Sollies Pont
ta fierté et ton âme,
regretter, transpercé
de part en part,
est loin de toi maintenant,
depuis vingt ans.Premier pont
Ce sont des yeux marrons,
un sourire brutal mais pas banal,
un oranger, l'Espagne,
un ouragan, une tempête, un Mistral,
fille de l'arsenal,
la jeunesse qui file à travers le temps,
des choses utiles, des choses futiles.Je l'ai attrapé, ce moment,
je l'ai enfermé dans une bouteille.
Ce moment, pour moi,
pour l'éternité.Deuxième pont
Des yeux verts, des pommettes, un jogging,
Neuf filles, une vie qui file,
une âme grande, Sollies Pont,
un lion dans sa savane,
une vie, de gloire, de gouaille,
au bord du Gapeau, perché sur les figuiers.Famille, amis, cousins, neveux,
elle attrape les cigales en plein vol
et les garde comme des souvenirs entre ses mains,
pour quelques secondes d'éternité.
Elle sait jongler avec les vallons,
elle sait jongler avec tout ce qui existe,
des collines, les rivières.Car tout cela lui appartient,
d'un regard des Laugier,
à L'Enclos,
d'un claquement de doigts,
elle est partie,
juste pour voirLa vie,
de l'autre côté, comme un vrai moco,
un vrai minot,
sans attache,
libre.Troisième pont
Au fond de ce fleuve minuscule,
parallèle au canal de Provence,
reine sans attache,
diagonale fatale
de Répu au Belle Égout.Partie de billes sur les plaques d'égout,
les souvenirs s'évaporent comme ils ont été inventés,
amie des fleurs,
du temps et des collines.J'ai emprisonné ce moment dans des mots, maintenant,
pour toi, pour toujours,
pour l'éternité Anne-Lise
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Poésie sans histoire
PoetryVoilà une poésie sans histoire, sans poète, sans beauté. C'est à peine une poésie, le partage d'un être désespéré, Un appel au secours, peut-être ? Qui sommes-nous dans ce monde à la dérive ? Où est la beauté dans l'asservissement ? Est-ce le même m...