Chapitre 31

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(Précédemment)


Je veux crier, je veux l’appeler, mais ma voix est bloquée par la douleur. Mon père essaie de fuir, mais une balle nette dans la jambe le fait s’effondrer au sol, hurlant de douleur. Je ne ressens rien en le voyant souffrir. Il mérite chaque seconde de cette agonie.

Came se précipite vers moi. Il me soulève avec une douceur que je ne pensais plus jamais connaître. Ses bras autour de moi sont la seule chose qui me garde ancrée à la réalité. Je ferme les yeux, laissant la chaleur de sa présence me rassurer. Je suis en sécurité. Il est venu pour moi.

"Je te tiens my angel" murmure-t-il à mon oreille, et ces mots résonnent dans tout mon être.

À travers la brume de la douleur et de la peur, je m’accroche à cette voix. Came est venu me chercher. Et avec lui, Ethan, silencieux mais toujours là, comme une ombre protectrice. Je sens que le cauchemar est enfin terminé.

Alors que mon esprit sombre dans l’inconscience, je me laisse aller, certaine que, cette fois, je suis enfin sauvée.

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POV: Came

Je la serre contre moi, de toutes mes forces, comme si ma simple étreinte pouvait la ramener à la vie. June… Mon cœur s’emballe à chaque battement, comme si je tentais de compenser pour son souffle à elle, si faible, si distant. Sa peau est froide, marquée de bleus, d’égratignures, de sang séché. Elle ne bouge pas. Juste ce souffle ténu qui me dit qu’elle est encore là, quelque part, au bord du gouffre.

Adrien conduit en silence à côté de moi, la mâchoire serrée, les yeux rivés sur la route. La voiture file à toute allure vers l’hôpital, mais c’est comme si le temps ne passait plus. Chaque seconde s’étire, chaque instant qui passe est une lutte contre la peur qui me dévore. Et chaque respiration de June, si fragile, pourrait être la dernière.

Je jette un regard à Adrien, cherchant un réconfort que je ne trouve pas. Il ne parle pas. Depuis qu’il a planté ce couteau dans Giovanni, il est figé dans un silence glacial, un silence qui hurle de colère et de douleur. Mais là, à cet instant, Giovanni n’a plus d’importance. Le monstre est mort. C’est June qui compte. Seulement June.

Je n’arrive pas à croire ce que je vois. Ce qu’il lui a fait. Ce qu’il nous a pris. J’ai du mal à respirer, l’angoisse m’écrase, et je n’arrête pas de me demander : Est-ce qu’on va arriver à temps ?

"Elle va s’en sortir, hein ?" Je murmure, ma voix brisée, presque étrangère. J’ai besoin qu’Adrien me dise quelque chose, n’importe quoi, qu’il me rassure, qu’il me dise qu’elle va s’en sortir. Mais il garde le silence, ses mains crispées sur le volant, les jointures blanches. Il ne peut pas me dire ce que je veux entendre, parce qu’il n’en sait rien. Personne ne sait.

Le sang de June coule lentement, imbibe mes vêtements. Je le sens se mêler à ma peau, chaud puis froid, comme une piqûre de rappel constant que le temps est compté. Je me mets à prier en silence, moi qui n’ai jamais cru en rien. Juste pour qu’elle tienne jusqu’à l’hôpital. Tiens bon, June. Tiens bon.

Quand nous arrivons enfin, tout se passe trop vite. Les infirmiers sont là, prêts, ils prennent June de mes bras avant que je ne réalise ce qui se passe. J’essaye de la retenir, mais mes mains lâchent d’elles-mêmes, comme si mon corps savait ce que mon esprit refusait d’accepter : je dois la laisser partir. Ils l’emmènent derrière les portes des urgences, et elle disparaît.

C’est à ce moment-là que le vide s’installe. Un vide glacé, qui me ronge de l’intérieur. Je me retrouve là, debout au milieu du hall, sans elle. Je n’ai plus rien à faire, plus rien à tenir. Adrien est à côté de moi, mais il semble aussi perdu que moi. Ce silence entre nous est insupportable, mais aucun de nous ne sait quoi dire.

Je m’effondre sur une chaise, le regard vide. Les minutes passent, les heures peut-être. Chaque fois que quelqu’un traverse le couloir, je redresse la tête, espérant qu’on vienne me dire qu’elle va bien. Mais personne ne vient. Le temps s’étire à l’infini, et l’angoisse me ronge.

J’essaye de reprendre mes esprits, mais tout dans cet hôpital sent l’urgence, la peur. J’ai l’impression que tout le monde sait quelque chose que je ne sais pas encore, et que je ne suis pas prêt à entendre. J’ai juste besoin de savoir si elle est encore là. Si elle respire encore.

Enfin, un médecin s’approche. Il a l’air fatigué, ses traits tirés. Mon cœur s’emballe. Je me lève d’un bond, incapable de rester assis une seconde de plus. J’essaye de lire son expression, mais son visage est impassible. Je veux hurler pour qu’il me dise tout de suite ce qu’il sait, mais les mots restent coincés dans ma gorge.

"Vous êtes les proches de June Gardin ?" demande-t-il doucement.

"Oui, c’est nous." Je n’arrive plus à contrôler ma voix. "Comment elle va ? Est-ce qu’elle… est-ce qu’elle est encore en vie ?" Mes mots sont précipités, désespérés. Tout en moi est tendu vers cette réponse. Cette seule réponse.

Le médecin baisse les yeux vers son dossier. Chaque seconde qu’il prend pour répondre est une torture. Je ne peux plus attendre. J’ai besoin de savoir. Maintenant.

Il ouvre la bouche, mais ne dit rien tout de suite. Son silence est pire que tout. Il lève enfin les yeux vers moi, et je lis dans son regard quelque chose que je ne veux pas comprendre. Quelque chose que mon esprit refuse de traiter.

"Je suis désolé."

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COUCOUUUUU 👋

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Sur ce bisous ❤️

A.🩷🎗

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