Chapitre 6 : Bon je vais aller me faire foutre, aller la bises

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Hiii

Me voilà à la recherche d'une chambre d'hôtel, sachant que durant cette période, il reste de moins en moins de places et que les prix sont exorbitants. Me voilà à chercher désespérément un hôtel pas trop cher et surtout où je pourrais passer cette nuit d'hiver. Il se trouve que Dieu est de mon côté et qu'une chambre est disponible dans un hôtel proche de la gare. En me garant, j'ai pu constater l'état des lieux à l'extérieur : un petit hôtel compressé entre un "Love Shop" et un "Paris Prix", une boutique de déco à petit prix.

Hôtel du Nord

Ça annonce la couleur : un pauvre hôtel d'une étoile avec vue paradisiaque sur la gare de Cannes. Que demander de mieux ? Une fois que j'ai pris mes clés à la réception, je me dirige vers ce petit ascenseur étroit qui me souhaite la bienvenue en m'invitant à prendre les escaliers, car celui-ci est hors service pour aujourd'hui (le papier date de 2019).

Génial.

Je ne voyais plus le bout de cet escalier de l'infini jusqu'au 6ème étage. Enfin ! m'écriai-je. Le couloir était sombre malgré l'heure tardive, les lumières clignotent au mur, comme dans les films d'horreur ; à tout moment, la Chasseuse de Dead By Daylight va me sauter dessus avec sa hache dans cette ambiance. L'odeur de la moquette, un mélange d'urine, empeste mon nez. Je sens que ma remontée gastrique souhaite sortir, je me pince le nez et presse le pas jusqu'à la porte 204. Un rat sort de la porte 208, et mon cœur fait un bond dans ma poitrine quand le rongeur me fonce dessus en lâchant un cri crispant.

Mais dans quelle merde je me suis encore foutue, sérieux ?

Me voilà en "sécurité" dans cette chambre où le papier peint veut quitter les murs, cette fenêtre à moitié cassée où un vieux journal de "Dauphines" comble la fissure. C'est aussi poussiéreux que les cendres de mon ancien chat, "Pancake".

C'est morbide, là, meuf.


21h35


Me voilà en train de dévorer un kebab à côté de la gare, laissant la musique me faire voyager dans mon imagination débordante, d'après Le Journal de Bridget Jones, un de mes films préférés. On peut rencontrer à n'importe quel moment l'amour de sa vie ; peu importe son âge, on n'est sûr de rien. Comme à chaque fois dans ses films, Bridget est à l'opposé des autres femmes, très décalée et toujours dans cet esprit d'humour. Me voilà comme Bridget, en survêtement large avec une tache de sauce de mon kebab sur mon haut Adidas vintage. Mes cheveux en chignon décoiffé et mon maquillage qui a bavé durant ma petite sieste de 3h dans l'hôtel. Je remarque dans la rue sombre les gens de Cannes, très bien apprêtés malgré ce vent qui souffle fort encore ; j'en déduis qu'il y a une boîte de nuit pas loin, ou du moins qu'ils vont sûrement à la boîte la plus branchée de la ville.

Me voilà en train de parler comme une personne de 40 ans qui se prend pour une "djeunes".

Quelle horreur, je dois faire quelque chose en urgence ! L'étiquette de Simone, 56 ans, commence à me coller à la peau et rentre petit à petit dans mes entrailles. Je quitte le fast-food et me dirige vers mon super palace de luxe.


23h56


Me voilà en train de pénétrer au Palm Club Cannes, plus précisément au bar, en train de commander un Porto (la meuf qui ne prend pas la même boisson que tout le monde, tu sais, trop originale quoi). Les gens commencent à arriver plus tard dans la soirée, mais comme tout rat qui se respecte, je viens à l'ouverture de la boîte, on paie moins cher que plus tard dans la soirée.

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