1 ~ Le début de la fin

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Charlie

Naples, Cimetière de Fontanelle, 11h10


Dans la voiture derrière le volant, le dos plaqué contre le siège, j'attendais.

Habillée tout de noir, mon souffle était calme, je patientai. La capuche sur la tête masquait ma longue chevelure blonde. Aujourd'hui, les cloches sonnaient, il était temps pour eux de dire adieux. Le soleil brillait, la chaleur était déjà bien présente, ça aurait été le moment parfait, pour nous, de dire adieux.

J'étais triste, et angoissée.

Je fixai l'horizon, attendant mon tour, j'étais seule, mais ça ne durerait pas, je savais qu'ils allaient arriver. Mes yeux se fermèrent un instant, je pris une grande inspiration.

J'attendais, que la fin arrive.

Alessio

Lyon, 6 Décembre 2023, 18h20.

— Vous avez récupéré toutes les langues ? Questionnai-je.

Nino observait la scène de carnage que nous venions de faire, les mains sur les hanches, dubitatif. Nos hommes nous rejoignirent, des sacs en plastique dans les mains. Ils hochèrent la tête par la positive pour réponse.

Bien.

J'expirai un bon coup en balayant l'endroit des yeux. Nous étions dans une des planques stratégique de la Comorra. Ils ne s'attendaient surement pas à ce que l'on riposte si vite suite au coup fatal qu'ils nous avaient mis. Mais j'étais en colère.

Les yeux écarquillés des hommes présents m'avaient fait comprendre qu'ils n'avaient pas été prévenu qu'ils crèveraient si rapidement, pourtant, j'étais sûr que le cerveau de tout ce bordel me connaissait assez bien pour savoir que je ne resterai pas les mains dans les poches.

« Un brevet déposé, une vie enlevée. »

Et moi, j'allais tous les décimer.

Je n'avais plus eu besoin d'avoir l'accord de Charlie, car en faisant exploser cette voiture, ils étaient allés trop loin, ils avaient outrepassé une de nos règles vitales. Ils s'en étaient pris a un de chez moi, à mon meilleur ami, au seul être qui aurait surement été capable de leur éviter cette folie meurtrière. Maintenant, ils allaient mourir, un par un, les coupables, et les innocents, tous ceux qui se rapprochaient de leur organisation, de près comme de loin.

Ce soir, je ne dormirai pas. J'avais du sang sur les mains. Mes dents se serrèrent lorsque mes yeux se posèrent sur chacun des corps, inertes. C'était que le début, je ne dormirai surement pas, pour les prochains mois.

— Ales, il faut qu'on y aille. T'es sûr qu'on ne récupère rien ?

— Sûr. Je ne veux pas qu'ils pensent qu'on veut une miette de ce qu'ils ont, si ce n'est leur liberté, et leur vie. On se casse. Ordonnai-je à tout le monde.

Tous me suivirent pour sortir de la planque, nous y laissions derrière nous, la drogue, l'argent, les armes, et les morts.

Je n'avais pas attendu l'accord de la blonde, mais je l'avais. Parce qu'elle était là. Elle m'attendait.

A notre sortie de l'entrepôt, mes yeux se posèrent instantanément sur Charlie, debout face au bâtiment, à plusieurs mètres de l'entrée. Habillée tout en noir, une capuche sur la tête, elle fumait, le regard dans le vide, mais déterminée.

J'enlevai mon gilet par balle, et mon cousin se plaça à mes côtés. Je sortis mon paquet de cigarettes, que je lui tendis, il se servit, et je fis de même.

Chales T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant