Chapitre :49

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Adèle Marina

Le matin suivant la fête, après une nuit d'insomnie, tout devint clair pour moi. J'avais été manipulée. Malick n'était pas seulement un homme avec un plan, il était obsédé, presque fou. Sa détermination à détruire la relation de Mouhamed et Amina dépassait tout ce que je pouvais comprendre. J'avais d'abord cru qu'il voulait simplement m'aider à récupérer Mouhamed, mais la réalité était bien plus sombre. Malick n'avait aucun intérêt réel pour moi ou pour ce que je ressentais. Son seul objectif était de détruire la vie de Mouhamed, et il était prêt à tout pour y parvenir.

Les choses étaient allées trop loin. Amina avait déjà déposé plainte contre Malick pour harcèlement, et la situation ne faisait qu'empirer. J'avais tenté de raisonner Malick après la fête, de lui dire qu'il devait arrêter, que ce n'était pas la bonne voie. Mais il avait refusé de m'écouter. Pour lui, rien n'était terminé tant qu'il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait.

C'était à ce moment que j'avais compris : je n'avais plus ma place dans cette histoire. Je ne pouvais plus rester au Sénégal, et encore moins continuer à m'impliquer dans cette situation toxique. Mon retour en France était la seule solution.

Ce matin-là, après un petit-déjeuner rapide, je m'habillai avec détermination. Il était temps de dire au revoir. Pas seulement à Mouhamed, mais à tout ce qui m'avait ramenée ici. Une partie de moi regrettait de m'être laissée embarquer dans ce tourbillon de manipulations, mais une autre partie était reconnaissante d'avoir enfin vu les choses avec clarté.

Je me rendis au lieu de travail de Mouhamed. En arrivant, je ressentis une étrange nervosité, mais je savais que c'était la bonne chose à faire. Mouhamed méritait une explication, un vrai au revoir.

Lorsque je le retrouvai, il était calme, visiblement surpris de me voir.

— Adèle ? Que fais-tu ici ? demanda-t-il doucement, l'air perplexe.

Je pris une profonde respiration avant de lui répondre, mes mots pesés mais sincères.

— Mouhamed, je suis venue te dire au revoir. Je quitte le Sénégal ce soir. J'ai compris que je n'avais plus rien à faire ici. Malick m'a utilisé pour ses propres fins, et j'ai été aveugle. Mais je refuse de continuer à faire partie de ce plan malsain.

Mouhamed sembla soulagé de m'entendre parler ainsi, bien qu'il restât inquiet.

— Malick n'a jamais été un ami, Adèle. Il cherche juste à détruire tout ce qui m'importe. Je suis désolé que tu aies été impliquée là-dedans.

— Ce n'est pas de ta faute, Mouhamed, répondis-je rapidement. C'est moi qui ai pris de mauvaises décisions. Mais maintenant, je comprends. Vous deux, toi et Amina, vous êtes vraiment faits l'un pour l'autre. Je ne veux plus interférer. C'est fini pour moi.

Il hocha la tête, reconnaissant de mes paroles. Il s'approcha de moi et me regarda avec sincérité.

— Merci, Adèle. Merci d'avoir compris. Je te souhaite vraiment de trouver la paix et le bonheur en France.

Je souris, un peu triste, mais soulagée.

— Prends soin de toi, Mouhamed. Et surtout, prends soin d'Amina. Elle est spéciale.

Il me prit dans ses bras, une étreinte rapide mais sincère. Ce geste symbolisait tout ce que nous avions été, et tout ce que nous ne serions jamais.

— Tu seras toujours quelqu'un de spécial pour moi, Adèle. Ne l'oublie pas.

Je hochai la tête, une dernière fois, avant de tourner les talons et de partir. C'était terminé. Le chapitre de Dakar, de Mouhamed et de tout ce qui s'était passé ici.

Ce soir-là, à l'aéroport, j'observai la foule autour de moi tout en réfléchissant à ce que j'avais appris. J'avais fait des erreurs, mais j'étais prête à les corriger. En montant dans l'avion direction la France, je savais que je laissais derrière moi non seulement une histoire compliquée, mais aussi une partie de moi-même. Une partie dont je n'avais plus besoin.




*********
Amina

Quelques mois plus tard..........

Quelques mois s'étaient écoulés depuis que tout était redevenu calme dans ma vie. Les vacances étaient terminées, et j'avais plongé tête première dans ma dernière année d'études. Les cours étaient intenses, mais cela ne me dérangeait pas vraiment. Après tout, j'aimais les défis. Et puis, retrouver Idriss, m'avait fait tellement plaisir. Nos discussions avaient retrouvé leur naturel, et je me sentais soutenue.

Malgré la charge de travail, je continuais à parler avec Mouhamed au téléphone. Nos échanges étaient réguliers, même si j'avais décidé de me concentrer pleinement sur mes études. Mais il restait toujours dans mon esprit, l'homme de ma vie. Il comprenait mes priorités et ne m'en tenait pas rigueur. Un jour, il m'avait confié que son ex, Adèle, avait quitté le Sénégal. Ils avaient eu une discussion où tout avait été clarifié, et cette nouvelle m'avait soulagée plus que je ne voulais l'admettre. La menace de son retour était derrière nous, et le fait que Malick semblait avoir disparu comme s'il s'était évaporé de la planète était un véritable soulagement.

Je continuais à parler de temps à autre avec Ndeye Daba. Nos conversations étaient polies, mais au fond de moi, je ne lui avais pas entièrement pardonné. Sa trahison avait laissé des cicatrices, et même si j'essayais de tourner la page, quelque chose persistait. Mais avec tout ce qui se passait dans ma vie, ce conflit était relégué au second plan.

J'avais aussi revu Fatou, l'artiste, la semaine dernière. Nos échanges étaient toujours aussi enrichissants, et j'admirais sa force créative. Elle avait cette capacité à transformer le chaos en art, ce qui me fascinait.

Ma tante, quant à elle, continuait de courir d'un événement à l'autre, toujours aussi débordée par son travail. J'aurais aimé l'aider davantage, mais je savais que je ne pouvais plus m'impliquer comme avant.

Ma famille à Mbour, en revanche, allait bien. Ma mère et mon frère étaient en bonne santé, et Khadim, mon roc, m'avait fait une annonce surprenante : il avait une fiancée. Il m'avait présenté la jeune femme par téléphone, et il semblait tellement heureux. Ils prévoyaient de se marier bientôt, et je ne pouvais être plus fière de lui.

Enfin, Diarra et moi discutions souvent sur WhatsApp. Même à distance, elle restait une présence rassurante dans ma vie. Malgré les études, la famille et les responsabilités, je me sentais soutenue et prête à affronter cette dernière année d'études avec force.

Entre Amour& Ambition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant