chapitre 25 : jour 2 ( partie 6 )

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- Je ne comprends pas, j’ai cru que tu étais autant une gamine que moi, du moins assez pour entrer dans ce monde.

Elle essaie de me rassurer en disant :

- J’ai un côté enfantin, mais je ne suis pas une gamine.

- Si, tu l’es. Sinon, tu n’aurais pas fait ce que tu as fait dans la voiture. C’était une preuve d’immaturité.

- Non, Eden, je ne suis pas une gamine. Je suis adulte.

Je serre mon poing après avoir entendu ces mots, mais elle continue :

- J’ai 20 ans, Eden, tout comme toi. Tu sembles tellement accroché à ton enfance... Je le vois à chaque fois que je parle d’adultes, ta posture change.

- La ferme.

Je commence à perdre mes moyens, ma respiration devient irrégulière.

- Pourquoi refuses-tu d’accepter ta vie d’adulte ? Tu peux grandir sans perdre ton côté enfantin.

- J’ai dit, LA FERME ! hurle-je.

Elle marque une pause, puis termine :

- Cette porte n’apparaît qu’avec toi. Cela veut dire que seul toi peux entrer à l’intérieur, c’est tout.

Elle sort de la chambre. Moi, j’essaie de me calmer. Je n’ai pas envie d’exploser de colère. Je respire profondément et ça marche. Je me laisse tomber sur le lit, fixant le vide. Je me suis trompé sur son compte. Je n’aurais jamais dû lui montrer... Maintenant, elle pourrait me voler la bague ou autre chose à tout moment. J’aurais dû attendre. Je suis trop stupide, j’ai réagi sans réfléchir.

Quelqu’un toque à ma porte. Je l’autorise à entrer. C’est Yaëlle. Elle s’assoit sur mon lit et me dit :

- On fait quoi maintenant que les Smith sont de retour ?

Je lui réponds :

- J’en sais rien... Peut-être déjà découvrir qui est leur enfant adoptif.

- Pas faux, me dit Yaëlle. On va essayer de faire des recherches dans les dossiers de tes parents. Ils le savaient peut-être, c’est sûrement écrit dans l’un d’eux.

- Tu as raison, mes parents faisaient énormément de recherches sur leurs gangs rivaux. Je l’ai remarqué en entrant dans le bureau de mon père le jour de leur mort. Mais là, je pense que je vais me reposer un peu.

- Je pars à la recherche de Ben cette nuit. Demain, ce sera à ton tour.

- OK, tiens-moi au courant, Yaëlle.

- Oui, t’inquiète pas.

J’ai quand même envie de la voir avant de dormir, alors je descends, mais je ne la vois pas dans la maison. Ne me dis pas qu’elle s’est encore enfuie… Je me précipite vers la porte d’entrée et je la vois devant la boîte aux lettres. Je lui demande alors :

- Que fais-tu ?

Elle me regarde et me dit :

- Je dessine la boîte aux lettres. Je me suis dit que c’était un bon début pour me remettre au dessin. Regarde.

Je lâche un soupir de soulagement. Je lui fais confiance, c’est quand même ma future copine.

- Tu dessines vraiment bien.

- Merci. Rentrons, si tu veux.

Nous rentrons et là, elle dit :

- Eden, je suis désolée, je n’aurais pas dû parler de tout ça.

- Tu es pardonnée, t’inquiète pas.

Je dis ça sans vraiment le croire. Je commence à penser qu’elle me cache quelque chose, mais quoi ? Demain, c’est le dernier jour. Je saurai enfin si elle est ma copine ou non. Je devrai aussi lui donner un téléphone, c’est sûrement là qu’elle dévoilera ce qu’elle cache. En y réfléchissant, peut-être que je me fais des idées pour rien. Elle ne fait rien qui prouve le contraire... Ce que j’ai lié à ce fait, c’est le jour où je l’ai trouvée dans un bar, seule. J’ai agi comme un con, trop impulsif ce jour-là. J’ai fait une terrible erreur. À tout moment, je me suis mis dans la merde. Elle s’excuse trop vite, et aussi, pourquoi était-elle devant la boîte aux lettres ? Est-ce vraiment pour dessiner ?

- Ça va ? me dit-elle.

- Oui, tu sais, je m’en veux à mort de t’avoir kidnappée.

- Arrête de t’en vouloir. Je ne me sens plus comme une prisonnière, mais comme une amie libre.

- C’est vrai ?

- Oui.

Éden et le monde magique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant