Questions

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Julie regardait, désespérée, le corps inanimé d'Antoine.

Elle l'avait trouvé sur le sol, le crâne en sang. Le récit des jumeaux l'avait aidé à comprendre comment c'était passé la scène. Mais Julie avait beau chercher, elle ne trouvait pas ce qui avait pu déclancher cet évanouissement. Antoine n'était presque jamais malade et il n'avait peur de rien. A part peut-être d'elle mais...

La jeune fille s'était ensuite changé : les vêtements de l'hôpital étaient trop grand pour elle. Elle avait pris un tee-shirt à Antoine et récupéré un jean qu'elle avait laissé là, après son départ.

Pour finir, elle l'avait emmené à l'hôpital, craignant que sa blessure soit plus grave qu'il n'y paraisse.

Elle se trouvait désormais devant le lit de son copain. Il n'avait pas encore repris connaissance mais les médecins assuraient que ce n'était qu'une légère coupure. Que la tête saignait beaucoup et qu'il ne fallait pas s'inquiéter... Du blabla de médecins.

Julie savait que quelque chose clochait. Peut-être pas dans son corps mais dans son esprit. Antoine semblait pris dans une sorte de transe. Il marmonait des mots étranges et rouvrait des fois les yeux brusquement avant de les refermer.

Julie attendait depuis deux heures déjà quand un homme de son âge et une femme plus agée mais aussi plus sûre entrèrent.

La jeune garde-malade eut en sursaut en reconnaissant le policier qui l'avait interrogé.

-Vous ?!

-Oui moi.

-Mademoiselle, nous avaons besoin de savoir votre véritable lien avec ce monsieur, si vous connaissez ses activités ou ses agissements... En d'autres termes, si c'est celui que nous recherchons.

Julie remarque à ce moment là la femme qui accompagne Louis. Elle est de forte stature et de la détermination brille dans son regard. Elle a l'air d'être bien plus expériemnté que l'autre policier. Mais ce qui convainc Julie de répondre à ses questions, c'est l'aura d'autorité qui semble émaner de Marie-Elisabeth.

-Cet homme est mon petit ami. Nous nous sommes diputés il y a quelques jours et je ne l'ai plus vu.

-Quand exactement avez vous arrêter de vous fréquenter ?

-Il y a une semaine environ...

Louis tapota l'épaule de Marie-Élisabeth.

-Les meurtres ont commencé à ce moment-là. C'est plus qu'une coïncidence.

La femme d'âge mûr hocha la tête et poursuivit son interrogatoire.

-Que c'est-il passé pour qu'il se retrouva là et pourquoi êtes vous impliquée ?

Julie détourna le regard mais ne se défila pas.

-J'avais compris qu'Antoine avait quelque chose a voir avec le décès de ma mère. Je lui ai rendu une petite visite mais je n'ai prévenu personne chez moi.

-Cela aurait pu être dangereux mademoiselle... Tenta Louis.

Julie le foudraya du regard.

-Si vous m'interompez, nous y serons encore là demain !

Marie-Élisabeth fit un pas entre les deux jeunes gens avant qu'ils ne s'étripent, puis, d'un signe de tête, intima à Julie de poursuivre.

La jeune femme inspira :

-Je lui avait donc rendu une petite visite pour qu'il puisse s'expliquer et personne n'était au courant. Sachez qu'il ne m'a pas fait de mal. Enfin... Pas consciemment. J'ai été blessé au ventre d'une manière ou d'une autre.
Dit-elle vaguement.

Louis s'apprêtait à ouvrir la bouche quand Marie-Elisabeth lui écrasa le pied. Il retint un cri : la femme n'avait plus son poids d'antan et elle devait dépasser les 60 kilos ! Mais il comprit la leçon et ferma son clapet.

Julie ne s'était pas arrêté mais l'épisode avait à peine duré quelques secondes, ce qui permis au policier de vite raccrocher.

-...à l'hôpital. Ensuite, mes frères les plus jeunes se sont inquiétés pour moi et ont débarqué chez Antoine pour avoir de mes nouvelles. Malheureusement, j'étais déjà partie.

-Mais... Et votre père, votre grand frère ? Questionna Louis, Marie-Élisabeth n'ayant pas eu le temps de l'arrêter.

Julie lui lança un regard qui lui donna envie de rentrer dans le sol, mais il garda les yeux fixés dans les siens : il fallait qu'il soit ferme !

La jeune femme finie par céder.

-Ils n'ont aucuns intérets. Continuons à présent, si vous le voulez bien.

Louis fit un signe d'assentiment de la main.

-Je disais... Mes plus jeunes frères se trouvaient chez Antoine. Il discuta un moment avec eux. Malheureusement, Antoine fit un malaise et se cogna la tête contre un coin de table. Mes frères se sont précipités ici ; Antoine leur avait révélé ma position ; pour me faire part de cet incident. Je suis sortie de ma chambre d'hôpital, ma blessure étant refermée, et je suis allée le chercher. Voilà.

-Combien cela fait-il de temps qu'il est ici ? Demanda Marie-Élisabeth.

-Une petite heure.

C'est alors qu'Antoine se mit à remuer. Julie se tourna vers lui. Et il ouvrit les yeux.

Démons Du Crime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant