Chapitre 11 : Et voilà le travail, big brain

16 4 0
                                    



Pays : Australie
Ville : Melbourne
Horaire : 15h23



– Je meurs de faim, dis-je en posant ma main sur mon ventre qui grogne désespérément.

– Pourtant, tu n'as rien voulu tout à l'heure, me lance Greg, visiblement à bout face à la situation.

– Je rêve d'un cheeseburger, pas d'une soupe de poisson qui a traîné quatre ans dans un vieux placard !

Alors que nous passons devant Rocket Burgers & Fries, je salive rien qu'en regardant à travers la vitre de la voiture.

– Greg, je ne vais pas tenir.

Il s'apprête à répliquer, mais avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, je saute hors du véhicule et me dirige en hâte vers le restaurant, déterminée à atteindre ce bonheur gastronomique. J'étale tout mon corps contre le comptoir, les yeux pleins d'admiration pour la jeune femme derrière la caisse qui s'apprête à prendre ma commande. Je scrute le menu avec une telle dévotion qu'il me semble que mon estomac grogne encore plus fort : cheeseburgers, frites au cheddar, Big Bang burger... Le choix est insupportablement difficile.

Mais là, soudain, un détail me frappe : 

Merde, je ne parle pas anglais.

Je sors rapidement mon téléphone pour traduire ma commande afin que la serveuse puisse comprendre ce que je veux. Finalement, je suis prête : un cheeseburger avec des frites nappées de sauce cheddar, à moi !

– Lorelie...

Je sens une main sur mon épaule. C'est Greg, évidemment.

– Tu as un planning à respecter, me rappelle-t-il.

Greg annule ma commande, m'attrape fermement par le bras et me force à retourner à la voiture. Je tente de me dégager de son emprise, mais malgré son apparence plutôt sèche, il a assez de force pour me pousser tout entière à l'intérieur du véhicule. Je lève une main désespérée, comme si je pouvais encore attraper le cheeseburger qui m'appelle depuis le comptoir du fast-food.

– NON, MON CHEESEBURGER. NOOOOOOOON !

Mes yeux rivés sur la vitre, je vois mon précieux trésor s'éloigner peu à peu, disparaissant à jamais. Je me sens presque déchirée, une larme solitaire pourrait couler sur ma joue tellement le moment est dramatique. Dans un murmure désespéré, je chuchote :

– Mon cheeseburger...

Greg, exaspéré, pousse un soupir lourd et me tend un petit sachet de mini-carottes, comme une maigre compensation.

– Prends ça, dit-il d'un ton las.

Dis-le que je suis grosse aussi, connard.

– N'oublie pas que tu as un planning alimentaire à respecter, Lorelie. Je suis très sérieux sur ce point-là.

Je croque dans une carotte, faisant une moue de frustration. Chaque bouchée me ramène à l'image du burger parfait, j'imagine le jus de la viande fondant, la fraîcheur de la salade et l'explosion de saveurs de la tomate, tout cela enrobé d'une douce sauce BBQ. Une véritable torture pour mon palais.



Melbourne Marriott Hotel Docklands - 16h00

Starting SignalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant