Chapitre 18:Ukyo

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Ça faisait déjà deux semaines que nous étions revenu de notre escapade en mer et pourtant une part de moi était encore sur ce bateau. Encore plus maintenant que Ryusui avait dû repartir pour une énième expédition. De retour à l'hôpital, la routine avait repris. Le bruit des machines, l'odeur aseptisée des couloirs, et les infirmiers qui passaient avec leurs regards rassurants étaient devenus mon quotidien à nouveau. Mais quelque chose avait changé. Ce petit goût de liberté, même s'il n'était plus palpable, persistait dans mon esprit, et me faisait tenir, un peu comme une lumière au loin que je ne voulais plus perdre de vue.
Je m'assoie sur le bord du lit en jouant nerveusement avec mon pendentif. Une infirmière entra, souriante comme toujours, et elle prit rapidement mes constantes avant de noter quelque chose sur mon dossier.

- Vous avez l'air perdu dans vos pensées, Ukyo. Tout va bien ? Demanda-t-elle avec douceur.

Je lui souris légèrement, secouant la tête pour chasser mes pensées.

- Oui, tout va bien, merci.

Elle hoche la tête avant de quitter la chambre, me laissant seul avec mes pensées. Je me laisse tomber contre l'oreiller et me met à fixer le plafond, un soupir m'échappant. La chambre me paraît plus petite, plus étouffante, maintenant que j'ai regoûté à l'immensité de la mer. C'était comme si les murs s'étaient rapprochés, réduisant peu à peu mon espace vital.
Je sors mon téléphone et regarde l'écran. Aucun message. Ryusui m'a prévenu que là où il est, il n'aurait probablement pas de réseau pendant un moment. Mais ça n'empêche pas cette petite pointe de déception chaque fois que je vérifie mon téléphone.

Je me tourne sur le côté en fermant les yeux. Je peux presque sentir le roulis du bateau sous mes pieds, le vent caresser mon visage et l'odeur salée de la mer. J'ai beau essayer de me concentrer sur autre chose, mes pensées reviennent toujours à ce jour-là, à cet instant partagé avec lui.
C'est alors que j'entends un bruit à la porte. En rouvrant les yeux, je vois un bouquet de fleurs sur la table de nuit qui n'y était pas il y a quelques instants. Des pivoines, mes préférées. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je me redresse et attrape la petite carte glissée entre les tiges.

« Juste un rappel que je pense à toi, même à l'autre bout du monde. -Ryusui. »

Je ne peux m'empêcher de sourire. Même loin, il trouve toujours un moyen de me faire sentir qu'il est là, d'une manière ou d'une autre. C'est exactement ce dont j'avais besoin. Je repose la carte sur la petite table et me rallonge. Gen doit me rendre visite dans l'après midi. Gen qui bien sûr avait su tirer de moi tout ce qu'il y avait à tirer et qui en conséquence était au courant de tout ce qui s'était passé malgré la distance. Alors en attendant, je préfère me reposer un peu.

Quelques heures plus tard, un coup léger à la porte me tire de ma somnolence. Avant même que je ne puisse répondre, la porte s'ouvre doucement, et Gen fait son entrée, toujours avec cet air malicieux qui lui est si familier. Il s'approche, tenant un petit sac en papier dans une main et un sourire mystérieux sur les lèvres.

- Salut, Ukyo-cha  ! Comment va notre homme amoureux aujourd'hui ? Lance-t-il avec un clin d'œil.

Je soupire en levant les yeux au ciel, bien conscient de son jeu.

- Bonjour, Gen. Est-ce que tu pourrais venir une fois sans faire de commentaires ? Plaisanté-je, même si je sais que c'est perdu d'avance.

Il s'assoit à côté de mon lit tout en déposant une boîte de gâteau à côté du bouquet de pivoines. D'un geste exagérément théâtral, il observe les fleurs avant de me lancer un regard complice.

- Je vois qu'il t'a encore gâté. Ryusui-chan n'est pas du genre à faire les choses à moitié, hein ?

Je hoche la tête, un sourire discret aux lèvres.

L'étreinte du fil et de la mer.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant