Conviction

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-Dis... Pourquoi t'as pas dit au policier qu' t'aime Antoine ?

Julie réfléchit. Pourquoi ? Elle même l'ignorait. Elle s'était laissé porter par son coeur. C'était sa façon de voir le monde. Peut-être que ce n'était pas la bonne façon de faire. Elle s'en fichait. Elle répondit tout de même, assez froidement :

-Parce que ce n'est pas ses affaires.

-Mais il était pas très vieux. Ça se trouve, il a une copine lui aussi. Il aurait pu comprendre.

-Ou pas. Cherche pas Marius. Ce qui est fait est fait. Fous-moi la paix, maintenant.

Le garçon se retira penaud. Sa soeur cachait quelque chose mais il ne savait pas quoi. Son naturel curieux voulait trouver quoi, mais il ne voulait pas l'embêter plus que ça alors il n'insista pas.

Julie regarda son frère sortir de sa chambre, avec amertume. Elle était consciente de l'avoir blessé. Mais la vie était comme ça. Il ne pouvait pas comprendre.

La jeune fille se leva et reprit le rangement de sa chambre. Elle avait commencé à trier ses souvenirs. Ceux qui datait de sa mère et ceux de sa relation avec Antoine. Elle les rangeait dans une boîte, à part, pour ne plus y penser. C'était ainsi que Julie faisait. Elle isolait ses souvenirs et les moments douloureux de sa vie dans un coin de sa tête et elle évitait d'y penser. Mais parfois, le coin à l'intérieur de son cerveau devenait trop petit et il explosait. Dans ses moments, Julie ne pouvait retenir les larmes. Son frère l'avait interrompu dans son tri juste avant l'explosion. Julie avait beau lui en vouloir, elle l'aimait pour ça. Pour ces moments où il était capable de deviner qu'elle avait besoin de lui.

Julie était bien plus proche de ses plus jeunes frères que du cadet qui ressemblait à son père indigne. Hector était un adolescent idiot. Analphabète. Et antipathique. Julie l'aimait, car c'était son frère, mais le lien qui les unissait était bien plus ténu que celui qui la liait à ses jeunes frères.

Les mains de Julie tombèrent sur une photo. Vielle de quelques mois, elle avait été prise dans un parc d'attraction. On y voyait Antoine et Julie. Heureux comme jamais. Cette journée était restée dans l'esprit de la jeune fille. Elle avait passé un très bon moment. C'était avant qu'Antoine ne dérappe.

Julie avait de sérieux doutes quant à la raison de sa rupture avec Antoine. Il l'avait quitté quatre jours auparavant. Juste avant le début des meurtres. Même si Paris était une grande ville, Julie ne croyait pas au coïncidences. Elle savait qu'Antoine avait tué sa mère. Du moins elle en était persuadé. Elle n'avait pas de preuves, mais ses convictions se révélaient être toujours exactes...

Elle n'arrivait pas à se sortir de la tête le visage qu'elle avait tant regardé. Comment l'être parfait pouvait-il s'adonner à tuer ? Et sa mère qui plus est.

Les pensées de la jeune fille tournait en rond. Elle devait en avoir le coeur net. Elle prit ses clefs, laissa un mot à l'attention de son père et de ses frères, et se dirigea vers l'appartement d'Antoine.

Démons Du Crime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant