Aide ou intérets personnels ?

22 5 14
                                    

Marie-Élisabeth cherchait Louis. Le commissaire Gardon lui avait raconté l'avancée de son enquête. Elle souhaitait lui donner un coup de pouce, et en passant, se rapprocher un peu de cet étrange homme aux yeux noirs. Les mystères lui manquait. Elle savait qu'il lui fallait une bonne grosse enquête avant de partir à la retraite. Et celle-ci était parfaite !

Marie-Élisabeth traversa le couloir et se dirigea vers la machine à café. Mais pour une fois, Louis ne s'y trouvait pas. Il y avait, par contre, deux anciens de la brigade, comme elle, sur le départ à la retraite. Elle les interrogea.

-Vous n'avez pas vu Louis ?

Le premier, un homme ventripotent à la barbe fournie, lui répondit :

-Le petit nouveau ? J'sais pas. Il est p'tèt aux chiottes.

Marie-Élisabeth haussa un sourcil. Elle n'avait jamais aimé ce lieutenant. Il parlait mal, avait des manières de brute et son penchant pour la misogynie la mettait hors d'elle. Elle se tourna alors vers le second. Lui, était un ami de formation. Il lui arrivait certes de mal se comporter, il était gentil et honnête.

-Je l'ai croisé il y a un quart d'heure, il se dirigeait vers les bureaux. Et il me semble qu'il doit aller voir  des familles pour faire avancer son compte rendu au commissaire.

Marie-Élisabeth hocha la tête, le remercia et se mit en route pour les bureaux, lieu où elle n'aurait jamais cru voir Louis un jour. Mais après tout, le travail changeait les gens.

La porte était ouverte, alors elle entra sans frapper. Elle ne l'aurait de toute manière pas fait.

La pièce était agencée de manière à voir tout ce qu'il si trouvait. Un bureau trônait au milieu. En face, il y avait un tableau de liège avec quelques photos et articles punaisés. Sur les murs des cotés, on pouvait voir des tableaux sans intérêt.

Assis sur le bureau, les yeux rivés sur le tableau de liège, un jeune homme réfléchissait.

Marie-Élisabeth n'avait jamais vu Louis si concentré. Elle se demandait si elle faisait bien de le déranger. Elle hésita un léger instant, avant de secouer le garçon. Sa curiosité était trop forte.

Louis sursauta. Il ne s'attendait pas à voir débarquer quelqu'un. Et encore moins la doyenne. Que lui voulait-elle ? Pour une fois, qu'il travaillait, on ne pouvait pas le laisser tranquille ?

-Alors ? Ça avance ? Demanda la cinquantenaire.

Louis fit la moue. Il avait visité la famille du geek. Mais il n'en avait rien tiré. L'ado avait bien sûr beaucoup d'ennemis virtuels, mais personne ne songeait à réglement de compte. Les proches de la victime pensaient qu'il s'était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.

-Je ne sais pas. Tout ce que j'ai d'intéressant pour le moment, c'est l'homme aux yeux noirs. Le commissaire t'en a parlé ?

La femme hocha la tête.

-Tu as besoin d'un coup de main ?

La question surprit Louis. Après tout, c'était elle qui lui avait donné l'affaire. Il avait même appris, qu'elle l'avait conseillé comme enquêteur au commissaire. Pourquoi venait-elle se mêler maintenant de l'histoire ?

Voyant l'air méfiant du jeune homme, Marie-Élisabeth tenta une autre approche.

-Le commissaire m'a aussi raporté que tu avais oublié de demander le nom de famille de l'homme suspect.

Louis rougit. Marie-Élisabeth enchaîna.

-Elle était jolie ?

-De qui ? Demanda trop rapidement Louis pour qu'on croit à son innocence.

-La fille qui t'a accueilli.

Louis devint cramoisi. Bingo. Marie-Élisabeth avait touché dans le mile. Elle savait que Louis était encore célibataire, et elle savait que la fibre masculine pouvait vibrer pour bien peu de choses...

Louis finit par retrouver contenance.

-J'accepte ton aide. Elle sera bienvenue. Il me reste deux famille à interroger.

-En fait trois.

-Pourquoi trois ? Il n'y a que quatre victimes et j'ai déjà vu deux entourages.

-Je n'étais pas venue uniquement pour te proposer mon aide. Je voulais aussi te mettre au parfum.

-Mais de quoi ? S'agaça Louis.

-Il y a une nouvelle victime.

La colère du jeune homme retomba instantanément. Il blémit puis l'air concentré qu'il affichait avant que Marie-Élisabeth ne l'interompe reprit sa place sur son visage.

-Qui ? Quand ? Où ?

Marie-Élisabeth sourit. Ce gamin apprenait vite quand il voulait.

-Un enfant. Dans la rue Alexandre le Grand. Ce matin.

-Et on a  une info de plus ?

-Non. La seule différence avec d'habitude, c'est qu'il n'a pas éloigné sa victime de la ville pour la tuer.

Louis hocha la tête.

-Tout ça ce complique sérieusement.

-Je ne te le fais pas dire. Répondit Marie-Élisabeth avec un petit rire nerveux.

Démons Du Crime Où les histoires vivent. Découvrez maintenant