L'étreinte du fil et de la mer.

Chapitre 15:Ryusui

Je n'ai jamais ressenti autant d'impatience et d'excitation à l'idée de préparer quelque chose. La sortie en mer avec Ukyo, c'est bien plus qu'un simple projet. C'est un rêve, à la fois pour lui et pour moi. Ukyo, enfermé dans cette chambre d'hôpital depuis trop longtemps, mérite bien plus que ces quatre murs. Il mérite de retrouver la mer, même si ce n'est que pour quelques heures. Et moi, je ferai tout pour que cela se produise.

Dès que j'ai quitté sa chambre, je me suis lancé dans l'organisation avec une détermination que je n'avais pas ressentie depuis longtemps. J'ai pris mon téléphone et j'ai commencé à passer plusieurs appels. Médecins, infirmiers, spécialistes... Il fallait que tout soit parfaitement coordonné. Je ne peux pas prendre le moindre risque avec sa santé, pas quand chaque moment compte autant.
Ensuite, je me suis dirigé vers le port. Mon bateau, celui que je n'ai pas utilisé depuis un certain temps, est toujours là, attendant patiemment. Il a connu des aventures incroyables à mes côtés, mais cette fois, ce sera différent. Cette sortie en mer n'est pas pour moi. Je l'ai inspecté de fond en comble, vérifié chaque recoin, chaque corde, chaque pièce. J'ai besoin que tout soit parfait. Je me suis assuré d'avoir tout l'équipement médical nécessaire à bord, des provisions en cas d'urgence, et même un médecin prêt à nous accompagner discrètement.

Tout en organisant tout ça, je n'ai cessé de penser à lui. Ukyo... son visage, lorsqu'il m'a dit qu'il se sentait vivant avec moi. Ces mots résonnent encore dans ma tête, et je me demande s'il sait à quel point ils m'ont touché. Je me suis promis de lui offrir cette liberté, de lui faire ressentir le vent marin, de lui montrer que, malgré tout ce qu'il traverse, il est encore capable de vivre pleinement, même si ce n'est qu'un court moment.

Le jour J approche, et à chaque instant qui passe, mon impatience grandit. Je me vois déjà debout à la proue du bateau, Ukyo à mes côtés, ses cheveux au vent, un sourire sincère sur ses lèvres. L'idée de le voir ainsi me remplit de joie. Rien d'autre n'a d'importance.
Je sais que cette balade en mer ne guérira pas Ukyo. Je ne suis pas naïf. Mais je suis convaincu qu'elle peut lui offrir quelque chose de précieux : un moment de liberté, de bonheur, une parenthèse hors du temps. Et je serai là, à ses côtés, à chaque instant. Parce que c'est ce que je fais. Parce que c'est lui. Parce que nous avons encore des rêves à vivre ensemble.