Attention ! - des prénoms on été changés pour une meilleur lecture : Sacha = Zoey et Elya = Jennie, Bonne lecture.
Tout n'est qu'éphémère.
Avant que tout dégénère.
L'euphorie, la joie.
Mais surtout l'espoir.
Après une grasse matinée méritée, j'ai passé le reste du week-end avec mon frère et ma sœur. Je ne sais pas si cela est dû à leurs présences ou au simple fait de ne pas voir cette maison vide, mais mes idées noires se sont atténuées. Ma sœur vient de partir et tout naturellement, je sens l'anxiété revenir me ronger. Mon corps d'une maigreur maladive dans le reflet de la glace, mes doigts effleurent mes tétons, mon ventre jusqu'à ces cicatrices bien trop épaisses pour de simples griffures. Une sueur froide me traverse quand une main toque de l'autre côté de la porte.
— Je vais y aller, dit Hiris.
— J'arrive.
J'enfile avec une légère difficulté le haut de mon pyjama et déverrouille la porte. Les escaliers dévalés, il m'attend avec sa valise à côté de lui. Dans son vieux pantalon, il est bien moins classe. Sans parler de ses cheveux qui ressemblent aux miens quand il ne se coiffe pas.
— Je t'ai laissé des viennoiseries.
Je hoche la tête et m'assois sur l'avant dernière marche.
— Ça va aller ?
— Yep.
— Vraiment ?
Je lève mon regard et aperçois ce brin d'inquiétude dans ses iris. Il est au courant de mon anxiété, de mes blessures mentales et physiques. C'est le seul qui a répondu ce jour-là, dans ma chambre avec le couteau.
— Tu peux venir chez moi, tu le sais.
Je le sais. Ça me ferait sûrement du bien, mais ça veut dire quitter cette maison et même si je déteste affronter toutes ces pièces où les cauchemars viennent me hanter, je ne l'abandonnerai pas. Je ne choisirai pas un jardin plus vert, ce serait trop facile.
— Et prends pas trop à cœur ce que dit papa.
— Je sais, aller va-t'en, tu vas être en retard !
La valise à la main, il me regarde d'un air hésitant. Je dois le pousser moi-même dehors comme s'il était un parent un peu trop envahissant. Il m'ennuie une dernière fois avec des banalités avant d'atteindre sa voiture. Le sourire aux lèvres, je le salue et regarde la voiture s'éloigner. La porte refermée derrière moi, la joie quitte mon visage. Je tente tant bien que mal, d'afficher un sourire, même faux, mais il ne reste jamais longtemps. Les pieds comme engloutis dans le sol, je m'écroule dans le canapé. La télé est déjà allumée, j'attrape un pain au chocolat qui est plus un pain au vu du manque de garniture. Je relativise et me focalise sur ce dessin animé débile sans parole. Les couleurs sont bien trop flashies et les animations vieillottes. Pour autant, mon cerveau s'engouffre à n'en plus penser. Je ne remets les pieds sur terre qu'au bruit anormal de la sonnette. Je quitte mon moelleux canapé, mon frère arrive toujours à oublier quelque chose.
— Qu'est-ce... souffle-je en ouvrant la porte.
Des bras s'enroulent telle une écharpe autour de mon cou. On a beau s'aimer avec mon frère, on n'est pas tactile. Pas étonnant finalement quand je remarque la chevelure rousse portant une queue de cheval devant moi. Son teint espiègle ne m'a pas manqué.
— Tu fais quoi ? T'as pas cours ?
— Je te l'ai dit, grève des profs, c'est pour ça que je suis partie ce week-end, m'explique Jennie, un chewing-gum dans la bouche. Je peux entrer ?
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Jusqu'au prochain brouillard
RomanceMa pénombre a depuis longtemps éclipsé la lumière. Ponctuée de noirceur, la vie d'Atiyan n'est pas au bout de ses chamboulements. Pris dans une tempête personnelle, il s'est protégé de tout, sauf de l'espoir et encore moins de la forme qu'elle alla...