Éden et le monde magique

chapitre 10 : houk

Je suis monté dans sa chambre après avoir entendu qu'Alicia me détestait. D'une certaine manière, tant mieux, mais ça me fait quelque chose quand même. Mon but principal était de la garder près de moi pour qu'elle apprenne à me connaître et, avec un peu de chance, qu'elle tombe amoureuse. Je dois passer à la vitesse supérieure, mais avant ça, je devrais aller faire un tour dans le monde magique. J'ai des choses à découvrir. Je pose mes yeux sur la table où j'ai dessiné cette nuit et prends les dessins. Je regarde le mur et dis :

- Porte magique, viens à moi.

La porte apparaît, je l'ouvre et passe à travers le portail. Je tombe encore sur ce foutu monstre. Je le regarde et lâche :

- Pourquoi es-tu encore là ?

- Tu te rappelles le jour où tu as serré ma main ? Eh bien, en faisant ça, tu as signé un contrat avec moi. Même si tu es un mec bien, je serai à tes côtés. Si tu ne m'avais pas serré la main, le chat serait revenu à l'heure qu'il est, me dit le monstre.

- Un contrat ? Tu m'as fait signer un contrat sans même que je le sache ?

- Exactement. Qu'as-tu entre les mains ?

Je pose mes yeux sur le dessin que j'ai fait et lui dis :

- J'ai dessiné ces dessins sans trop me rendre compte de ce que je faisais. Le dernier m'a intrigué plus que les autres.

- Donc, tu as découvert l'un de tes pouvoirs, mais celui-là est le seul que tu auras hors de ce monde. À l'intérieur de ce monde, c'est différent, tu en as d'autres.

- Comment je dois faire pour les découvrir ?

- Simple, tu dois être dans l'action.

- Il n'y a pas un autre moyen ?

- Si, mais c'est moins marrant, me dit le monstre.

- Peu importe que ce soit moins marrant ou pas, je ne veux pas découvrir mes pouvoirs au moment le plus difficile. Je ne saurai même pas comment les contrôler. J'ai besoin d'entraînement, lui répondis-je.

- Comme tu veux, mais tant que tu ne feras pas ce que je veux, je ne t'aiderai pas. Alors débrouille-toi seul.

- Comment ?

Il ne répond rien. Mais j'ai besoin d'entraînement. Je ne peux pas aller me battre sans le contrôle de mes pouvoirs, dont je ne connais même pas l'existence. Là, le monstre me regarde avec un sourire jusqu'aux oreilles et me dit :

- Et si on allait observer le roi de ce village ?

- Tu n'as donc rien compris ? Je veux m'entraîner avant quoi que ce soit.

- Moi qui croyais que tu étais un humain marrant, me dit le monstre d'un air agacé.

Je lui réponds :

- Moi qui croyais que tu étais un monstre compréhensif.

- Tu n'arriveras à rien si tu en fais qu'à ta tête.

- J'essaie d'être logique.

- Alors, tu veux être logique dans ce monde alors que tu ne fais rien de logique dans ton monde.

Il a raison. Pourquoi suis-je comme ça dans ce monde ? Peut-être parce que c'est un monde où j'aurais aimé vivre. C'est bon, je vais lui dire qu'on y va. Je ne vois pas pourquoi je devrais être différent dans ces deux mondes. Ce monde contient aussi des connards qui trahissent des gens et ça, je ne le supporte pas.

- Tu as raison, monstre débile. Amène-moi au village. En premier, je veux qu'ils sachent que je vais les sauver.

- Parfait, allons-y.

Sur le trajet, le monstre me dit :

- Je suis peut-être un monstre, mais tu peux me faire confiance quand je te dis que tes pouvoirs sortiront dans l'action. Certes, ce n'est pas la meilleure des idées, mais c'est ma préférée. Ah, et tu peux m'appeler Houk.

Je le laisse parler dans le vent et continue d'avancer.

Nous arrivons au village et il n'y a personne dans les rues. Ce village est vraiment déprimé, mais il ne le sera plus pour longtemps car je vais le sauver. Je me mets en plein milieu du chemin et crie :

- Je me suis trompé. J'ai découvert un de mes pouvoirs, ce qui veut dire que dans pas longtemps, je vais découvrir les autres et je vous sauverai !

Personne ne se montre. Tu m'étonnes, je suis trop indécis. Je leur dis que je vais les sauver, puis non, et maintenant je dis que si. Il ne me reste plus qu'une chose : les sauver et leur prouver qu'ils peuvent avoir confiance en moi. Je regarde Houk, le monstre dégueulasse, et lui dis :

- Houk, allons voir le roi de ce village.

Il me répond :

- Je croyais parler dans le vide. Tu ne me répondais pas, mais tu m'as écouté.

- Ne rêve pas, j'ai juste retenu ton prénom.