Chales T3

17 ~ Bouffée partagée.

Alessio

Je suis putain de frustré.

Dans le bureau d'un des immeubles que mon père avait acheter deux ans plus tôt, j'étais debout, avec le chef des Stelle, et nous faisons face à nos équipes. Ceux de Lyon, et de Barcelone en visio sur le grand écran, je pouvais observer la gueule espiègle de Teddy et de son père Alvaro en gros plan.

Elle n'a pas voulu que je démonte son joli cul dans cette piscine cette nuit.

Charlie aux côtés de mon cousin, et de Gabriel ne nous regardait pas, elle jouait avec un stylo qu'elle faisait tourner sur la pulpe de ses doigts, malgré ses ongles manucurés.

—    Le gala de Noel à lieu dans quelques jours maintenant. Et nous devons en discuter. Commença mon père, d'une voix grave.

Tous relevèrent la tête, j'aperçus le regard de Teddy et Alvaro, mais aussi celui de Noah changé, pour leurs donner une allure plus concentrée.

Sauf la blonde qui laissait ressortir toute l'arrogance dont elle était capable.

—    En temps normal, tout le monde y assiste. Mais vous l'aurez compris, nous ne sommes pas en temps normal. Nous sommes entrés dans une guerre et la Comorra, eux, seront la sans aucun doute. Evidement, nous ne pouvons pas être aux abonnés absents. Cela leurs ferait croire qu'ils ont gagné la première bataille, et que nous avons peur. Mais Alvaro et moi pensons que ce n'est pas nécessaire que tout le monde vienne.

Charlie avait abandonné son stylo pour son téléphone. Et moi, je grattais la peau de mon pouce avec mon index.

Je vais finir par chopper un staphylocoque.

Appuyé contre le mur, je ne disais rien, je laissai mon père faire son speech en me demandant ou est-ce qu'il voulait en venir.

Il est hors de question que je ne sois pas là, avec mon sourire de connard à leur montrer qu'ils ne nous ont pas abattu.

—    Nous voulions donc en discuter avec vous tous. Nous ne serons pas en mission, mais la soirée peut être dangereuse pour chacun d'entre nous. Alvaro et moi feront acte de présence mais vous avez le choix. Vous pouvez rester au près de vos familles, et en sécurité, même s'il nous faudra tout de même des hommes dans les alentours pour pouvoir intervenir au cas où quelque chose tourne mal.

Le silence retomba, et Noah qui se racla la gorge à travers l'écran attira notre attention.

—    Moi je serai là aussi. Hors de question que je rate ça. Lança-t-il.

Certains hommes de Lyon, la plupart acquiescèrent en même temps et un sourire triomphant se dessina sur les lèvres de mon père. Je savais à quel point il aimait voir qu'aucun homme de ses troupes n'était effrayé par ces petites baltringues de la Comorra.

—    Pareil, c'est chez nous en plus, on sera la aussi. Ajouta le blond aux côtés d'Alvaro.

Mais dans ce bureau, personne ne parla. Ils étaient tous là, les hommes les plus attristés par l'absence de Juliann. Parce que malgré que tout le monde nous connaisse parfaitement, nous passions la plupart de notre temps ici à Naples.

Alors, ils étaient là, les hommes qui avaient été le plus touchés par l'attaque sordide de la Comorra.

—    Nino, Gabriel, et moi seront là aussi. Lâchai-je.

Les regards se posèrent sur moi, alors que mon cousin me fit un clin d'œil, et mon téléphone vibra dans ma poche.

Je le sortis discrètement pour jeter un coup d'œil rapide.