Chapitre 3

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(Précédemment)


Mes journées ne m’appartiennent plus.

Je sens ses yeux sur moi, attendant une réponse, alors je murmure, presque inaudible :

— Je… je ne sais pas.

Il ricane, un ricanement froid, sans âme.

— Évidemment que tu sais pas, soupire-t-il avec dédain. Tu n’as jamais su.

Il me regarde un instant, un sourire méprisant étirant ses lèvres.

Il prend plaisir à me voir aussi perdue.

Je le sens, dans chaque mot, chaque regard.

— Mais ne t’en fais pas, finit-il par dire. T’as pas besoin de savoir. Je te dirai quoi faire.

Il se lève alors, me laissant là, seule dans le salon, le cœur toujours aussi serré, la gorge nouée par la peur.

Je sais qu’il reviendra. Je sais que ce n’est que le début.

Mais pour l’instant, je ne peux qu’attendre. Attendre, et essayer de ne pas sombrer.

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POV: June.


J’étais debout dans la cuisine depuis près d'une heure, les mains serrées autour d'une tasse de thé froide. La lumière du matin peinait à travers les rideaux épais, créant une atmosphère sombre qui ne faisait qu'accentuer mon angoisse. Le silence pesait lourdement sur moi, chaque minute qui passait me rapprochant un peu plus de l’inévitable. Came allait bientôt descendre, et je savais que j’avais tout à craindre de sa présence.

La veille, il m’avait arrachée à ma vie ordinaire, à mon quotidien paisible. Je n’avais jamais pensé que cela pourrait m’arriver. Je me sentais comme un oiseau pris au piège dans une cage. Mon esprit vagabondait, mais je n’osais pas bouger. Je me tenais là, en espérant que ma soumission silencieuse serait suffisante pour apaiser sa colère.

Alors que je fixais la table, mes pensées tourbillonnaient autour de moi. Comment avais-je pu me retrouver ici ? Qu'est-ce qu'il voulait de moi ? La peur m’envahissait. J'étais introvertie de nature, souvent préférant l'ombre des autres, mais maintenant, je me retrouvais sous le feu des projecteurs, captive d’un homme qui ne voyait en moi qu'un objet de mépris.

Je sursautai en entendant le bruit de pas lourds dans l'escalier. Mon cœur s’emballa. Chaque fois que je l'entendais, un frisson parcourait mon échine. Puis, la porte de la cuisine s'ouvrit brutalement. Came entra, une ombre massive dans le cadre de la porte, un sourire narquois sur le visage.

— Toujours plantée là à rien faire ? lâcha-t-il avec ce ton qui m’était devenu familier, presque insupportable.

Je baissai les yeux, évitant son regard glacial. Répondre ne ferait qu’aggraver la situation, je le savais. Je me contentais de rester silencieuse, espérant qu’il perdrait rapidement tout intérêt à me torturer.

Il s'approcha de moi, son regard scrutateur pesant sur mes épaules. J'aurais voulu reculer, me rendre invisible. Sa proximité me faisait suffoquer.

— Ce soir, nous allons à un gala, annonça-t-il d’un ton sec. Et je ne vais pas traîner une loque comme toi. Il me faut une robe. Quelque chose de présentable.

Mon cœur s’emballa. Un gala ? Pourquoi m’emmener à un gala ? Je n’étais pas là pour ça. J’étais un otage, pas une pièce de décoration. La panique menaçait de me submerger, mais je me forçai à rester calme. Chaque mouvement, chaque mot, pourrait être l’étincelle qui mettrait le feu à sa colère.

Soudain, trois coups résonnèrent à la porte d’entrée. Je restai figée, incapable de me concentrer sur autre chose que le son de mon propre cœur battant la chamade. Came se retourna, un sourire satisfait sur le visage.

— Reste là, ordonna-t-il avant de quitter la pièce.

Je le regardai partir, un mélange de soulagement et de crainte s’emparant de moi. Je savais qu’il reviendrait, et j’angoissais à l’idée de ce qui pourrait se passer ensuite. La maison demeurait silencieuse, et j’étais seule avec mes pensées, me maudissant d’être là, prisonnière de cet homme cruel.

Peu après, Came revint, suivi d’un homme que je n’avais jamais vu. Il semblait… différent de Came. Jay avait une allure plus décontractée, presque amicale, ce qui me déstabilisa. Son sourire était sincère, et ses yeux brillaient d’une lueur de curiosité.

— Je te présente Jay, dit Came d’un ton brusque, comme s’il présentait un objet sans valeur.

Jay s’avança vers moi, et je fis un pas en arrière, un réflexe de défense.

— Enchanté, June, dit-il avec une douceur qui me surprit.

Je restai silencieuse, sur mes gardes. Malgré son apparence amicale, je savais que je ne pouvais faire confiance à personne dans cette situation.

— Jay va t’emmener faire du shopping, déclara brusquement Came. On a un gala ce soir, et je veux que tu sois présentable.

Mon estomac se noua à cette déclaration. Je n’avais aucune envie de quitter cette maison, encore moins avec un inconnu, même si celui-ci semblait plus gentil que Came. Mais je savais que toute forme de résistance serait futile.

Came se tourna vers Jay, son expression redevenant dure.

— Prends-lui une robe. Quelque chose d’élégant. Et ne traîne pas.

Jay acquiesça, toujours souriant, puis se tourna vers moi.

— Tu es prête ? On peut y aller ?

Je balançai les jambes, hésitant. J'avais envie de crier, de lui dire que je ne voulais pas de cette vie, de cette obligation d’être un accessoire. Mais je me contentai de hocher la tête, incapable de formuler des mots.

Je me levai lentement, mon corps lourd de peur, et je le suivis en silence, incapable de penser à autre chose qu'à ma situation. Nous descendîmes les escaliers, et je jetai un coup d'œil en arrière vers Came, qui me surveillait depuis le haut de l’escalier, les bras croisés, son regard perçant me glaçant le sang.

À l'extérieur, l'air frais m'accueillit comme une gifle. Je n'étais pas habituée à cette sensation, comme si le monde continuait de tourner, mais moi, j’étais coincée dans ma propre spirale d’angoisse. Jay ouvrit la portière de sa voiture avec un sourire déconcertant.

— Ne t'inquiète pas, je ne mords pas, plaisanta-t-il.

Je montai dans la voiture, me demandant si j'allais vraiment me laisser entraîner dans cette aventure. Le paysage défila rapidement à travers la vitre, et je réalisai que même en dehors de cette maison, je restais prisonnière de mes pensées et de mes peurs.

Came était là, partout, même dans le silence. Les chaînes de son emprise étaient toujours autour de moi, invisibles mais terriblement réelles.

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Coucouuuuu 👋

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A.🩷🎗

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