Charlie
Déni de grossesse
Fausse couche
Ales et moi nous faisions face, une fois de plus dans notre vie. Et j'étais fatiguée.
Les poings serrés, la mâchoire crispée, les muscles tendus, il me fixait. Et il n'avait dit qu'une chose.
« Je suis désolé... »
La deuxième infirmière encore présente dans la salle s'était arrêtée de ranger, et elle nous regardait, la main sur la bouche, ses yeux marrons tristes.
L'ambiance était électrique, glaçante, angoissante. Et c'était exactement ce que je voulais.
— C'est quoi la prochaine étape ? Le questionnai-je ce qui le força à relever les yeux vers moi.
Mais il restait silencieux, sa respiration difficile le forçait à prendre de grandes inspirations.
— Alors ? Réitérai-je. T'arrive toujours à faire plus fort la fois d'après. Alors vas-y, c'est quoi le prochain ?
Il déglutit, et je ne savais pas s'il cherchait ses mots, ou s'il ne savait pas quoi dire.
Un silence pesant s'installa, et face à face, je bouillonnais. J'étais une bombe à retardement, prête à exploser. J'attendais juste qu'il l'ouvre.
— Je voulais te le dire... Souffla-t-il.
Et un rire jaune m'échappa, alors que je posai mes deux mains sur la table d'auscultation pour m'appuyer dessus.
— Et donc quoi Ales ? Tu t'es dit que ça serait plus drôle si je l'apprenais par moi-même ?
Il secoua la tête, puis replongea son regard dans le mien, et mes dents se serrèrent.
— Mon père m'a...
Parfait, c'est exactement ce dont j'avais besoin.
— NE TE CACHE PAS DERRIERE TON PERE ALES ! Hurlai-je en frappant de mes deux poings sur la table.
Et il sursauta, ses yeux s'écarquillèrent, mais il se reprit rapidement.
Il est fort.
Il souffla un bon coup, puis referma la bouche. Et je repris, d'une voix plus calme :
— Papa a dit qu'il fallait ne rien me dire, et donc comme le gentil toutou que tu es tu as gentiment obéi Stelleti ? Ricanai-je amèrement.
Il se contenait, prêt lui aussi à exploser. Et je compris qu'il était temps.
— Et bien tu sais quoi ? On va aller discuter avec papa.
Et ça faisait longtemps, que gifler le grand Antonio Stelleti me démangeait.
Je contournai la table, je récupérai le dossier face à Ales statique, sans accorder d'attention à l'infirmière qui n'avait pas bougé non plus. Mes iris s'ancrèrent aux siens, et il acquiesça subtilement.
Je retenus de justesse mon sourire.
Et je sortis, en furie, prête à en découdre. Je traversai le couloir et je pris les escaliers pour rejoindre le haut, Ales sur mes talons, l'infirmière nous avait aussi suivit.
Elle veut pas se mêler de son cul elle ?
Mon cœur battait fort dans mon cou. Et je n'aimais pas cette sensation. J'ouvris la porte qui menait à l'entrée, et je déboulai dans le salon, comme un ouragan.
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Chales T3
RomanceAprès avoir déposé son brevet, Charlie Roy pensait arriver au bout de ses peines, pourtant la vie venait de lui mettre une nouvelle claque. L'ultime, celle qui la ferait basculer du côté sombre de sa personnalité. Et alors qu'elle pensait que le pl...