Chapitre 27

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(Précédemment)

Le désespoir m'engloutit alors. Camill se délectait de ma souffrance, jouant avec mes peurs. Chaque seconde semblait une éternité, et je luttais pour ne pas sombrer dans l'obscurité. Il intensifiait son approche, approchant le couteau de ma peau, prêt à m'infliger la douleur. Je fermai les yeux, me préparant au pire, à la souffrance que je redoutais tant.

Mais juste au moment où je pensais que tout était perdu, un bruit soudain résonna dans la pièce, brisant le silence oppressant. La porte s'ouvrit avec fracas, et une silhouette apparut dans l'embrasure. Je levai les yeux, le cœur battant, l'espoir et la peur s'entremêlant. Qui était cette personne ?

Cette figure mystérieuse, encapuchonnée, se tenait là, ses traits dissimulés dans l'ombre. Je n'avais aucune idée de qui il pouvait s'agir, mais la tension dans l'air changea immédiatement. Camill, surpris par cette interruption inattendue, recula légèrement, son expression se transformant de la surprise à la méfiance.


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POV:June


.Je ne sens plus mes poignets. Les cordes sont si serrées que j’ai l’impression que mes mains vont se détacher de mes bras. J’essaie de respirer, de contrôler le tremblement qui secoue mes membres, mais c’est impossible. Il est là, Camill, tournant autour de moi comme un prédateur. Ses yeux brillent d’une lueur que je reconnais trop bien — celle de quelqu’un qui a pris goût à la douleur qu’il inflige.

Je ne peux plus bouger, je ne peux même plus crier. Chaque respiration est une lutte. La pièce est froide, humide, et l’air y est lourd, mais rien ne peut étouffer cette odeur de sueur et de sang qui me colle à la peau.

« Tu pensais vraiment que tu pouvais te débarrasser de moi, June ? » ricane Camill. Ses mots résonnent dans la pièce vide, me percutent comme un coup de poing. « Tu es à moi. Pour toujours. »

Je le fixe, mais je n’ai plus la force de répondre. Mon corps hurle de douleur après les coups, mais je serre les dents. C’est ce qu’il veut, que je cède, que je me brise. Je me bats encore, quelque part dans ma tête, même si mon corps ne répond plus.

Puis, soudain, la porte s’ouvre avec fracas. Mon cœur rate un battement. La panique me saisit, et une petite voix, celle de l’espoir que je tente de faire taire depuis des heures, murmure qu’il y a peut-être une issue. Quelqu’un vient me sauver.

Mais quand je le vois, cet espoir disparaît instantanément, englouti par une terreur ancienne, viscérale. Giovanni. Mon père.

Non. Pas lui. Pas maintenant.

Mon souffle se coupe. Je me retrouve projetée des années en arrière, quand j’étais petite, coincée dans un coin de la cuisine, terrifiée à l’idée qu’il rentre ivre et me frappe encore. Cet homme qui m’a détruite bien avant que Camill ne vienne finir le travail. Je me souviens des hurlements, des bruits de verre brisé, de ces nuits passées à trembler sous les couvertures, espérant qu’il ne franchirait pas la porte de ma chambre.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? » je murmure d’une voix tremblante.

Il ne répond pas. Il n’a jamais eu besoin de mots pour me faire comprendre ce qu’il pense de moi. Ses yeux, deux puits noirs de folie, parlent pour lui. Il s’avance lentement, son sourire tordu s’élargit. Il regarde Camill, puis me fixe à nouveau, comme si tout ça n’était qu’un jeu pour lui. Un jeu morbide dont je suis la proie.

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