chapitre 22

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(Précédemment)

Je l’entendis descendre les escaliers à grands pas, et je restai là, figée, incapable de bouger. Mon esprit tournait à plein régime, essayant de comprendre ce qui se passait. Quelques minutes plus tard, des voix s’élevèrent faiblement depuis l’étage inférieur. Je reconnus immédiatement celle de Came, plus grave, plus dure que d’habitude. Puis une autre voix lui répondit, plus claire, plus froide. Celle d’Ethan.

Mon estomac se noua instantanément. Que faisait-il ici ? Pourquoi venait-il en pleine nuit ? Une vague d’inquiétude monta en moi, alors que je tendais l’oreille pour tenter de comprendre leur conversation. Mais les voix étaient trop basses, étouffées par les murs de la maison. L’échange dura un moment, puis le silence retomba. Mon anxiété augmentait à chaque seconde d’attente.

J’entendis enfin des pas remonter l’escalier. Mais cette fois, ils étaient plus lents, plus lourds.

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POV:Came

Je n’aurais jamais dû y aller. Ethan avait été clair, mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Tout s’embrouille dans ma tête depuis des jours. Chaque fois que je la regarde, chaque fois que je croise ses yeux… C’est comme si tout s’effondrait autour de moi. Il y a deux semaines, je pensais pouvoir tout contrôler. Je pensais pouvoir la garder ici sans que rien ne change. Mais c’était une illusion.

La porte claque violemment derrière moi alors que j’entre dans la chambre, le corps tendu, les poings serrés. L’air est lourd, étouffant. Je la vois, assise sur le lit, immobile. June me regarde, mais je ne peux pas soutenir ce regard. Pas maintenant. Tout en moi bout. J’ai cette rage en moi, cette frustration que je n’arrive plus à contenir. Comment ai-je pu me laisser piéger comme ça ?

Je marche droit vers la table et d’un geste brutal, je la renverse. Le bruit résonne dans la petite pièce, mais je ne m’arrête pas. Tout ce qui est à portée de main, je le détruis. Le vase, les chaises, tout ce qui me tombe sous la main éclate contre le mur ou vole à travers la pièce. Je veux expulser cette douleur qui me déchire.

Et tout ça, c’est à cause d’elle. Pas parce qu’elle m’a fait quelque chose, non. C’est pire. Elle n’a rien fait, et c’est précisément ça qui me détruit. La voir là, si calme, si imperturbable, alors que moi, je perds pied. J’aimerais pouvoir lui dire, lui crier pourquoi je suis dans cet état, mais je ne peux pas. Ethan m’a confié ce secret, et je suis coincé entre cette promesse et ce que je ressens.

Ma respiration est saccadée. J’entends June murmurer quelque chose, mais ça m’échappe. Tout ce que je vois, c’est cette pièce trop petite, trop étroite pour contenir la tempête à l’intérieur de moi. Elle fait un pas vers moi, mais je ne lui laisse pas le temps de parler.

« Tu ne comprends pas ! » crie-je en la regardant, mes mots déchirant le silence. « Personne ne peut comprendre ! »

Elle ne recule pas, pas comme elle devrait. Je vois bien qu’elle a peur, mais elle ne le montre pas. Son calme me rend fou. Comment peut-elle rester si posée alors que je suis en train de tout casser autour d’elle ?

Je fais un autre pas vers elle, plus menaçant. Je veux qu’elle réagisse, qu’elle crie, qu’elle me dise que je suis un monstre. Peut-être que ça me ferait du bien. Peut-être que ça me libérerait de cette culpabilité qui me ronge. Mais non, elle reste là, debout, ses yeux ancrés dans les miens.

« Pourquoi tu fais ça, Came ? » Sa voix est douce, presque un murmure, mais chaque mot me frappe de plein fouet.

Je serre les poings. Mes muscles sont tendus, prêts à exploser. Tout en moi hurle de l’éloigner, de la repousser, de lui dire de me laisser en paix. Mais au fond, c’est tout l’inverse. C’est ça qui me tue. J’ai besoin d’elle ici. Avec moi. Et c’est insupportable. Inacceptable.

« Je suis piégé, June. » Ma voix est rauque, brisée. Je ne la regarde même plus en disant ça. Mon regard est rivé sur le sol. J’ai honte. Tellement honte de tout ce qui m’arrive. « Je suis enchaîné à cette situation, et je n’ai pas le droit de t’impliquer. »

Je devrais arrêter là. Je devrais m’en tenir à ça. Mais la pression est trop forte, tout me dépasse. J’ai envie de tout dire, de lui hurler la vérité, de lui expliquer pourquoi je suis là, pourquoi je l’ai retenue ici. Mais je ne peux pas. C’est comme si chaque mot me brûlait la gorge, chaque secret que je garde me consume un peu plus chaque jour.

Je frappe le mur, la douleur dans mes jointures me ramène un peu à la réalité. Mais ça ne suffit pas. Je suis toujours pris dans cet orage, incapable de m’en libérer.

« Peu importe ce que je fais, tout finira mal, » dis-je, à mi-voix.

Je l’entends bouger. Elle est encore là, tout près de moi. Trop près. Son parfum m’envahit, et cette odeur me rappelle tout ce que j’essaie de fuir. Tout ce que je ne devrais pas ressentir.

« Regarde-moi. »

Sa voix est douce, presque apaisante, mais je ne peux pas. Si je la regarde maintenant, je vais craquer. Je le sens. Elle insiste, mais je reste figé, les yeux toujours baissés. Je n’arrive pas à affronter ce qu’elle pourrait lire en moi si je lui fais face. Elle est bien trop proche de la vérité, et je ne suis pas prêt à lui laisser ça.

Puis, je sens sa main sur mon bras. Une caresse légère, hésitante, mais suffisante pour que tout s’effondre en moi. Je relève les yeux. Mon regard croise le sien, et je vois quelque chose dans ses yeux. Pas de peur. Pas de haine. De la compassion, presque de la tristesse. Et ça me frappe plus fort que n’importe quel coup que j’aurais pu recevoir.

« Tu n’es pas seul dans cette situation, » dit-elle doucement. « Peu importe ce que tu caches, tu peux m’en parler. »

Je sens mes jambes vaciller, mes défenses s'effondrer une à une. Comment peut-elle dire ça ? Comment peut-elle encore me voir comme quelqu’un de fiable alors que je l’ai enfermée ici, que je l’ai privée de sa liberté ? Elle devrait me haïr.

« Je ne peux pas te dire… » répété-je, mais ma voix est éteinte, vidée de toute force.

Elle me regarde avec cette douceur que je ne mérite pas, et ça me brise. J’ai envie de me détourner, de fuir cet endroit, cette situation, de la laisser là et d’oublier tout ce qui s’est passé ces deux dernières semaines. Mais je suis piégé. Je ne peux pas fuir, pas maintenant.

Elle s’approche encore, si près que je sens son souffle contre ma peau. Et sans réfléchir, je la prends dans mes bras. Mon étreinte est désespérée, presque douloureuse, mais elle ne se débat pas. Au contraire, elle se laisse faire. Elle se blottit contre moi, et dans cette proximité, je trouve un calme inattendu. Comme si, juste pour cet instant, la tempête en moi s’était tue.

Et puis, nos lèvres se frôlent. Je ne sais pas comment ça arrive. Peut-être que c’est moi, ou peut-être que c’est elle. Peu importe. Tout ce qui compte, c’est que ce contact efface tout le reste. Mes doutes, ma colère, ma culpabilité. Tout disparaît dans ce baiser. C’est doux au début, hésitant, puis plus intense, plus urgent.

Je ne réfléchis plus. Mon corps agit sans que je ne le contrôle vraiment. Avant que je ne m’en rende compte, nous sommes allongés sur le lit. Nos souffles se mêlent, nos baisers deviennent plus profonds, et tout semble tellement simple, tellement naturel dans cet instant volé.

Le poids des secrets, des promesses non tenues, des mensonges, tout ça s’efface dans ce moment. Je sais que ça ne durera pas, que la réalité reviendra me frapper bientôt. Mais pour maintenant, juste pour cette nuit, je laisse tout ça de côté. Je laisse cette sensation douce et brûlante me consumer, sans penser à demain.

Demain, je devrai affronter ce que je suis. Mais ce soir, tout ce qui compte, c’est elle.

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Coucouuuuu 👋

New chapitre todayyyyyy 📚

Qu'es ce qu'Ethan a dit pour rendre Came comme ça ? 🤨

Ralalala la fin de la soirée 🤌

Mais est-ce que Came assumera...I don't know...

Bref n'hésite pas à me donner ton avis 🫶🏻

Sur ce bisous ❤️

A.

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