Chapitre :22

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**À ceux qui ont quitté cette terre, mais dont les souvenirs vivent éternellement dans nos cœurs.
À ma Badiane Aminata Diop, qui a marqué nos vies par son amour, sa sagesse et sa force.
Que votre lumière continue de briller à travers nous, pour toujours.**🕯️😭🙏🏿

BONNE LECTURE 📖

Les vacances touchaient à leur fin, et malgré la sérénité apparente des derniers jours, une petite voix en moi refusait de se réjouir totalement de l'amélioration de l'état de mon père. Il semblait plus en forme, ses traits moins tirés, sa voix plus assurée. Ma mère paraissait soulagée, et Khadim aussi. Mais quelque chose en moi, une sensation inexplicable, persistait.

Le matin de mon départ pour Dakar, je décidai de me rendre une dernière fois à l'hôpital pour dire au revoir à mon père. J'avais promis de revenir dès que je le pourrais, mais ce sentiment d'inquiétude me poussait à vouloir prolonger chaque moment passé à ses côtés. En entrant dans la chambre, je le trouvai assis sur son lit, un léger sourire aux lèvres, son regard tourné vers la fenêtre.

« Amina, ma fille, tu t'apprêtes à repartir pour Dakar ? » Sa voix était faible, mais pleine de tendresse.

Je m'approchai de lui et pris doucement sa main. « Oui, papa. Je dois y retourner pour mes cours, mais je reviendrai très vite. »

Il me regarda longuement, comme s'il cherchait à graver mon image dans sa mémoire. « Tu es devenue une femme si forte et déterminée. Je suis fier de toi, Amina. Très fier. »

Ces mots m'ébranlèrent. Je ressentis une émotion profonde, comme si mon cœur s'alourdissait. J'avais l'impression qu'il me disait adieu. Mais je me forçai à sourire et à ignorer cette pensée.

Nous restâmes ensemble quelques minutes, échangeant des mots doux, des promesses de revenir rapidement. Finalement, je me levai pour partir. Alors que je me dirigeais vers la porte, j'entendis un souffle rauque derrière moi. Je me retournai, et c'est là que je le vis, affaissé dans son lit, ses yeux à moitié ouverts, luttant pour respirer.

Tout se passa en un éclair. L'infirmière, alertée par mes cris, accourut dans la chambre. Ma mère, qui était sortie quelques minutes plus tôt, revint en courant. « Qu'est-ce qui se passe ? » cria-t-elle, les larmes déjà aux yeux.

Je restai figée, incapable de bouger, mes jambes refusant de me porter. Je sentis Khadim arriver derrière moi, attrapant mes épaules pour me soutenir alors que la réalité me frappait de plein fouet. Mon père... celui qui m'avait toujours guidée, protégé, était en train de nous quitter.

L'équipe médicale s'affairait autour de lui, tentant de le réanimer, mais je savais, au fond de moi, que c'était fini. Le temps semblait s'étirer à l'infini. Chaque seconde me paraissait une éternité. Le bruit des machines, les voix paniquées des infirmiers, tout devenait flou, comme si j'étais en dehors de mon propre corps.

Puis, le silence s'installa. L'infirmière s'approcha de ma mère, sa main posée doucement sur son épaule. Elle n'eut pas besoin de dire un mot. Tout était clair.

Mon père venait de rendre l'âme.

Un cri étouffé s'échappa des lèvres de ma mère, suivie de pleurs déchirants. Je sentis les larmes couler le long de mes joues, mais je n'avais plus la force de crier. Khadim, à mes côtés, était en état de choc, les yeux rivés sur le corps sans vie de notre père. Ce moment, cet instant précis, resterait à jamais gravé dans ma mémoire. Le monde venait de basculer.

Je me rapprochai du lit, mes mains tremblantes effleurant celles de mon père. Elles étaient déjà froides. Une douleur vive me transperça le cœur, et j'eus l'impression que tout s'effondrait autour de moi. Mon père, cet homme si fort, celui qui avait façonné la personne que j'étais, venait de s'éteindre, et avec lui, une partie de moi-même.

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Ce jour-là, le destin avait scellé un chapitre de ma vie que je n'oublierai jamais.

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