30 ~ Joyeux Noël !

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Charlie

Naples, Cimetière de Fontanelle, 11h20.

Une voiture arriva à notre gauche de l'autre côté de la route. Ma tête pivota, et la vitre côté passager descendit pour me laisser apercevoir Juliann et Teddy. Le blond et mon meilleur ami étaient tendus, la mâchoire crispée, le regard noir, à la fois en colère et triste.

Pas un sourire ne se dessina sur leurs lèvres, eux qui étaient si joyeux et si drôles en temps normal, aujourd'hui, seules la peine et la haine les animaient.

Mon estomac se tordit, moi aussi j'avais mal. J'avais mal au cœur, j'avais mal au ventre, j'avais mal partout. J'allais mal, parce que j'avais l'impression que l'on m'avait arraché une partie de mon âme. Mais il fallait que je reste forte, encore quelques minutes, après ça, tout sera terminé.

La vie était injuste, mais l'être humain était impitoyable.

Et finalement, toutes ces blessures, tous ces coups, tout ce sang, toutes ces larmes, ce n'était pas la vie qui les avait causés, mais les Hommes.

— Ana n'est finalement pas venue ? Chuchota Bianca.

Ce n'était pas réellement une question, plutôt une observation. Je secouai la tête négativement le regard toujours plongé dans celui de mon meilleur ami.

— Juliann l'a enfermée dans le bunker pour ne pas qu'elle assiste à ça. Déclarai-je à voix basse.

Une voix brisée, un cœur piétiné, un être bafoué, une âme torturée, par tout ce que nous avions vécu.

Mais bientôt, tout serait terminé.

Et peut-être que bientôt j'allais pouvoir enfin respirer. Peut-être que bientôt, enfin, je pourrai vivre.

Mon père m'avait toujours dit que pour gagner une partie d'échec, il fallait savoir saisir l'opportunité au moment crucial, et frapper lorsque l'adversaire était le plus vulnérable, sans pitié.

Regarde papa, regarde comme chacune de tes leçons résonnent en moi.

Sans pitié.

...

Villa des Stelleti, 22h.

— Ils sont cons, mais qui est vraiment étonné sérieux ? Ça ne pouvait pas se passer autrement. Souffla ma meilleure amie en s'avachissant sur le lit sur lequel j'étais assise.

J'ai envie que cette soirée se termine.

J'étais allée m'enfermer dans la chambre d'Ales, et j'avais vomis tout ce que j'avais mangé, avant que les deux rousses, Juliette et Ana me rejoignent. Finalement, le repas malgré qu'il fût bien avancé semblait avoir été écourté.

Je n'en pouvais plus, ces doutes me ravageaient le cerveau, la fatigue m'empêchait de rester calme, et mon alcoolisme n'arrangeait rien à la situation.

La seule chose à laquelle je pensais était le fait que j'avais envie de vider une bouteille de rhum, seule dans le noir.

— Alice s'est mise à pleurer, la pauvre petite, ils vont la traumatiser de Noel. Lâcha Lia qui écoutait à travers la porte de la chambre.

Alice...

« C'est les mensonges des adultes qui tuent l'innocence des enfants, ce n'est jamais de leur faute. »

Chales T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant