fassent le tour du propriétaire.

- Pour lui, ce ne sont que du business, un moyen de faire du fric rien de plus. D'ailleurs, si ce ne sont pas ceux-là me dit-il en montrant mes petites bêtes du doigt, d'ici demain d'autres les remplaceront.

- Il y a des centaines d'autres moyens de le mettre hors d'état de nuire sourie-je. Ma blague qui n'en est pas vraiment une, n'a pas l'air de lui plaire.

Il part tout en m'ignorant.

- Si ça ne te plaît pas, arrête-moi si tu peux, je le mets au défi. 

The queen of crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant