CHAPITRE 2

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〝 𝙿𝙰𝙽𝙽𝙴 𝚂𝙴̀𝙲𝙷𝙴 〞

LOLA

Il n'est pas encore huit heures que la température avoisine déjà les trente degrés au nord du Nevada.

Même poussée à fond dans l'habitacle, la climatisation n'est pas suffisante pour m'empêcher de suer. La transpiration glisse sous mes aisselles, dévalant mes flancs à toute allure. La chaleur est étouffante, à tel point que je suis obligée d'ouvrir les fenêtres. 

J'essaie d'ignorer cette fièvre matinale en allumant la radio pour me distraire, mais le bruit de la circulation dense se mêle à l'un des couplets de Dammit de Blink 182, m'empêchant d'entendre correctement la voix du chanteur.

La nationale que je dois emprunter est bondée, dû à l'heure de pointe qui n'est pas encore passée, et les coups de klaxons ne font qu'accroître le mal de tête qui a été déclenché par ma petite dispute avec Will. Dommage pour moi, puisque le GPS indique plus de trois heures de route jusqu'à Paradise Valley, là où Knox m'attend.

Après la nuit si courte que je viens de passer, les vrombissements du moteur m'endorment quelque peu. Les yeux encore lourds de sommeil, je baille, lorsque la sonnerie de mon téléphone éclate. Même si j'hésite à répondre, je change rapidement d'avis au moment où j'aperçois le prénom de Knox s'afficher sur l'écran. Je décroche sans réfléchir.

— Salut, petite sœur, tu es en route ?

— Ouais, je devrais arriver dans trois heures, au maximum.

— Parfait. J'entends au son de ta voix que tu es en forme, tu as passé une bonne nuit ?

Mon cerveau est vite assailli par des images de la soirée que j'ai passée.

— J'ai bien dormi, ouais.

— Bien. Tu n'as pas oublié de prendre tes médicaments ?

— Non, papa, je me moque gentiment.

— Tu es au volant ?

— Ouais.

Je réponds franchement, sans sourciller. De toute façon, Knox ne s'offusque pas de grand-chose, certainement pas de la sécurité routière.

— Ok, fais gaffe. Écoute, je vais essayer de faire du stop pour avancer un peu. Si je parviens à trouver une âme charitable sur la route qui accepte de me prendre, je te tiens au courant, d'accord ?

L'idée de le savoir dans la voiture d'un inconnu me gêne. J'avais pensé profiter des trois-cent-cinquante kilomètres que nous nous apprêtions à partager pour rattraper le temps que nous avions passé loin de l'autre ce dernier mois. Je suis sur le point de lui faire part de mon avis, lorsque j'entends une sirène de police striduler dans les airs. Je me raidis à la vue d'un gyrophare bleu qui scintille dans mon rétroviseur.

— Merde, je marmonne. Knox, je te rappelle, ok ?

Je n'attends pas sa réponse et raccroche, envoyant valser mon téléphone portable sur la place passager. J'essaie encore d'assimiler l'information que je suis plus que dans la mouise. 

En me garant sur le bas-côté de la route, une pluie de poussière apparaît devant mon pare-brise. Mes pneus crissent et chassent la terre avec vivacité. Je baisse le volume de la radio, laissant tout de même la musique habiller quelque peu l'habitacle.

Un supposé flic s'avance vers ma voiture. Lorsqu'il arrive à mon niveau, je remarque sa tenue. Son t-shirt noir combiné à un jean brut ne ressemble en rien à l'uniforme de shérif.

UNDERDOGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant