CHAPITRE 11

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〝 𝙲𝙾𝙷𝙰𝙱𝙸𝚃𝙰𝚃𝙸𝙾𝙽 𝙵𝙾𝚁𝙲𝙴́𝙴 〞

LOLA

Le lendemain, une chaleur lumineuse baigne dans l'appartement de Nick grâce au soleil du Nevada. Cette ferveur brute s'imprègne dans ma peau, telle une lente perfusion, tandis que le policier me guide plus loin dans son salon à l'aide d'un simple geste de la main. Je passe devant lui et garde le silence, laissant le bruit de nos pas résonner à l'unisson contre son parquet boisé. J'ai du mal à évaluer la distance qui nous sépare l'un de l'autre, maintenant que je suis dos à lui. Si ce n'est un relent de son parfum opulent ambré, je n'aurais pas pu dire qu'il se trouvait si proche de moi.

Il me dépasse pour poser trois nouveaux dossiers sur le meuble. Pendant un instant, je jette un regard incertain à cette tonne de paperasses qui s'accumule sur cette table basse, avec la crainte que l'affaire de Knox ne soit plus sa priorité.

— Tu bosses sur plusieurs dossiers en même temps ?

— Ça m'arrive des fois, affirme-t-il.

— Est-ce que c'est le cas, en ce moment ?

— Ouais.

Un début de colère incandescent me brûle l'échine. Mon regard converge vers lui, voguant sans détour sur son visage que j'ai giflé quelques jours plus tôt. Je sais qu'il peut sentir ma frustration à des kilomètres à la ronde.

— Si j'ai accepté d'habiter avec toi, c'est parce que je m'attends à ce qu'en contrepartie, tu te donnes corps et âme pour retrouver mon frère. Je croyais qu'on avait un deal !

Il hausse les épaules et croise les bras.

— Je ne me rappelle pas avoir signé quelque chose avec toi.

Je lève le menton, essayant d'être la plus solide possible.

— Ne joue pas sur les mots. Tu es très doué pour ça, mais ça ne fonctionne pas avec moi.

— Alors quoi ? Tu veux déjà faire flancher le baromètre de la mauvaise ambiance entre nous ? Ça fait cinq minutes que tu as passé le pas de ma porte et tu es déjà en train de râler.

— J'ai juste horreur qu'on se moque de moi.

Avec un sourire narquois aux bords des lèvres, Nick se meut vers moi, me surplombant.

— Ça, dit-il en pointant mon visage crispé par le mécontentement, je ne veux pas de ça chez moi. La disparition de ton frère est ma priorité. Si je ramène des dossiers à la maison, c'est parce que j'estime que ça peut m'aider à résoudre cette affaire. Je t'ai fait emménager chez moi pour te protéger, pas pour avoir ton avis sur ma façon de bosser.

Quand je comprends qu'il n'a pas l'intention d'aller plus loin dans cette conversation, je reprends mon rythme de marche en soufflant, et me dirige vers sa chambre.

— Je peux savoir ce que tu fais ? M'interroge-t-il.

— Quand on est poli et qu'on reçoit quelqu'un chez soi, on lui propose de visiter.

Bien que mon premier choix soit de l'ignorer, la rapidité de ma réponse ne nous surprend ni l'un ni l'autre.

En entrant dans sa chambre, je soupire d'aise. L'opacité des rideaux rouges fait barrage au soleil, plongeant la pièce dans une ambiance chaleureuse. La faible luminosité émanant de l'extérieur, couplée à cette chaleur d'été, me procure une nuée de frissons.

L'énorme lit king size de Nick me donne envie de m'y lover et de m'entourer de l'épaisse couverture noire. Ce matelas est, à coup sûr, bien plus confortable que celui de l'hôpital.

UNDERDOGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant