CHAPITRE DIX-SEPT :

15 2 21
                                    

Après avoir obtenu l’autorisation du professeur, Elios, Marigold et un autre membre du BDE dissimulé par la mascotte avaient fait irruption dans l’amphi où se tenait un cours rassemblant une partie de la promotion des premières années. Ils feraient de même pour les autres amphis, rendant ainsi visite à tous les niveaux, s’étant organisés de manière à pouvoir tous les faire dans la même journée. L’organisation n’avait évidemment pas été pensée par Marigold, sinon ils n’auraient pu faire qu’un seul amphi.

Sitôt que le président avait posé un pied dans l’immense salle, le silence s’était fait. Le professeur avait eu une sorte de regard désabusé, songeant probablement qu’il devrait demander au jeune homme de passer plus souvent en début de ses cours. Il lui avait cédé son micro, laissant le jeune homme commencer son petit speech.
Tous les regards s’étaient tournés vers lui tandis que la mascotte s’agitait à ses côtés, guidée par Marigold qui saluait en même temps les gens. Il ne s’agissait pas de laisser le code civil géant. Après tout, certes leur intervention était comique mais il ne fallait pas non plus qu’elle le devienne à leurs dépens, le président du BDE avait été très clair à ce sujet.

La jeune femme était insensible aux charmes d’Elios, comme à ceux du reste de la gente masculine mais voir les réactions des autres était toujours aussi drôle.
Elle n’était cependant pas aveugle. Elios avait une beauté particulière, de celles qui mettaient une claque dès qu’on le voyait, et qui ne permettaient guère de s’y habituer.
Elios, à la force de gènes avantageux et d’un rythme de vie sain, correspondait aux standards de beauté d’une manière si poussée qu’on pouvait les croire dressés pour lui.
Quelque fut la tenue qu’il porte, la coupe qu’il adopte, il restait beau garçon, obtenant toutes les conquêtes qu’il désirait d’un simple claquement de doigt.
S’il avait été un personnage d’animation, il aurait sans doute eu un thème musical des plus langoureux et aurait bien entendu été le personnage aux multiples édits et autres fanfictions.

Une fois de plus, son charme opérait, si Marigold en croyait les regards énamourés que certains, principalement certaines, envoyaient au rouquin.

— En espérant vous avoir donné envie de nous rejoindre pour cette soirée post-partiels bien méritée ! A ce soir !

Il remercia le professeur avant d’ouvrir la porte de l’amphithéâtre, laissant ses camarades passer devant. Il les laissa sortir, adressa un dernier salut à ceux qui lui en faisaient tant puis quitta les lieux, ne laissant derrière lui que l’odeur de son parfum signé Yves Saint Laurent.
Beaucoup de personnes avaient déjà souligné l’ironie résidant dans sa persistance à utiliser des produits et autres vêtements de la célèbre maison de luxe qui rappelait pourtant le nom de son ex - et qui était l'anagramme parfait du nom de celui qui aurait pu être son beau-père - mais le jeune de Monteil ne répondait jamais grand chose. Il se contentait d’un rire franc mais bref, laissant ses interlocuteurs dans un flou qu’il semblait prendre plaisir à entretenir. Pour Marigold, ce n’était pas tant qu’il désirait paraître, mystérieux mais plutôt une manière de rappeler à tous quelle était leur place et d’ainsi leur commander silencieusement de se mêler de leurs affaires.
Bon, elle pouvait très bien avoir tort mais d’une part, elle s’en fichait et d’une autre, cela ne changeait rien pour elle.
Et puis, Elios n’était pas de ceux qu’on ramassait à la petite cuillère. Il était plus souvent la cause des cœurs brisés que leur victime.

Marigold faillit lui lâcher une petite moquerie sur l’engouement qu’il avait créé au sein de l’amphithéâtre mais il les entraînait déjà vers l’amphi suivant, son sourire presque commercial figé sur ses lèvres.
Visiblement, le repos attendrait qu’Elios ait fini de charmer les trois quarts de la faculté.

⧫⧫⧫⧫⧫

Dans la file d’attente du crous, Marigold fixait l’écran de son cellulaire, écoutant d’une oreille toutefois attentive la discussion qu’Elios entretenait avec Kiara. Depuis deux jours, elle n’avait pas la moindre nouvelle de Zéphyr. Elle savait que la jeune femme recevait ses messages, mais elle ne les ouvrait pas. Elle la voyait pourtant active sur les réseaux sociaux, donc ce n’était pas à cause d’une quelconque maladie la clouant au lit que son amie ne répondait plus.
Elle aurait bien aimé lui demander si elle avait fait quelque chose de mal, mais ç’aurait été le troisième message du même style et les deux précédents avaient été inutiles. Parfois, il fallait savoir laisser un peu d’espace aux gens, même si ce n’était pas le domaine où Marigold excellait le plus. Mais à force de côtoyer Elios, elle avait intégré l’information.

MENSONGESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant