UNDERDOG

CHAPITRE 27

〝 𝙻𝙴𝚂 𝙰𝙿𝙿𝙰𝚁𝙴𝙽𝙲𝙴𝚂 𝚂𝙾𝙽𝚃 𝚃𝚁𝙾𝙼𝙿𝙴𝚄𝚂𝙴𝚂 〞

TOM

La situation était désastreuse. J'étais dans la merde jusqu'au cou.

Sans déconner, j'avais quoi ? Statistiquement parlant, je veux dire. Une chance sur trois millions que cela se produise ? C'est la population masculine du Massachusetts, si je ne dis pas de bêtises. Putain ! J'avais une chance sur trois millions d'embaucher le frère de la fille dont je suis raide dingue amoureux.

— Knox, je te présente Tom. Tom, voici, Knox. C'est mon frère.

Le silence présent dans la chambre était lourd. Knox ne disait strictement rien. Plutôt que de faire durer ce blanc, je pris la décision d'agir et fis semblant de ne pas le connaître. Je m'approchai vers lui, la main tendue.

J'espérais de tout cœur qu'il n'allait pas péter les plombs devant Lola.

— Bonjour. Je suis Tom Reiter, interne en chirurgie cardiaque.

Knox hésita, perplexe. Quand il accepta de me serrer la main, l'atmosphère devint tout de suite moins pesante. La façon dont il agrippait ma main n'avait pourtant rien de chaleureux.

— Knox Rogers, prononça-t-il durement. Le grand frère de Lola.

Puis, il tourna la tête vers sa sœur.

— Ce n'est pas le Docteur Simon qui s'occupait de toi ?

Les yeux de Lola devinrent plus ronds qu'ils ne l'étaient habituellement. Elle n'appréciait pas le ton tranchant de son frère. Le malaise d'aujourd'hui l'emportait sur sa colère de la veille. Je le savais, car ses doigts remontaient sur la manche de mon sweat.

C'était le deuxième jour d'affilée qu'elle le portait.

— Tom est en dernière année d'internat. Il aura bientôt son diplôme.

— Alors il ne l'a pas encore ?

— Il...

— Je serai plus rassuré si c'était le Docteur Simon qui s'occupait de toi, indiqua Knox. Je pense que ça serait beaucoup mieux pour ta santé.

— Vous n'avez pas de souci à vous faire. Je sais m'occuper de mes patients, me forçai-je à lui dire poliment.

— Ah oui ? Et vous vous occupez de tous vos patients de cette façon ? Fourrer sa langue dans la bouche d'une malade c'est quel genre d'examen au juste ?

— Knox !

Merde.

La situation n'était pas prête de s'améliorer.

— Pourquoi tu es venu au juste ? le questionna-t-elle. Non pas que ça me dérange, mais je ne m'attendais pas à te voir ici.

Durant une demi-seconde, Knox tenta de faire passer sa folie meurtrière au second plan. À croire que le sourire de sa sœur n'était même pas suffisant pour le calmer. C'est quelque chose qui nous différenciait pas mal.

— Je suis venu pour m'excuser de mon comportement d'hier, reprit Knox. Et aussi pour régler tes frais d'hospitalisation.

Il se tourna à nouveau vers moi :

— Peut-être que vous pourriez me montrer où est-ce que je peux donner l'argent ? Il n'y avait personne à l'accueil quand je suis arrivé.

— Bien sûr.

Knox n'attendit pas plus. Quand il sortit de la chambre, la porte claqua si violemment qu'on eut l'impression qu'elle vibra sur ses gonds. Je rassemblai mes pensées, histoire de le suivre, mais Lola m'interrompit dans mon élan :