Chales T3

21 ~ Partenariat imprévu

Charlie

Naples, Cimetière de Fontanelle, 11h18.

La portière passager s'ouvrit, et mon regard dévia pour tomber dans les iris verts de la blonde au carré plongeant. Elle me sourit en s'installant, et en refermant la portière.

—    Salut, pétasse.

Un rictus ourla mes lèvres, alors que je replaçai ma tête contre l'appuie-tête de mon siège.

—    Tout est prêt ? La questionnai-je, laissant mes yeux se perdre dans le vide.

La portière arrière s'ouvrit, et j'entendis une voix nasillarde me répondre :

—    Tout est prêt, princesse.

J'étouffai mon rire en secouant la tête, pendant que Bianca referma la portière. Puis je soupirai, la tension commençait à s'accumuler. Tout était bientôt terminé.

Me dents grincèrent lorsque la brune pulpeuse macha son chewing-gum un peu trop fort, et je fermai les yeux.

—    Etouffe toi avec ton chewing-gum, putain. Grognai-je.

Je sentis son souffle contre la peau de mon cou, et je me pinçai les lèvres pour ne pas rire avant de sursauter lorsqu'elle fit éclater une bulle au creux de mon oreille.

Je vais la tuer très prochainement.

Face à ma mine déconfite, Leslie ricana, alors que Bianca reprit son mâchouillement irritant en s'installant confortablement. Je jetai un coup d'œil au rétroviseur central pour croiser son regard taquin qui me fit lever les yeux au ciel.

—    Il est vraiment canon. Lâcha la blonde aux cheveux courts.

Je plissai les yeux, et je compris rapidement qu'elle parlait de Nino, en le fixant intensément avant de se lécher les lèvres.

—    Calme tes hormones. Lâchai-je sombrement, la faisant rire un peu plus fort.

Elle me tira la langue en réponse, et je secouai une fois de plus la tête d'exaspération.

—    Pourquoi c'est toujours moi à l'arrière ? Râla la brune, comme une gamine de dix ans.

—    Parce que y'a pas d'airbag, et toi t'en a deux énormes. Répondit Leslie

Je laissai un rire franc m'échapper.

—    Soyez pas jalouses, les blondasses. Railla la brune en remuant ses nibards entre les deux sièges avant.

Leslie s'esclaffa, puis nous nous installions silencieusement et confortablement, alors que je pivotai légèrement la tête pour croiser le regard complice de la flic sous couverture, avant de lui faire un clin d'œil rapide et de me reconcentrer sur ce qui se passait devant.

...

J'apportai une bouteille d'eau que j'étais allée chercher dans la cuisine employés du magasin à Leslie qui s'était assise sur une chaise haute d'un îlot central en exposition.

Elle avait arrêté de pleurer, mais elle semblait ailleurs, dans un autre monde. Son regard dans le vide fixait un point invisible, et elle tanguait légèrement sur sa chaise.

Lorsque j'arrivai à son niveau, je posai la bouteille sur l'îlot, et m'assis en face d'elle pour la faire revenir dans le monde réel. Ses iris verts se posèrent sur moi, elle m'observa un instant silencieuse avant de récupérer la bouteille et de boire un coup en me soufflant un merci.