Chapitre 12 : Mon frigo a plus de vie sociale que moi

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Restaurant - Vue du Monde

20h45



Nous sommes devant le restaurant « Vue du Monde », ou plutôt devant l'immeuble. Une fois dans l'ascenseur, je vois Greg commencer à se détendre.

– Stressé ? me lance-t-il.

Moi, stressée ? Pas du tout ! J'ai juste mal aux pieds et une soif monstrueuse. Cette journée a été longue et fatigante. J'ai simplement envie de me plonger dans ce lit douillet et de regarder Conjuring en mangeant mon...

Cheeseburger.

– Non, et toi ? Ça va mieux ?

Greg rit nerveusement et sort un mouchoir en tissu bleu pour essuyer le verre de ses lunettes de vue (cette fois, noires).

– Je suis un stressé de la vie, surtout pour ce genre d'occasion.

Je pose ma main sur son épaule et lui tapote rapidement.

– Pas de stress, il y a Point S.

Greg soupire en lâchant un petit rire, plus sincère et détendu. Il me jette un coup d'œil et me sourit de toutes ses dents.

– Tu m'impressionnes, sache-le.

Je me retourne pour le regarder.

– Tu sais comment gérer ton stress. Je ne t'ai jamais vu stresser, et tu arrives à lâcher prise, ce que je suis incapable de faire.

Moi, lâcher prise ?

Honnêtement, j'aime tout contrôler.

Je déteste les imprévus. J'aime planifier et être sûre de moi dans certains aspects de ma vie. Je ne parle pas du cadre professionnel ou familial, mais plutôt sentimental. Si Greg savait...

Je suis une quiche (restons poli) en matière de relations amoureuses, voire même pour les coups d'un soir (ceci dit, ça ne m'intéresse absolument pas). J'ai eu quelques mini-relations amoureuses, mais elles n'ont jamais réellement abouti. Je pars du principe que ce n'est pas fait pour moi. J'ai horreur des surnoms cucul la praline, du genre « bébé », « mon ange », « mon cœur » ou autre connerie de ce genre.

Je ne suis absolument pas romantique. 

Tu m'offres des fleurs ? Je vais les poser sur la tombe de ma grande tante, histoire de. Les chocolats à la Saint-Valentin, c'est du vu et du revu, surtout que j'ai des goûts spécifiques (chocolat noir à l'amande, mon péché mignon). Tu m'invites au restaurant ? Je pars du principe que c'est le minimum. Je peux largement le faire avec mon père. En parlant de minimum, je n'accepte pas ; je veux le maximum.

Tu me veux ? Eh bien, tu vas morfler, mon coco !

J'ai des critères assez élevés, et pas mal d'hommes que j'ai côtoyés me disent : « T'es difficile comme fille, t'as des critères trop élevés, tu ne trouveras jamais quelqu'un. La vie n'est pas comme dans les livres. »

C'est faux, messieurs !

Il est important d'être dure, inaccessible, et de savoir ce qu'on veut. Si le mec est comme monsieur tout le monde, je peux sortir avec tous les hommes que je croise dans la rue. La perle rare se trouve et se mérite.

Comme dirait Ana Huang,

"À toutes les filles qui ont dit putain de prince charmant, donne-moi un chevalier balafré."

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