Un combat intérieur

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Alyana – Quelques jours après son retour à Barcelone

Je me tenais sur le balcon de ma chambre à Barcelone, le ciel s'étendant dans des teintes de rose et d'orange, un spectacle qui m'aurait autrefois émerveillée. Mais aujourd'hui, ces couleurs semblaient se moquer de ma mélancolie. La douce brise de la Méditerranée n'apaisait en rien la tempête qui faisait rage en moi. Depuis 8 ans, chaque matin et chaque soir, je récitais une prière pour ma mère et mon bébé, gardant leur mémoire vivante, même si cela n'amenait que douleur.

Les journées s'écoulaient, rythmées par une lutte constante pour retrouver ma place dans cette maison qui me paraissait si étrangère. Mon père, Manuel, était omniprésent, ses remarques acerbes résonnant comme des coups de fouet dans une atmosphère déjà tendue.

Ce soir-là, alors que nous étions réunis autour de la table pour le dîner, je ressentis la pression de ses attentes.

Manuel : Tu as encore passé toute la journée dans les jardins ?  demanda-t-il, sa voix tranchante.

Alyana : Oui, et alors ? répliquai-je froidement. C'est la seule chose qui me reste d'elle

Mon père, omettant la dernière partie de ma phrase, répondit d'un regard dur : 

Manuel : J'aimerais que tu te concentres sur ce qui est important. Nous avons des affaires à gérer, des alliances à solidifier. 

Alyana : Des alliances ?  lâchai-je, ma colère montant. Peut-être que je ne veux pas être un pion dans ton jeu. Avec qui vas-tu encore organiser des fiançailles dans mon dos ? Il faudrait me prévenir, comme ça je ne gâche pas tes plans.

Nicolas, assis à droite de mon père, intervint pour tenter de calmer les choses. 

Nic : Ce n'est peut-être pas le moment... 

Manuel : Non, Nicolas, laisse-la parler,  coupa Manuel, la tension palpable entre nous. Elle doit apprendre à respecter notre mode de vie. 

Alyana : Respecter quoi ?  répliquai-je. Le fait que tu préfères le pouvoir à la famille ?

Claudia, ma belle-mère, se tourna vers moi avec un sourire apaisant.

Claudia :  Alyana, je sais que c'est compliqué. Pourquoi ne pas essayer de voir les choses du point de vue de ton père ? Il veut simplement le meilleur pour nous tous. 

Alyana : Le meilleur ? m'écriai-je. Et c'est quoi, le meilleur ? M'enfermer dans une cage dorée ? 

L'atmosphère était tendue, et je sentais que mes frères échangeaient des regards inquiets. Adrian, qui avait été silencieux jusque-là, décida d'intervenir.

Ad : Écoute, Ana, on sait que c'est difficile de revenir après tant d'années. Mais attaquer papa ne résoudra rien.

Alyana : Attaquer ? Sérieusement ? Il m'a arrachée à vous pendant 8 ans. 8 ans, tu te rends compte, AD ? Et maintenant, je devrais simplement accepter qu'il prenne à nouveau le contrôle de ma vie ? dis-je, la voix tremblante, mais remplie de colère. Vous attendez que j'accepte que ma vie ne m'appartienne plus ?

Nic : C'est compliqué pour nous tous,  insista Nicolas avec une voix plus douce. Mais, on est une famille. On doit se soutenir, même quand c'est difficile. 

Je soupirai, frustrée par leur complaisance. 

Alyana : Une famille, hein ? Un père qui m'a ignorée pendant 8 ans parce que j'ai osé aimer quelqu'un. Des frères qui, à part des coups de fil, n'ont même pas daigné poser un pied pour me voir une seule fois en 8 ans. Et, ils n'ont même pas eu l'amabilité de me dire que mon géniteur s'était remarié. Mais bien sûr, les frangins, youpi, quelle famille de merde, oue !

Ailes en flammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant