Chapitre 12

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(Précédemment)

Il baissa les yeux, puis leva la main, effleurant doucement ma joue. Je frissonnai à ce contact léger, une vague d'inquiétude et de curiosité m'envahissant.

« Je suis un homme compliqué, June. Je ne veux pas que tu te sentes prise au piège, » dit Came, cherchant à établir un lien avec moi.

Je savais que nos échanges étaient chargés de sens, que nous étions tous deux à un carrefour. « Je comprends, » murmurai-je, consciente que nos chemins s’entremêlaient d'une manière que je ne pouvais pas encore saisir.

Et dans ce cadre idyllique, avec le lac derrière nous et le soleil qui se couchait, je réalisai que nos vies étaient entrelacées de manière inextricable. Dans ce monde où la beauté et la douleur coexistaient, nous devions trouver notre propre voie, chacun avec nos propres démons à affronter.

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POV: June

Le soleil se couchait lentement à l’horizon, peignant le ciel de nuances d’orange et de rose. Pour la première fois, je me tenais au bord du lac avec Came, l’eau scintillant comme un miroir brisé. L’air était chargé d’une promesse, mais tout cela s’est rapidement assombri. Juste avant, il avait presque embrassé, et j’étais restée suspendue dans ce moment, le cœur battant, avant qu’il ne se stoppe au dernier instant, comme si une barrière invisible l’en empêchait.

Je regardai Came, perdu dans l’écran de son téléphone, ses sourcils froncés alors qu’il tapait frénétiquement. Qu’est-ce qui pouvait bien être si urgent ? Après tout ce qui s’était passé — mon enlèvement, sa décision de me libérer, cette proximité soudaine — il semblait encore plus éloigné que jamais. J'avais l'impression de m'être échappée d'un cauchemar, mais maintenant, j'étais confrontée à une autre réalité tout aussi troublante.

« Pourquoi t’as fait ça ? » La question était sortie de mes lèvres avant que je puisse la retenir. Je le fixais, cherchant une réponse dans ses yeux, mais il détournait le regard, l’expression fermée. C’était comme si j’étais devenue invisible, et ce sentiment me rongeait.

Came leva finalement les yeux, son visage grave. Il se redressa, adoptant cette attitude désinvolte qu’il avait toujours eue, comme si cela pouvait masquer la tension palpable entre nous. D’un geste brusque, il balaya l’horizon, comme pour chasser l’atmosphère électrique qui nous entourait. « On part d’ici, » déclara-t-il, sa voix dure, tranchant dans l’air doux du crépuscule.

« Quoi ? Pourquoi ? » Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais. Tout avait semblé si parfait quelques instants plus tôt. Nous avions partagé des rires, des regards qui en disaient long, et maintenant, il semblait décidé à tout gâcher. Une froideur émanait de lui, et je me sentais désemparée.

« Parce que, » répliqua-t-il, les poings serrés, « il n’y a rien ici pour nous. »

« Rien ? » répétai-je, la confusion teintant ma voix. Ce lac, cette vue magnifique, ce moment partagé, tout cela avait une valeur pour moi. Mais lui ne voyait visiblement pas les choses de la même manière. Je savais que son esprit était encore embrouillé par les choix qu’il avait faits, les décisions lourdes de conséquences.

Il ne voulait pas aborder ce qui s’était passé, ce moment suspendu qui aurait pu révéler une fragilité que nous n’avions jamais osé explorer. Came, avec sa fierté mal placée et ses craintes, était bien trop enclin à fuir. Un frisson de désespoir me parcourut.

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