chapitre 8

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(PRÉCÉDEMMENT)



« Tu penses pouvoir m'échapper ? » dit-il, un sourire dément sur les lèvres. Je me figai, paralysée par la peur. Avant que je puisse réagir, il planta le couteau dans mon flanc, une douleur aigüe explosant dans mon corps. Je poussai un cri étouffé, mais le monde autour de moi commença à s'éteindre.

La musique se tût, les rires se muèrent en cris de choc. Je tombai à genoux, ma main se pressant contre la plaie, la chaleur de mon sang m'emplissant de terreur. Les lumières se brouillèrent, et je commençai à vaciller, sentant la vie m'échapper.

Came, tel un guerrier, se jeta sur Camill, le saisissant par le bras, le forçant à me lâcher. « Tu es fou ! » hurla-t-il, sa voix résonnant comme un coup de feu dans la salle. J'étais consciente de chaque mouvement, de chaque geste, mais la douleur me paralyse.

Came me rejoignit à genoux, son visage empreint d'inquiétude. « Reste avec moi, June. Ne ferme pas les yeux, s'il te plaît ! » Ses mots résonnèrent en moi, comme une lueur d'espoir dans cette obscurité croissante.

Je levai les yeux vers lui, réalisant qu'il était devenu bien plus qu'un kidnappeur. Il était là, prêt à me protéger, à se battre contre mes démons. Je n'étais pas seule. Dans ce moment de désespoir, je compris que, peut-être, il y avait encore de l'espoir pour moi.



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POV: Came...

Passé de Came...


Je m'étais toujours promis de ne plus pleurer. Pas devant lui. Pas devant cet homme qui me battait sans raison, qui s'acharnait sur moi comme si j'étais responsable de toutes ses frustrations. À quatorze ans, on apprend vite à encaisser, à ne pas montrer la douleur. À rester silencieux. Mais là, après ce dernier passage à tabac, j'étais au bord de l'épuisement, le corps meurtri, la respiration saccadée, luttant pour ne pas laisser échapper un sanglot.

Je levai les yeux vers lui, cet adulte qui me dominait de toute sa hauteur, encore essoufflé de sa propre violence. Son visage rouge, son regard dur, je les connaissais par cœur. Il n'avait pas besoin de dire grand-chose pour me faire comprendre que c'était loin d'être terminé. Je le détestais. Chaque seconde passée dans cette maison me pesait, chaque coup me marquait plus profondément.

« Adrien ! » cria-t-il, sa voix résonnant dans la pièce étouffée.

J'entendis la porte s'ouvrir derrière moi et je tournai faiblement la tête. Adrien, son fils de dix-sept ans, entrait dans la pièce. Je ne le connaissais pas si bien, mais j'avais vu son regard plusieurs fois. Il semblait distant, comme détaché de tout ce qui se passait ici. Il regarda son père sans broncher, sans émotion apparente. J'imaginais qu'il devait être habitué à cette scène.

« Enferme-le dans le cellier », ordonna son père, sa voix coupant l'air comme un coup de fouet. « Il doit apprendre. »

Je m'attendais à ce qu'Adrien obéisse sans discuter, comme toujours. Mais cette fois, il ne bougea pas immédiatement. Il s'approcha, tendit la main vers moi, et me releva doucement. Il ne tira pas brutalement comme je m'y attendais. Il me souleva presque avec une précaution qui me surprit.

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