Chapitre :48

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Amina

Nous étions au week-end, et l'heure était enfin venue pour Diarra de repartir. Ma mère et Khadim étaient venus la veille pour lui dire au revoir. Même si ma tante était triste de voir sa seule et unique fille s'éloigner, je n'étais pas en reste. Diarra n'était pas seulement ma cousine, elle était ma sœur. Elle avait toujours été là pour moi, m'apportant du réconfort dans les moments difficiles. Les problèmes avec Malick me pesaient lourdement, tout comme l'absence de mon père et la peur de l'échec qui pesaient sur mes épaules. Quand Diarra était là, je me sentais mieux. Alors, j'étais triste de la voir partir.

Avec l'aide de Ndeye Daba, nous avions réussi à présenter des preuves contre Malick, espérant que la justice prendrait enfin en compte notre situation. Mais peu de temps après, nous avons reçu un appel de la police, nous annonçant qu'il n'y avait pas assez de preuves pour poursuivre l'affaire. Cette décision nous a laissées furieuses et abattues. Cela a renforcé notre pensée de dénoncer les injustices qui sévissent au Sénégal : des innocents emprisonnés, des criminels en liberté, des dossiers classés sans suite et la corruption qui gangrène notre système.

Malgré tout cela, j'ai décidé de laisser Malick entre les mains de Dieu. Mais Mouhamed, inquiet, m'a conseillé d'être prudente. Il savait combien la situation était délicate.

Khadim m'observait avec attention. Après le déjeuner, il m'entraîna dans ma chambre.

— Amina, qu'est-ce qui se passe ? Tu es maigre. Je ne pense pas que ce soit seulement pour le départ de Diarra. Est-ce que tu me caches quelque chose ?

Je secouai la tête. Je connaissais mon frère, et je savais que l'affaire avec Malick risquait de prendre un tournant désagréable s'il en avait vent.

— Est-ce que Mouhamed t'a fait quelque chose ? demanda-t-il.

— Non, je m'inquiète juste pour ma dernière année d'études qui commence la semaine prochaine, et pour le départ de Diarra.

— D'accord, mais ne t'inquiète pas, petite sœur. Je serai toujours là pour toi.

Peu après, Mouhamed est arrivé pour accompagner Diarra à l'aéroport. Je me suis mise à pleurer, et Diarra, les yeux pleins de larmes, a fait de même. Ce moment était empreint d'émotion, un mélange de tristesse et de souvenirs partagés.

Diarra s'est approchée de moi, une main sur mon épaule.

— Sois forte, mon bébé, me dit-elle, les yeux brillants de larmes. Même loin, je serai toujours là pour toi. N'oublie jamais ça.

Elle a ensuite tourné son regard vers Mouhamed, qui se tenait à mes côtés, et lui a dit d'un ton sérieux :

— Prends soin d'Amina, s'il te plaît. Elle a besoin de toi.

Mouhamed a hoché la tête, sa détermination palpable. Je pouvais sentir à quel point ce moment était important pour lui. Il savait que ma cousine me quittait, mais il était prêt à être là pour moi, à m'apporter tout le soutien dont j'avais besoin.

— Compte sur moi, Diarra. Je ferai tout ce qu'il faut pour qu'Amina se sente en sécurité et aimée, répondit-il d'une voix ferme.

Diarra a souri, visiblement rassurée par ses paroles. Je me suis alors tournée vers elle, essayant de masquer mes larmes.

— Je vais te manquer, Diarra.

— Je vais te manquer aussi, mais souviens-toi, notre lien est plus fort que la distance. Je serai toujours là, même si ce n'est que par message.

Alors qu'elle serrait ma main une dernière fois, je pouvais sentir une vague de chaleur et d'amour me traverser. Ce lien que nous partagions, malgré la distance qui allait nous séparer, ne se briserait jamais.

Le moment du départ est finalement arrivé. Nous nous sommes toutes deux tenues la main, les larmes coulant sur nos joues. Diarra a pris une grande inspiration avant de se retourner pour s'éloigner, mais pas sans une dernière promesse :

— Rappelle-toi, je t'aime, Amina. Ne laisse pas les problèmes te détruire.

_je t'aime aussi Diarra ,en larmes.

Une fois rentrés à la maison, devant la porte, Mouhamed a annoncé qu'il avait rompu sa collaboration avec Malick. Je pouvais sentir à quel point cette décision était importante pour lui. Je n'aurais jamais voulu qu'il perde quoi que ce soit à cause de moi. Mais en même temps, je ne pouvais m'empêcher d'être touchée par son sacrifice.

— Ayez des Mouhamed dans vos vies, pensais-je, car mon homme est unique.

Mouhamed

En regardant Amina et Diarra échanger ce moment d'émotion, je me suis senti à la fois responsable et impuissant. Responsable, car je savais à quel point Amina comptait sur moi. Impuissant, car malgré tout mon amour et ma détermination, je ne pouvais effacer cette tristesse qui la consumait.

Amina avait traversé tant d'épreuves dernièrement, et voir Diarra partir semblait être la goutte de trop. Pourtant, je savais que ce n'était pas seulement le départ de sa cousine qui la troublait. Il y avait Malick. Cet homme, que j'avais autrefois considéré comme un ami et un partenaire d'affaires, avait brisé bien plus que notre relation professionnelle. Il avait semé le chaos dans la vie d'Amina.

En rentrant à la maison après avoir accompagné Diarra à l'aéroport, je pouvais sentir le poids des non-dits entre nous. Le silence était lourd, mais nécessaire. C'était le moment où je devais lui dire ce que je pensais depuis des semaines.

— Amina, je ne travaille plus avec Malick, ai-je finalement lâché.

Elle s'est arrêtée, surprise, me regardant comme si elle essayait de comprendre mes paroles. Je savais qu'elle serait à la fois soulagée et inquiète. Je m'approchai d'elle, prenant doucement ses mains dans les miennes.

— Je sais que cela te pèse, et que la situation avec lui est devenue insupportable pour toi. Je ne pouvais plus rester à ses côtés, pas après tout ce qu'il t'a fait.

— Mouhamed, tu n'avais pas à faire ça pour moi...

— Je l'ai fait pour nous, pour que tu puisses avancer sans avoir à le croiser à travers moi. Et, pour être honnête, il ne mérite pas de rester dans nos vies.

Elle baissa les yeux, visiblement émue. Je pouvais voir le conflit dans ses pensées, entre la gratitude qu'elle ressentait et la culpabilité de me voir faire ce sacrifice.

— Je ne veux pas que tu perdes à cause de moi, murmura-t-elle.

— Tu n'as jamais été une perte, Amina, répondis-je, ma voix ferme mais douce. Si être avec toi signifie prendre mes distances avec des gens comme Malick, alors c'est une victoire pour moi.

Je voyais bien que mes mots touchaient Amina, mais je savais aussi que le chemin serait encore long avant qu'elle se sente vraiment en sécurité, émotionnellement et mentalement. Je lui devais d'être là, pas seulement en parole, mais en acte.

— Je te promets une chose, continuai-je. Peu importe ce qui se passe, je serai là. Je ne te laisserai pas affronter tout ça seule. Je te protégerai, Amina, contre Malick ou qui que ce soit d'autre.

Elle releva enfin les yeux vers moi, ses larmes sur le point de couler à nouveau. Mais cette fois, ce n'était pas des larmes de tristesse. C'était des larmes de soulagement, d'espoir, peut-être même d'amour.

— Merci, Mouhamed. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

Je lui souris, puis je la pris dans mes bras, la serrant contre moi comme pour lui rappeler que, quoi qu'il arrive, je serais toujours là pour elle.

— Tu n'auras jamais à savoir. Parce que je suis là.

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