7 ~ Entre les lignes

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Charlie

Hôtel Carlton Lyon 2ème arrondissement, jeudi 9 Décembre, 21h40.

J'étais à l'arrière d'une des Jeep de l'équipe d'Ales. Le conducteur restait silencieux, garé sur le bas-côté, alors que l'autre côté passager scrollait sur son téléphone.

—    Attendez-moi ici, je ne devrais pas en avoir pour longtemps. Lâchai-je froidement en ouvrant la portière.

—    Bien madame.

Bien madame. Ça me plait, je soufflerai l'idée à Ales.

Je soufflai en passant la porte de l'hôtel. Je n'avais pas revu Charly depuis ce qu'il s'était passé vendredi dernier. Je savais qu'il était allé à l'hôtel depuis, ne supportant pas de continuer à dormir dans l'appartement dans lequel notre chien avait été tué. Et je n'avais pas eu le courage d'aller lui rendre visite depuis. Pourtant, je ne pouvais pas partir à Naples sans le faire.

J'avais donc patiemment attendu qu'Ales s'en aille à son Club à la con pour m'extirper de la villa, silencieusement, et sans être vue, comme la coupable que j'étais. Mais je n'avais pas voulu lui en parler, parce que je savais que ça l'aurait énervé. Il n'aimait pas Charly, et sa possessivité était trop violente pour qu'il soit rationnelle et qu'il comprenne.

Mais moi, j'avais besoin d'être sure, qu'il allait bien.

—    Bonsoir, la chambre de Charly Marchal s'il vous plait. Demandai-je d'une voix faible à la réceptionniste.

Elle leva les yeux vers moi, puis les posa sur son écran d'ordinateur en tapant le nom de mon ex-fiancé. Puis, avec un petit rictus elle m'indiqua :

—    Suite présidentielle au dernier étage.

Bah voyons.

—    Il en a de la chance. Ajouta-t-elle avec un regard plein de malice.

Ouais j'sais.

Je poussai un nouveau soupir, avant d'entrer dans l'ascenseur et d'appuyer sur le dernier étage. J'avais le traque. Parce que j'avais peur de sa réaction, j'avais peur qu'il m'en veuille, pour la mort de Ninja. Même s'il aurait raison.

Arrivée dans le couloir somptueux de l'hôtel quatre étoile, je m'approchai de la porte de la suite, puis le finis par toquer trois fois. Je balançai mes cheveux en arrière, en me disant que j'avais peut-être encore le temps de partir en courant sans qu'il me voit.

Mais la porte s'ouvrit.

Et je tombai nez à nez avec Leslie.

Ah.

On se fixa dans le blanc des yeux sans rien dire, surement tout aussi surprise de se retrouver ici l'une comme l'autre. Pourtant, bien qu'un peu jalouse, je n'étais pas triste de la voir.

Puis la tête de Charly apparut derrière elle, en tee-shirt, et il écarquilla les yeux.

—    Charlie ? Tout va bien ?

Euh. Ok, c'est malaisant.

—    Je... Pa-Pardon... Je... J'aurai dû te prévenir que je passerai te voir... Je... je vous laisse. Bafouillai-je en les regardant à tour de rôle.

Ridicule.

Je pivotai sur moi-même pour rejoindre l'ascenseur, mais il m'interpella.

—    Attend ! Restes, ne sois pas bête. Leslie allait partir.

Je plissai les yeux en me retournant, et au vu du regard de travers qu'elle lui lança, je compris qu'elle n'avait clairement pas prévu de s'en aller de s'y tôt.

Chales T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant