Chapitre 8 : Verstappenade

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Je ne serais pas surpris de recevoir bientôt un courrier m'informant que je n'ai pas respecté la limitation de vitesse sur le périphérique, vu l'inquiétude que mon père m'a transmise au téléphone. Je n'ai pas cherché à comprendre : j'ai laissé ma bière à moitié vide sur la table du PMU City et j'ai filé directement à la voiture, me prenant pour Paul Walker dans Fast and Furious. J'ai roulé aussi vite que possible, malgré les indications parfois agaçantes du GPS qui ne cessent de me rappeler l'heure d'arrivée. J'ai atteint la maison deux minutes avant l'heure fixée.


Mode Max Verstappen activé.


Évidemment, je ne pouvais m'empêcher de lâcher un grand sourire en passant devant un radar. Quitte à recevoir une amende, autant leur montrer mes belles dents blanches.

Sourire à la vie.

En arrivant à la porte de chez mes parents, je reprends mon souffle. Mes jambes tremblent depuis que j'ai quitté la voiture précipitamment.

Respire...

Le ton de mon père n'était pas habituel. Il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix, même si c'est l'homme le plus posé que je connaisse.

Expire...

J'ouvre la porte d'entrée avec un geste brusque, la faisant claquer contre le mur blanc du couloir. Des voix basses, aux intonations variées, résonnent au loin. Les bougies décoratives, toujours disposées avec soin par ma mère, ne sont pas allumées. Et l'habituel parfum de lavande, qui flotte normalement dans la maison, est absent. Ma sœur, qui d'habitude dévale les escaliers pour accueillir les nouveaux arrivants, ne se montre pas.

Mais là, rien...

Les murmures continuent, plus loin, comme si mon arrivée avait rendu la conversation secrète. Je reconnais plusieurs voix, quatre ou cinq peut-être...

Ce n'est pas normal.

Une panique sourde monte en moi, laissant défiler une série de scénarios catastrophiques dans ma tête. Les mains se mettent à trembler, rejoignant les jambes déjà vacillantes, et deviennent moites. Mon cœur s'emballe, j'ai l'impression que mes organes vont lâcher.


Adriana !


Je cours à travers chaque pièce de la maison, les larmes aux yeux, la vision brouillée, envahie par une panique totale.


Adriana....


Mais où est-elle ?

J'arrive enfin dans sa chambre et la découvre allongée sur son tapis rose en moumoute, endormie après avoir joué à la poupée. Mon cœur ralentit peu à peu, et je m'effondre à genoux, respirant encore difficilement. Je passe doucement la main dans ses cheveux blonds dorés, tandis que son parfum sucré de barbe à papa me rappelle une fête foraine. Ses joues rondes et roses me rassurent.

Elle est là.
Elle respire.
Elle n'a rien.
Elle est en sécurité...

Je ne peux m'empêcher de rire nerveusement, une larme s'échappant malgré moi. J'ai souvent peur du pire, mais l'essentiel, c'est elle : ma petite Adriana, mon trésor, mon bonheur, mon rayon de soleil. Je la soulève avec précaution pour ne pas la réveiller et la dépose doucement sur son lit, toujours blottie contre son Bourriquet. Je caresse une dernière fois sa chevelure avant de refermer la porte de sa chambre avec tendresse.Ma plus grande peur, c'est de perdre ma sœur ou qu'il lui arrive quelque chose.

Le fait de l'avoir vue en sécurité me soulage profondément et dissipe peu à peu la panique, laissant place aux questions. Je descends lentement les escaliers, me dirigeant vers la seule pièce que je n'ai pas encore explorée, là où les murmures persistent. J'approche discrètement de l'entrée du salon.

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