Ailes en flammes

Sous le feu des critiques

Barcelone, le lendemain

— Alyana ! cria Nicolas en secouant violemment son épaule, l'inquiétude et la colère se mêlant sur son visage. Réveille-toi, on doit avoir une discussion, et vite !

Alyana se redressa brusquement dans son lit, le mal de tête martelant ses tempes comme un tambour. La bouche pâteuse et les yeux encore collés de fatigue, elle se heurta à une lumière crue qui l'assaillait, comme si le soleil avait décidé de l'attaquer en plein visage.

— Quoi ? murmura-t-elle, la voix rauque, se débattant avec la réalité.

Emma, encore plongée dans un sommeil profond, ne réagit pas. Alyana, avec un soupir de désespoir, se leva lentement, se tenant la tête dans les mains tandis que Nicolas s'approchait de son lit, le visage tendu et fuyant toute empathie.

— Lève-toi ! s'impatienta-t-il. T'es sourde ou quoi ? On a pas que ça à faire !

— Discuter de quoi encore ? grogna Alyana, essayant d'ignorer la douleur sourde dans sa tête.

— De ton état, bien sûr. Sa voix se fit plus sévère. J'vais pas me répéter, dépêche-toi !

Nicolas l'attrapa par le bras, l'entraînant hors du lit. Elle se leva à contrecœur, se dirigeant vers sa garde-robe. Après une recherche frénétique, elle enfila un t-shirt oversized et un short en jean qui arrivait jusqu'aux genoux, puis, dans un geste de désespoir, elle attrapa ses lunettes de soleil, espérant qu'elles cacheraient un peu son état.

Ses frères l'attendaient déjà dans le hall, l'inquiétude palpable mais teintée de colère dans l'air.

— On va déjeuner dehors, ajouta Adrian en scrutant son visage fatigué. Pas question que Papa te voie dans cet état.

Elle acquiesça d'un signe de tête, consciente qu'elle n'avait guère le choix. L'idée de se retrouver sous les feux des projecteurs de la villa était insupportable. Les cinq dînaient souvent dans des restaurants, mais cette fois, elle espérait que l'air frais aiderait à aborder la conversation délicate qui l'attendait.

Une fois dans la voiture, elle s'affaissa sur le siège, désespérément silencieuse et fatiguée après la soirée qu'elle venait de passer. Ses frères échangèrent des regards chargés d'une tension palpable.

Le trajet s'étira dans une ambiance lourde, chacun perdu dans ses pensées. Alyana pouvait sentir la colère de ses frères résonner dans l'air. En arrivant au restaurant, l'air marin souffla sur son visage, un léger répit, mais ne parvenait pas à apaiser l'anxiété qui la gagnait. Ses frères prirent place autour d'une table en terrasse, l'angoisse visible sur leurs visages.

— Alors, Alyana, commença Nicolas, son ton tranchant comme un couperet. On doit savoir... est-ce que tu consommes de la drogue ou de l'alcool ? Est-ce que tu passes toutes tes soirées comme ça ?

Elle écarquilla les yeux, surprise par une accusation si directe.

— Quoi ? s'étonna-t-elle, feignant l'innocence. Non, bien sûr que non ! Juste un peu de temps en temps... lors des fêtes...

Miguel l'interrompit, l'air sévère, le regard perçant.

— Alyana, c'est pas le moment de mentir. Emma... enfin, sa réputation précède son ombre. Ses mots étaient comme des fléchettes. On a fait des recherches, et franchement, vous n'êtes pas très discrètes.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? demanda-t-elle, sentant la colère sourdre en elle. Emma est ma meilleure amie. Faites attention à ce que vous dites.

Adrian, le visage impassible, croisa les bras, le regard froid.

— Tu sais que notre père a des yeux partout. Si tu continues comme ça, il va le découvrir, et on ne peut pas prendre ce risque.