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Les vacances s'étaient terminées bien plus rapidement que je ne l'aurais cru

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Les vacances s'étaient terminées bien plus rapidement que je ne l'aurais cru. Pour la première fois, en entrant dans mon dortoir universitaire, je ressentais un vide. La maison me manquait. J'avais passé ces deux dernières semaines à reconstruire une relation avec ma mère et à en tisser une avec Oncle Darren. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'ils s'aimaient vraiment. Contrairement à ce que j'avais pensé auparavant, leur amour était pur, bien plus pur que celui que ma mère avait partagé avec mon père. L'amour entre Ryker et moi était pur aussi. Notre amour adolescent était intense, mais il avait été difficile à entretenir. La jeunesse avait fait que nous  manquions de maturité pour le faire durer.

— Le gamin que je gardais a fini la tête la première dans les excréments des chevaux, pouffa de rire Sawyer.

J'étais si perdue dans mes pensées que je ne ris même pas.

— Allô ? La terre appelle Olivia Stillwater.

— Quoi ? répondis-je enfin, ne sachant pas quoi dire d'autre.

— Pourquoi tu fixes cette plaque de verglas avec autant d'intensité ?

— Je ne la regarde pas, dis-je passant mon attention de la plaque à Sawyer. 

Elle soupira avant de reprendre le récit de ses vacances. Mais mes yeux ne cessaient de dériver vers cette plaque sur laquelle beaucoup glissait. 

— Il va falloir que je décolore et teigne mes racines bientôt. Oh, regarde, Ryker arrive.

Avant même qu'elle ne termine sa phrase, ma tête s'était déjà tournée dans la direction qu'elle pointait. Je fus déçue de constater qu'il n'y avait personne.

— Ah, tu m'écoutes enfin.

— Tu peux être une vraie salope parfois.

— Tout comme toi, d'ailleurs.

Quand je le vis, je remarquai immédiatement qu'il s'était coupé les cheveux. Il les avait laissés longs après son accident, les couper n'avait sûrement pas été une priorité. Maintenant qu'il avait retrouvé la mémoire, il devait avoir réaliser beaucoup de choses dont je n'avais pas été témoin. Les couloirs étaient remplis de monde, pourtant, je ne voyais que lui. À mesure que la distance entre nous se réduisait, je priais intérieurement pour que son regard se pose sur moi, qu'il me remarque. J'attendis, encore et encore, puis je compris.

Je compris pourquoi il ne me voyait pas : je ne devais pas être jalouse, je n'en avais pas le droit. J'avais été celle qui l'avait poussé hors de ma vie, et pourtant, je l'étais. J'étais jalouse de cette fille à ses côtés, celle que j'avais bousculée il y a quelques semaines à la patinoire. Mon cœur se serra lorsque je vis un sourire illuminer son visage, un sourire qui ne m'était plus destiné. Il inclina légèrement la tête en arrière en riant, passant à mes côtés sans même m'accorder un regard. Nous marchions désormais dans des directions opposées. Nous étions juste des étrangers qui se connaissaient par cœur.

Je restai figée un instant, le regard fixé sur son dos qui s'éloignait, chaque pas creusant un peu plus le fossé entre nous. Un fossé que j'avais moi-même créé, et qui, à cet instant, semblait infranchissable. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que je me demandais comment il pouvait ne pas l'entendre. Peut-être qu'il l'avait entendu autrefois, quand nous étions encore "nous", mais ce temps-là était révolu.

— Est-ce qu'on va devoir se nourrir exclusivement de glaces cette semaine ? demanda Sawyer en me jetant un coup d'œil.

Je me tournai vers elle, feignant l'indifférence, bien que mon cœur s'emballait encore.

— Non merci, répondis-je, ma voix plus froide que je ne l'aurais voulu.

J'aimais la Ben&Jerry's au Reese's, mais avec modération. Sawyer ne se laissa pas duper par mon ton distant. Elle plissa les yeux, un sourire en coin, avant de jeter un regard vers la fille qui marchait avec Ryker.

— C'est la nouvelle patineuse dont tu m'as parlé ? Celle que tu as bousculée la dernière fois ? Ça expliquerait ce malaise ambiant.

— Il n'y a aucun malaise, mentis-je. C'est juste... rien.

— Tu ne me la fais pas, Olivia. J'ai vu comment tu le regardais. Tu as encore des sentiments pour lui.

Je soupirai. Peut-être qu'elle avait raison. Peut-être que j'avais encore des sentiments enfouis, quelque part, sous toute cette colère et cette amertume. Mais à quoi bon les ressasser ? J'avais été celle qui l'avait éloigné, incapable de gérer ma peine, mes insécurités et sa trahison.

— Tu veux un conseil ? demanda Sawyer avec une lueur malicieuse dans les yeux. Arrête de faire semblant d'être indifférente. Si tu le veux encore, va le chercher.

— Ce n'est pas si simple, Sawyer.

— Non, ça ne l'est jamais, répliqua-t-elle en haussant les épaules. Mais rester là à regarder le train passer, c'est encore plus compliqué.

Je savais qu'elle avait raison. Tout était compliqué. Je ne savais plus si je voulais Ryker ou si je regrettais simplement ce que nous avions été. Mais le voir avec quelqu'un d'autre me faisait mal. Bien plus que je ne voulais l'admettre, cela avait été suffisamment dure lorsqu'il avait cette chose avec Sofia. 

Je pensais tellement que je n'avais même pas remarquer que Sawyer et moi avions atteint les dortoirs. Nous continuâmes à marcher en silence, mes pensées dérivant vers les souvenirs de nos moments partagés : les éclats de rire, les disputes passionnées, et cette complicité que j'avais crue éternelle. Puis tout s'était écroulé. Il avait changé, et moi aussi. Nous étions devenus des étrangers, mais la douleur que je ressentais en le voyant sourire à une autre prouvait que, malgré tout, quelque chose en moi n'était jamais vraiment parti.

Peut-être que c'était ça, notre destin : être des étrangers qui, un jour, avaient tout partagé. 

— Peut-être qu'on devrait testé la méthode Meredith Gray, tu ne crois pas ? 

Malgré tout Sawyer arriva à m'arracher un rire. 

Ryker avait toujours fait partie de ma vie, comme une ombre familière qui ne me quittait jamais. Désormais, il n'était plus là, et je devais apprendre à vivre dans cette absence, vivre une vie qui ne serait plus la nôtre, mais la mienne.

C'était ce que je me murmurais en boucle, alors que je tourbillonnais, folle et libre, en compagnie de Sawyer, laissant la musique emporter mes pensées et mes regrets, comme si ce moment pouvait effacer, l'espace d'un instant, tout ce qui m'échappait.

FIN PARTIE II


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Ce chapitre est lui aussi plutôt court, j'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à commentez et votez !! C'est la fin de la partie II de REMINDERS, la partie III étant la finale, je n'ai qu'une hâte finir RMDS afin de me concentrer sur mes autres histoires ! La partie III arrivera bientôt !

Kiss, bealiz ⋅˚₊‧ ୨୧ ‧₊˚ ⋅

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REMINDERS (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant