Repérages

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La pièce dans laquelle se trouvait Marie-Élisabeth n'était pas éclairée mais on y voyait encore assez bien. Le soleil n'avait pas encore terminé sa course dans le ciel. Bien qu'on ne le voyait pas vraiment aujourd'hui, faute de mauvais temps, il faisait clair.

La policière fit un tour sur elle-même.  La pièce avait des murs jaunes sales et un plafond qui avait du être blanc avant d'être gris. Des affiches défraîchies pendaient lamentablement au bout de leurs punaises.

Le mobilier n'était pas en meilleur état. Le bureau, au fond de la pièce, semblait avoir vécu la seconde guerre tellement la peinture qui le recouvrait s'émaillait. Il manquait un barreau du dossier à la chaise. Même le secrétaire devait avoir vu de meilleurs jours. Les tiroirs étaient tous ouverts, et leur contenu déversé sur le sol.

Marie-Elisabeth réfléchit.

Cette pièce sonnait faux. Elle doutait qu'un bijoutier voulait d'un lieu pareil. Même des rats n'auraient pas pu survivre plus de quatre heures à l'intérieur.
Mais alors, pourquoi cette pièce existait-elle ?

Tout en ruminant, Marie-Elisabeth poursuivit son exploration.
La pièce étrange possédait une double entrée. La cinquantenaire emprunta la porte opposée à celle par laquelle elle était entrée. Elle déboucha sur un couloir bien plus accueillant.

Les murs immaculés faisaient un peu hôpital, mais... C'était tout de même mieux que cette étrange salle...

Dans le couloir, Marie-Élisabeth pouvait apercevoir trois portes. Sur chacune d'elle, il y avait un écriteau.
Le premier disait "bureau du directeur".
Le deuxième "boutique".
Et le dernier "interdit à toutes personnes n'appartenant pas au personnel".

Le choix de Marie-Elisabeth fut en faveur de la troisième porte. La femme esquissa un sourire. Le mot interdit était la tentation.
Elle songea à ses enfants. Petit, eux aussi faisaient toujours ce qui était interdit !
"Mettez un bouton rouge et dites-leur de ne pas appuyer dessus, pour voir !"
Se dit-elle.

La porte grinça un peu. Il faisait plus sombre dans cette salle. Le jour avait un peu décliné, et surtout, elle ne possédait qu'une seule fenêtre alors que l'autre pièce en avait deux.

Marie-Elisabeth alluma la lampe torche de son téléphone.

Elle retint son souffle.

Devant elle, se trouvaient des centaines de boîtes à bijoux. Par curiosité, elle en ouvrit une.

Le joyau qui tomba au creux de sa paume la déconcerta. C'était un collier d'or, serti de quatre saphirs. Les pierres luisaient d'un éclat qui faisait rêver et le fermoir avait été réalisé avec la plus grande finesse.

Marie-Elisabeth posa la boîte avec regret. Jamais elle ne pourrait se payer des bijoux pareils.

La pièce semblait ne pas avoir de fin. Mais peut-être était-ce parce que Marie-Élisabeth n'arrêtait pas de s'arrêter pour admirer le travail des joailliers.

Quand enfin, elle atteignit le bout de la salle, la nuit s'était installée.

Marie-Elisabeth se retourna et poussa un soupir. Cet endroit était merveilleux !
La faible lumière rendait l'instant encore plus magique. La doyenne du commissariat profita un moment puis elle continua son investigation.
Elle braqua le faisceau de la lampe de son téléphone un peu partout. Elle n'avait encore rien trouvé d'intéressant et se demandait ce qu'elle faisait là quand elle éclaira une boîte plus étrange que les autres.

Marie-Elisabeth s'approcha et l'ouvrit.
À l'intérieur, il y avait, non pas un bijoux, mais un paquet de lettres et des papiers administratifs. Le gérant de la boutique devait être un original pour ranger ça là. Sans se poser de questions, Marie-Elisabeth fourra la boîte dans son sac.

Elle fit rapidement le tour des deux dernières pièces. Elle ne trouva rien de bien intéressant et rentra chez elle. Demain, elle s'occuperait de ce qu'elle avait découvert.

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