Evil Blood

5 2 4
                                    

Jeté sur le canapé, repus du bon repas que m'a proposé Tokyo. Notre conversation tourne en boucle dans mon esprit. Savoir quel type de tueur j'aimerais être pèse sur mon âme. Parce que j'ai autant aimé la rage qui s'écoule en moi quand d'une pulsion j'ai anéanti mes assaillants, mais une sensation tout aussi ressemblante m'a parcouru à la mise à mort du contrat que devait exécuter Tokyo. C'est émoustillant de pouvoir sentir la mort s'échapper d'une âme terrestre, voir la peur se refléter dans leurs iris. Prendre le temps de bien enregistrer chaque détail du crime. Au premier abord, je pencherais plus pour des meurtres organisés, créer un plan de toute pièce pour piéger ma victime.

Maintenant, l'heure est venue pour moi de passer à l'action et de prouver à ma voisine ce que je vaux. Certes, je n'ai pas les même compétences qu'elle, ni eu la même enfance, mais je saurais tirés mon épingle du jeu. Je me lève, attrape une bière dans le frigo et la décapsule. Il me faut bien du réconfort pour entamer cette prochaine étape. La recherche sur l'ordinateur de mon paternel.

Je m'installe à son bureau et démarre la bête. La technologie et moi ne sommes pas très copain. Je suis plus traditionnel de ce côté-là. Une photo s'affiche en fond d'écran et l'amour qui se dégage de l'image me brise un peu plus. Tokyo entouré de sa mère et de mon père quand elle était plus jeune dans ce qui ressemble à la salle de torture qui m'a accueillie, il y a quelques jours de cela. J'ai saisi depuis le temps l'importance de ce lien qui les unissaient, du pourquoi les parents se sont alliés, mais ne pas avoir fait partie du tableau m'atteint encore. Tant que je n'aurais pas les réponses à mes questions (que je n'aurais jamais maintenant qu'il est six pied sous terre), je ne pense pas réussir à canaliser la souffrance installées dans mon cœur depuis presque toujours.

Une fenêtre s'affiche me demandant un mot de passe !

- Merde ! Qu'est-ce qu'il a pu choisir comme mot de passe ? me parlé-je à moi-même.

Je fouille un peu dans les tiroirs du bureau, mais ne trouve rien. Des fiches de personnes, des détails de meurtre, des dessins de machines, seulement rien dont j'ai besoin pour le moment. Je comprends en tout cas que je tiens de lui au niveau de la préférence du papier à la technologie. Il m'aura au moins laissé quelques une de ses habitudes. Déjà un bon point, moi qui jusque-là ne trouver pas de ressemblance entre nous. Tout le monde disait quand j'étais petit, que j'avais le même visage fin de ma mère, alors que mon père lui était plus rond de faciès.

Je m'égare. J'essaie au diable si l'ordinateur se bloque de mettre ma date de naissance. Incorrect. Merci papa, de ne pas avoir penser à ton fils juste pour un foutu mot de passe. Je parcours les murs me faisant face. Des dessins trônent, des bouts de papier à moitié déchiré, des tableaux d'aucune valeur, mais il y a quelque chose qui m'attire. Je me lève et me dirige vers ce tableau. Mon père à poser des notes dessus au Velléda. Un nombre apparait tout en haut ! Quatre-vingt-quinze !

- A quoi correspond ce nombre ?

Serait-ce le nombre de ses victimes ? Aurait-il tuer autant de gens ? J'y crois pas. Surtout qu'avec autant de victime, il aurait pu se faire alpaguer par la police et être enfermé à perpétuité. On a de la chance dans notre pays, la peine de mort n'existe pas. Une chance pour nous les tueurs. J'aurais dû moi-même être incarcéré en prison jusqu'a ma mort, mais garder la face était plus importante pour l'armée que de mettre en cage un tueur. (Bon, j'avais des circonstances atténuantes). Le psychologue à décrété que je vivais un traumatisme d'une ampleur alarmante, il voulait me placer dans un institut spécialisé pour m'aider à gérer ce cauchemar qui en vérité ne pourra jamais s'effacer de ma mémoire. Comment une personne pourrait faire l'impasse sur le type de torture qu'on lui à infliger ? Un surhumain alors.. Une créature inexistante, parce que pour un humain c'est impossible de vivre sa vie en omettant d'instruire la douleur percutante de son passé. C'est vrai que pour la plupart d'entre nous, rien qu'une petite séparation de couple amène au suicide certaines fois, alors imaginez-vous si la moitié de la population étaient tombés entre les mains des pires crapules qu'ils puissent exister, jamais ils ne pourraient s'en sortir. Moi-même, je ne sais pas, ce qui me fait tenir. Je n'ai plus de mère, plus de père, plus d'existence, j'ai seulement ce que me propose à contre cœur Tokyo. Une vie contre une vie ! Cela m'aidera-t-il à canaliser la rage que je contiens tant bien que mal ?

The queen of crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant