Evil Blood

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Pendant que madame roupille paisiblement en ce début de journée, je vais faire quelques achats qui me permettront de l'épier. Une partie d'échec vient de débuter, qui entre elle et moi fera un échec et mat. Je vadrouille dans les rayons cherchant quelque chose de particulier qui me permettra d'apposer mon identité. Ceci fera parfaitement l'affaire. Je me dirige en caisse qui est bondée, soit dit en passant.

Des minutes plus tard..

- Cela vous fera trois cent quarante-cinq euros me dit la caissière après m'avoir fait poireauter avec sa lenteur.

Je jette un billet de cinq cents euros... Le visage fermé elle n'a pas l'air d'apprécier mon geste, je n'ai que faire de son état d'âmes.. Je fais ce que je veux et dis ce que je veux.

- Garde la monnaie, ça te permettra de faire un petit ravalement de façade.. Riant je sors d'une démarche hautaine vers la sortie.

La fille doit encore avoir la bouche grande ouverte ! 

Je rejoins notre antre et part préparer le matériel, inspecter également les plans de l'immeuble que mon père garde en secret dans un de ses nombreux tiroirs. Il faut que je puisse les placer dans un endroit stratégique et calfeutrer qu'elle ne puisse pas mettre la main dessus. Le voyeurisme n'a jamais été dans mon tempérament, je n'avais pas vraiment besoin de me cacher pour me rincer l'œil. Je le faisais toujours devant elle et je prenais ce que je devais prendre. En ce qui concerne Tokyo, cela est plus délicat. Elle connaît ses pratiques et n'y adhère pas. Plutôt, elle me ferait une de ses prises de Kung-fu là et je serai dans l'obligation de lui faire du mal en habillant son beau visage. Ce qui n'est pas mon intention. Je veux pouvoir admirer chacune de ces facettes pendant que je la pilonnerai et qu'elle en redemandera encore et encore. Ses iris embrassant ma peau. Son corps moulé contre le mien. Baissant en symbiose. En la prenant dans toutes les positions du Kâmasûtra, dans des lieux improbables. Sans le savoir, elle a besoin de quelqu'un pour la mater. Lui serrer la gorge, montrant qu'elle a encore quelqu'un de plus fort qu'elle qui existe dans son monde. Sans cela, elle pense être la seule à prétendre au titre de « reine du crime ». Seulement, il faut toujours un roi pour soutenir sa reine ! Je serais ce roi. Sauf que vous n'imaginez pas le joli conte de fée, je vais autant lui pourrir la vie qu'elle va endommager la mienne. Jouant au jeu du chat et de la souris. Nous provocant constamment, mettant un peu de Peps à une relation classique qui ne nous conviendra pas, en même temps, à quel moment pourrions-nous vivre de vanille, de paillettes et de rose en ayant les mains aussi souillées que lorsqu'on égorge un porcelet. Impossible. Je n'ai pas la prétention de rêver à une vie romantique, toutefois, vivre et respirer, j'y ai encore le droit jusqu'à ce que j'en décide le contraire.

Le matériel prêt et ranger dans une caisse à la surface digitale qu'elle ne puisse pas tomber dessus si elle viendrait fouiner comme je l'ai déjà fait moi-même. Je m'occupe ensuite des recherches pour un entrepôt abandonné, où à vendre que je puisse finir ce que j'aurais commencé. Croyez-vous qu'elle puisse me voir à sa hauteur après ça ?

Depuis le début de cette nouvelle histoire, Tokyo m'a pris pour faible, laissant son esprit vengeur me briser. De ce que je lui ai laissé croire. Les interrogations avaient bouffé mes synapses, je ne le nie pas, mais mon esprit détraqué pouvait très bien passer à l'acte, je l'ai fait plusieurs fois et le referai sans hésiter. Mais j'aime à croire qu'elle n'aperçoit pas mon vrai visage, qu'elle se croit plus intelligente que moi.

Fouiller Google afin de trouver un entrepôt abandonné m'épuise, je déteste toute cette technologie hier, comme aujourd'hui, comme demain. Les seules pièces que je trouve intéressantes sont les oreillettes pour communiquer en camp ennemi, sinon le reste est futile.

J'entends à travers les murs fins qui nous séparent Tokyo qui se faufile de son appartement. Encore une nuit à se dégourdir les membres, pendant que moi, je vais m'atteler à envahir son espace vital. Découvrir le moindre de ses secrets, peut-être de ses faiblesses, ce qui m'amènerait à avoir plus d'ascendance sur elle. Avant tout ça, je vais devoir retrouver certains de mes anciens camarades pour obtenir quelques faveurs. Bon, je sais, je ne dois pas exposer mon visage et faire comme si j'étais mort et enterré, au diable, j'aime le danger. Je vais attendre que Tokyo soit au départ, qu'elle bouge pour placer les caméras, ensuite j'irai là où tous se retrouvent.

Je crochète la serrure et entre dans l'appartement de Tokyo. C'est tellement propre que c'est à se demander si quelqu'un a déjà posé un pied dans cet endroit. Je place une caméra dans la ventilation du salon, puis dans la VMC de la douche, et à nouveau dans la ventilation de la chambre à coucher. Mais lorsque j'essaie de pénétrer dans le bureau de madame, la porte reste bloquée. Je ne peux pas crocheter la serrure ni l'enfoncer. Je vais devoir du coup oublier l'idée de connaître sa prochaine cible pour la prendre par surprise.

Je laisse le calme s'empaler sur mon âme rieuse des événements qui se prépare, surtout que Tokyo qui me pense faible, sans une once de malice va tomber de très haut — une fois qu'elle sera attachée devant moi, me laissant lui faire subir les pires sévices pour laquelle elle a l'habitude d'affubler ses victimes.

Je sors discrètement de son appartement et au lieu de rester bien sagement le temps de pouvoir exercer mon pouvoir sur son corps de déesse en la matant. Je dévale les escaliers, un paquet de clope à la main afin de m'en griller une dans cette nuit avancée, les étoiles brillantes en dessus de moi lorsque je m'installe dans la cour arrière prêt du tronc d'arbre qui nous cache presque entièrement grâce à ses feuillages.

Au départ, l'accord que mon père m'a fait parvenir devait me désigner à son poste comme celui qu'a pris Tokyo venant de sa mère. Cela me plairait bien de pouvoir m'être en terre avec la plus grande majorité des mécréants qui foulent le sol de cette terre, comme j'ai toujours fait dans mon métier. Avec un peu plus de classe malgré tout. Mais définitivement, mes plans ont changé, ce qui donne des soubresauts à mon cœur qui revendique le plan mis en place. Pouvoir jouer avec elle me donne un plus grand plaisir que d'aller m'en prendre à des inconnus. Même ma queue réagit au quatre de tour quand mon esprit développe les prochaines étapes. C'est tellement plus revigorant de faire ce qu'il nous plaît plutôt que de passer son temps à être à la merci de la demande d'une personne qu'on lui vienne en aide ou non.

Je laisse mon esprit s'évader en m'imaginant les images que je pourrais imprimer sur ma rétine.

Le corps dépouillait de ses vêtements qui la cachent complétement. Montrant la taille sublime qu'elle refuse de présenter aux restes du monde par peur de perdre son identité, d'être repérée. Au diable la police, si je dois finir ma vie en prison pour avoir profité de chaque seconde que ma naissance m'offre, je le ferais avec le plus grand des plaisirs. Contrairement à elle, il est hors de question que je m'attache à une vie sans amie, sans plaisir, reniant tous mes besoins, ainsi que la jouissance de pouvoir donner l'opportunité à ma queue de se défouler.

« Aboiement »

Je me lève avant qu'ils ne préviennent les voisins de notre présence, ouvre la porte et laisse les chiens profiter de cette fraîcheur et de se lâcher un peu. Pressée comme elle devait l'être quand elle est partie tout à l'heure, elle en a même oublié d'enfermer ses chiens dans leurs pièces.

Des phares et le bruissement du pot d'échappement d'une voiture interrompent le silence de mort qui règne dans le quartier.

Tokyo est rentré, je la vois garer dans la ruelle, ce qui n'est pas normal, sortir de la voiture muni d'un grand sourire aux lèvres. De loin, je ne vois pas son visage en détail, mais plus elle s'approche, plus j'aperçois le sang qui dégouline de son visage, ravi de ce qu'elle vient d'accomplir, peu étonnant.

— Je crois que tu as oublié l'une de tes premières règles insolentes.

D'un sourire machiavélique elle n'arrive pas à se débarrasser, elle me balance un long et magnifique doit d'honneur, ce qui me fait beaucoup rire — et appel ses chiens pour rentrer avec elle dans l'immeuble. 

The queen of crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant