2 ~ Riposte immediate

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Charlie

Ales n'était pas rentré de la soirée. Je connaissais le bien fait qu'avait Teddy sur lui, et je comprenais qu'il ait besoin de passer un moment avec lui. Le blond n'avait d'ailleurs pas perdu de temps à venir, prévenu ce matin, il était arrivé dans l'après-midi. Il accourait, dès qu'Alessio avait besoin de lui. Quelques chose de profond les liait. Teddy était un homme bien, je l'aimais bien.

J'étais assise sur le canapé, entourée des mêmes personnes avec qui un câlin collectif s'était déclaré tout à l'heure dans la salle de bain. Gabriel était resté à mes côtés, cherchant surement un peu de réconfort, sa main n'avait pas quitté la mienne.

Il m'en donne aussi, du réconfort.

Je ne savais pas comment il faisait, pour adoucir mon âme. Mais il avait ce truc, qui faisait que j'avais un besoin constant de le protéger, un besoin constant de lui faire comprendre que je serai toujours là malgré tout, comme il l'était lui, depuis le début.

Pourtant. Il était peut-être la taupe.

Lui, ou peut-être ma meilleure amie avec qui je n'arrivai plus à discuter depuis cette soirée.

Lui, ou peut-être ma soeurcière, qui était pourtant adulée par Nino, et bizarrement appréciée par Ales. Puis je secouai la tête. Tout ça n'avait pas de sens. Elle avait toujours été là, et c'était moi qui l'avais fait venir à cette fameuse pool party chez les Stelleti. Elle m'avait toujours soutenu, moi, comme Ales, et même Nino. Elle était de cette team qui avait tout fait pour qu'Ales et moi on termine ensemble. Et surtout, elle s'était pris une balle par la Comorra, au Mexique. Ils avaient failli la tuer, et je l'avais sauvé.

Pour Juliette, ça n'avait pas de sens non plus. Elle était là depuis mes études, c'était l'école qui nous avait rapproché. Rien d'autre. Et si elle jouait un double jeu, elle n'en aurait pas voulu autant à Lia de lui avoir menti. Juliette jouait dans mon équipe, depuis toujours, j'en étais persuadée. Comme Gabriel. Pourtant, lui, finalement, je ne le connaissais pas tant que ça. Mais il y avait ce truc entre lui et moi, il avait ce regard trop sincère. Il m'aimait vraiment, je le sentais dans chacun de ses gestes, chacun de ses mots.

Alors il n'en restait qu'un.

Eléa vint s'installer à côté de moi, et instinctivement nos doigts se lièrent. Juliette et Lia étaient en face de nous, et Nino assis à table devant son PC. Il était concentré.

— On se mate un film ? Lança la rouquine à mes côtés.

On se sonda tous un instant, sans rien dire. Jusqu'à ce que Nino prenne la parole.

— J'ai juste besoin d'avoir les noms de ceux qui partent avec nous à Naples en fin de semaine. Il faut que je les inscrive sur le registre du Jet.

Les billes vertes de Juliette se posèrent sur moi, surprise. Je ne l'avais pas prévenu.

— Tu retournes à Naples ? Me questionna-t-elle.

Et je hochai la tête positivement, entrainant son froncement de sourcils.

— Charlie ne peut pas rester sans nous, et il faut qu'on soit la bas. La guerre a commencé, et ça ne m'étonnerai pas que le prochain coup ait lieu en Italie. Ajouta Nino.

La porte d'entrée claqua, et Ales apparut dans mon champ de vision. Il scruta un instant chacun d'entre nous, sans rien dire. Sa mâchoire était crispée, ses pupilles dilatées.

Il a bu, et fumé, en grande quantité.

Je me reconcentrai sur son cousin qui attendait toujours une réponse.

Chales T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant