19 ~ Les maux enfouis

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Alessio

Hôtel Cours des Loges, Lyon 5ème arrondissement, Vendredi 17 décembre 2023, 08h20.


Allongé dans mon lit, Charlie était calée contre moi. Nous avions décidé que nous ne dormirions pas ensemble pour ne pas éveiller les soupçons sur notre fausse dispute. Elle avait sa propre chambre, mais cette nuit lorsqu'elle avait toqué à ma porte en pleurs, complètement perdue, j'avais refusé qu'elle retourne dans sa chambre une fois que j'étais arrivé à la calmer.

Elle avait besoin de dormir, mais elle n'y arrivait pas seule.

Elle avait encore fait un cauchemar.

Nous avions rendez-vous dans une heure et demie chez les flics, et je savais qu'il fallait que je la réveille, mais elle dormait profondément, alors j'essayai de gagner un maximum de temps.

Je fermai les yeux pour profiter de la chaleur de son corps, et de l'odeur de ses cheveux. A cet instant précis, elle semblait apaisée, et je l'étais aussi, comme à chaque fois qu'elle était dans mes bras. Mon cœur battait lentement, mais restait prêt à s'emballer au moindre mouvement de la jolie blonde contre mon corps.

J'en avais marre de cette situation, fatigué par la vie, épuisé par tout ce qu'il nous restait à faire. Mais j'étais avec elle. Et, je préférai largement une vie infernale à ses côtés, qu'une vie calme et paisible sans elle.

Elle bougea doucement contre moi, et mes doigts se glissèrent dans ses cheveux pour venir masser son crâne.

Je l'entendis grogner contre mon torse ce qui m'arracha un sourire, alors qu'elle se blottissait un peu plus contre moi.

—    La belle aux bois dormants va devoir se réveiller, murmurai-je en appuyant un peu plus mes gestes sur son crâne.

—    Hmhm...

Je laissai un petit rire m'échapper voyant que la douceur de fonctionnait pas, je décidai de l'énerver un peu de bon matin.

—    Ne bave pas sur mon corps Roy, je t'apprécie mais j'ai des limites.

« Je t'apprécie », personne n'y croit.

Après quelques secondes de silence, elle me frappa légèrement les abdos, avant de se retourner, et de me glisser un :

—    Va te faire foutre, bouffon.

Dans le mille.

Un rire m'échappa alors que je me retournai pour venir me coller contre son dos. Mon bras passa au-dessus d'elle pour venir la plaquer un peu plus contre moi, et ma main se posa sur sa poitrine.

Et ma gaule matinale me fit encore un peu plus mal, collée à ses fesses.

J'ai la gaule constamment dès qu'elle est là de toutes manières.

—    Je suis fatiguée... Souffla-t-elle.

Je sais beauté, je sais...

Je déglutis en la serrant un peu plus contre moi. Elle avait perdu du poids, et j'avais l'impression que je pouvais la brisée en un mouvement de bras.

À écouter: Save me de Tw3ak

Puis les battements de mon cœur accélérèrent légèrement.

—    Tes cauchemars... Tu veux m'en parler ?

Je sentis son corps se crisper sous le mien, et je regrettai déjà d'avoir posé la question. Je savais qu'elle voulait garder ça pour elle, comme un mal qu'elle ne voulait pas partager. Mais je ressentais le besoin de tout savoir, même ce qui se cachait profondément dans son esprit. Un besoin viscéral de la connaitre dans les moindres détails.

Chales T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant