Chapitre 21

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(Précédemment)


Nous restâmes en silence quelques instants, côte à côte. Je sentais qu’il cherchait à dire quelque chose, qu’il hésitait, et cela me déstabilisait. Ce n’était pas le Came que je connaissais. Finalement, il parla.

« Ce que je veux, c’est que tu restes, » dit-il doucement. « Pas parce que je t’y oblige, mais parce que tu en as envie. »

Ces mots me frappèrent en plein cœur. Je ne savais pas si je pouvais lui pardonner tout ce qu’il avait fait, mais une partie de moi voulait croire en cette nouvelle facette de lui. Peut-être qu’il était sincère.

Avant que je ne puisse réagir, il franchit la distance entre nous et m’embrassa. Ce fut un baiser doux, plein de cette même hésitation qui marquait chacun de ses gestes ce soir. Et contre toute attente, je me laissai faire. Parce que, même si je ne comprenais pas tout, même si j’étais encore en colère, il y avait quelque chose entre nous que je ne pouvais nier.

Quand il se recula, je restai silencieuse. J’avais besoin de temps, de réponses, mais ce soir, pour la première fois depuis longtemps, j’avais l’impression d’avoir le choix.

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POV:June

30 minutes plus tard....

Cela faisait deux semaines que je vivais enfermée dans cette maison avec Came. Prisonnière, oui, mais quelque chose d’étrange s’était tissé entre nous, quelque chose de difficile à définir. Ce n’était plus cette peur brute qui me rongeait les premiers jours. Désormais, il y avait un peu de répit. Une sorte de routine s’était installée, et contre toute attente, une proximité, une complicité étrange s’était formée entre nous. Je n’avais pas cherché cette relation, mais au fil des jours, j’avais dû me rendre à l’évidence : je ne ressentais plus la terreur d’autrefois, et Came, bien qu’il soit toujours une énigme, me paraissait moins dangereux qu’au début.

Ce soir-là, j’étais assise près de la fenêtre, comme souvent, observant le crépuscule qui étendait ses ombres sur la rue déserte. Un étrange sentiment de tension flottait dans l’air, quelque chose d’indéfinissable, mais d’inquiétant. Je sentais que quelque chose allait se produire sans savoir quoi. Les pas de Came dans l’escalier retentirent doucement derrière moi, et je me retournai juste à temps pour le voir entrer dans la pièce. Son visage, plus calme que d’habitude, portait cette intensité discrète que j’avais appris à connaître.

— Viens, dit-il simplement, sans s’étendre sur les détails.

Je me levai sans poser de questions, le suivant dans cette nouvelle pièce qu’il voulait me montrer. Depuis quelques jours, il m’emmenait dans différents endroits de la maison, comme s’il voulait adoucir les limites de ma captivité. Ce soir, il me guida dans une chambre que je n’avais jamais vue auparavant. Spacieuse, avec un grand lit, la pièce respirait une certaine tranquillité, mais elle me mettait mal à l’aise sans que je sache pourquoi.

Je restai silencieuse, me demandant ce qu’il avait en tête cette fois. Comme toujours, Came était avare d’explications, mais je sentais que quelque chose le préoccupait. Il prit place à côté de moi sur le lit, puis brisa le silence.

— Je pensais qu’on pourrait regarder un film, lança-t-il.

Sa proposition me surprit. Pourquoi un film ? Essayait-il de rendre les choses normales ? Après tout ce que nous avions traversé, un film semblait presque banal. Pourtant, je ne dis rien. Peut-être que, comme moi, il avait besoin d’un moment pour échapper à la réalité.

— D’accord, murmurai-je simplement.

Il alluma la télévision et se mit à faire défiler les titres jusqu’à ce qu’il choisisse un film d’action. Le genre qui ne me captivait pas particulièrement, mais peu importait. Je m’installai plus confortablement, essayant de me détendre malgré l’étrange tension que je ressentais toujours.

Le film commença, et après quelques minutes, Came se rapprocha doucement, passant un bras autour de mes épaules. Mon premier réflexe fut de me raidir. Son contact me surprit, mais il n’avait rien de menaçant. Il n’y avait pas d’agressivité dans son geste, seulement une sorte de tendresse, peut-être même de protection. Je pris une inspiration, hésitante, puis décidai de ne pas me dégager. Ce geste n’était pas désagréable. C’était inattendu, mais réconfortant.

Je repensai à notre sortie au supermarché il y a quelques jours, où nous avions croisé cet homme, Ethan. Cet inconnu avait provoqué une drôle de réaction chez Came. Ethan, un grand type à l’allure intimidante, avait échangé quelques mots avec lui dans une des allées. Ses yeux s’étaient attardés sur moi, comme s’il me jaugeait, et j’avais ressenti un profond malaise. Came avait rapidement écourté les courses après cela, sans explication, mais son agacement était évident. Il n’aimait pas Ethan, je l’avais senti, même sans qu’il ne le dise.

Le souvenir d’Ethan planait encore dans mon esprit tandis que je me laissais aller contre Came. Je me sentais étrangement en sécurité malgré la bizarrerie de la situation. La chaleur de son corps, son bras autour de moi… tout cela me détendit. Mes paupières devinrent lourdes à mesure que le film avançait, mes pensées devenant de plus en plus floues.

Avant de m’en rendre compte, je m’endormis contre lui, ma tête reposant doucement sur son épaule.

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Mon sommeil fut brutalement interrompu par un bruit strident. La sonnerie de la porte. Mon cœur s’emballa instantanément, la peur me réveillant en sursaut. Je me redressai, encore à moitié endormie, tandis que Came se levait d’un coup, visiblement tendu. Il jeta un coup d’œil rapide à l’horloge avant de se tourner vers moi.

— Qui peut venir à cette heure-ci ? murmura-t-il, les sourcils froncés.

La sonnerie retentit à nouveau, plus insistante cette fois, comme si la personne derrière la porte perdait patience. Came, visiblement contrarié, se redressa complètement et me lança un regard sérieux.

— Reste ici, dit-il d’un ton ferme, presque tranchant.

Je ne protestai pas. Son ton ne laissait pas place à la discussion. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Il y avait quelque chose d’inquiétant dans cette visite inattendue. Qui pouvait venir frapper à la porte à une heure si tardive ? Pourquoi cette tension soudaine ?

Je l’entendis descendre les escaliers à grands pas, et je restai là, figée, incapable de bouger. Mon esprit tournait à plein régime, essayant de comprendre ce qui se passait. Quelques minutes plus tard, des voix s’élevèrent faiblement depuis l’étage inférieur. Je reconnus immédiatement celle de Came, plus grave, plus dure que d’habitude. Puis une autre voix lui répondit, plus claire, plus froide. Celle d’Ethan.

Mon estomac se noua instantanément. Que faisait-il ici ? Pourquoi venait-il en pleine nuit ? Une vague d’inquiétude monta en moi, alors que je tendais l’oreille pour tenter de comprendre leur conversation. Mais les voix étaient trop basses, étouffées par les murs de la maison. L’échange dura un moment, puis le silence retomba. Mon anxiété augmentait à chaque seconde d’attente.

J’entendis enfin des pas remonter l’escalier. Mais cette fois, ils étaient plus lents, plus lourds.

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Coucouuu 👋

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Sur ce bisous ❤️

A.🎗🩷

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