3 ~ L'illusion masquée

647 36 61
                                    

Charlie

J'arrivai devant les barricades, essoufflée d'avoir fait le chemin en courant. Je tentai de reprendre mon souffle, tant bien que mal, alors que mon cœur lui, ne cessait d'accélérer.

Il faut vraiment que j'arrête la clope.

Juliette arriva derrière moi, la respiration tout aussi coupée, alors que les gars d'Ales eux semblaient avoir seulement fait une marche digestive. Ma meilleure amie leva la main en faisant signe a un flic pour l'interpeller.

— Bonjour ! Excusez-moi ! On travaille ici, c'est notre équipe qui est là-dedans, est-ce que vous pouvez nous dire ce qu'il se passe ? Lui lança-t-elle entre deux inspirations.

Et je restai silencieuse, à observer les alentours.

— Pour le moment, nous n'en savons pas plus. Nous allons mettre en place une négociation avec les assaillants, restez à l'écart s'il vous plait.

Une négociation... Ils ne savent vraiment pas à qui ils ont à faire.

Il faut que j'arrive à rentrer.

Et mon téléphone vibra une deuxième fois, mais je ne le regarderai pas.

Le regard fixé sur l'entrée, il fallait que je trouve un moyen de faire diversion, pour me laisser le temps de courir jusqu'à là-bas.

— Charlie, t'as entendu le flic ! Viens, on s'écarte. Souffla Juliette en m'attrapant le bras.

Mais mon mouvement brusque de l'épaule l'a fit me lâcher, alors que je posai mon regard sur deux des hommes d'Ales. Les quatre autres étaient à l'écart, tous au téléphone, ils semblaient appeler des renforts.

Il va me tuer. Mais j'ai pas le choix.

Encore une décision irréfléchie de la part de Mme Roy !

— A L'AIDE ! AU SECOURS ! Me mis-je à hurler.

Les deux gars d'Ales, et ma meilleure amie me fixèrent les yeux écarquillés, alors que le groupe de flics présents pas loin se retourna pour m'observer.

— Charlie, qu'est-ce tu fous ? Chuchota Juliette.

— Ils... Ils ont des armes ! Ils ne sont pas tous à l'intérieur ! Criai-je une fois de plus en pointant les deux gars du doigts, et en reculant.

La lèvre tremblante, je sortais une fois de plus mon meilleur jeu d'actrice, devant la gueule ahuris des deux mafieux. Ils reculèrent à leur tour, ne comprenant pas à quoi je jouais, et le groupe de cinq flics se jetèrent vers nous.

Si je ne crève pas dedans, c'est Alessio Stelleti lui-même qui me butera.

Les deux hommes, ne voulant pas riposter se retrouvèrent plaquer au sol, tenus en joue, alors que je profitai de l'agitation pour passer au-dessus de la barrière.

— CHARLIE ! S'écria Juliette, abasourdie. Arrêtez la!

— Madame ! Faites marche arrière de suite ! Hurla un autre flic.

Mais je ne les écoutai pas, je continuai à courir, puis arrivée au milieu du chemin, je me retournai pour ancrer mon regard à celui de ma meilleure amie. Je plongeai dans ses yeux verts, inquiets, et je lui offris un sourire.

— Juliette, quoi qu'il arrive, fais un truc pour moi (je pivotai la tête et je vus un policier arriver lentement sur mon côté droit). Empêche Ales d'entrer là-dedans, d'accord ? Promets-moi que tu feras tout pour qu'il ne se retrouve pas dans le bâtiment Juliette. Dis-je de manière assez forte et audible pour qu'elle m'entende.

Chales T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant