Étreinte dans l'obscurité

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Je titubais dans la ruelle, l'air frais de la nuit me giflant le visage alors que mon estomac se retournait. Tout se mélangeait dans ma tête, et avant même de comprendre ce qui se passait, je me pliais en deux, vomissant le peu que j'avais encore en moi. Des bruits de pas rapides résonnèrent, et une main se posa doucement sur mon dos.

Andrès : Tout doux, respire, murmura Andrés, sa voix douce mais ferme.

Je levai les yeux vers lui, encore floue, mais reconnaissant le visage familier qui m'avait toujours hantée. Ses yeux étaient empreints d'une inquiétude sincère. Je voulus parler, mais les mots se dérobèrent, laissant place à des larmes silencieuses. Andrés passa un bras autour de ma taille et m'aida à marcher vers sa voiture, garée un peu plus loin. J'étais trop épuisée pour résister, trop engourdie pour comprendre.

Arrivés près du véhicule, il m'aida à m'asseoir, mais je glissai, perdant l'équilibre. Alors, sans un mot, il me souleva doucement, son corps contre le mien. Ses bras étaient forts, rassurants, comme s'ils avaient toujours été là pour me protéger. Je me laissai faire, me sentant incroyablement vulnérable.

Andrès : Il faut qu'on quitte cet endroit, murmura-t-il, en me déposant délicatement sur le siège passager. Ton père... il serait furieux s'il te voyait comme ça.

Je tournai mon visage vers lui, encore désorientée, et des bribes du passé commencèrent à m'échapper, brouillant la ligne entre présent et souvenirs.

Le moteur se mit en marche, et je le regardai ajuster le rétroviseur avant de tourner la tête vers moi, un mélange de souci et de détermination sur son visage.

Alyana : Pourquoi... pourquoi tu n'as jamais essayé de me contacter ? J'étais là, à t'attendre... tous les jours, durant 8 ans, oui putain d'années ! Tu sais, je t'aimais tellement. Comment t'as pu... ?

Andrés serra le volant, son expression se durcissant alors qu'il gardait les yeux rivés sur la route.

Andrès : Je sais, Alyana. J'ai fait des erreurs. Je voulais te protéger, mais je me suis retrouvé à te regarder de loin. Ça a été difficile pour moi aussi, dit-il, sa voix tremblant légèrement.

Je continuai, ma voix s'élevant au-dessus du bruit du moteur, les mots s'échappant de moi comme des vagues de désespoir.

Alyana : Après cette nuit, pourquoi tu ne m'as pas contacté ? T'aurais pu juste me dire que tu étais vivant, j'ai cru que tu étais mort.

Il jeta un coup d'œil à ma direction, ses yeux remplis de compassion.

Andrès : Je savais pas comment te le dire, Alyana... T'as aucune idée de tout ce que j'ai enduré. Mais cette pilule, c'est une connerie. Tu ne dois plus jamais y toucher, compris ?

Je détournai les yeux, incapable de soutenir son regard. Les souvenirs de cette soirée, de la douleur et de l'angoisse, s'enchevêtraient dans mon esprit.

Je m'affalai contre le siège, sentant mes paupières lourdes. Je voulais protester, crier, mais mon corps semblait m'abandonner. Mes souvenirs flottaient autour de moi, et je revoyais des éclats de moments partagés avec lui, des promesses, des éclats de rire, des espoirs brisés. Le trajet jusqu'à chez lui, que je reconnaissais, se fit dans un silence tendu, ponctué seulement par mes murmures incohérents.

Nous arrivâmes devant une petite maison, discrète, loin de l'agitation de la ville. Il sortit de la voiture et vint m'ouvrir la portière. Toujours en silence, il me souleva à nouveau, comme si je ne pesais rien. Il poussa la porte d'entrée d'un coup d'épaule et me porta à l'intérieur, me déposant sur un lit moelleux.

Ailes en flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant