Chapitre XXIII : Transition

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(démarrez la vidéo, baissez le volume et détendez vous . Bonne lecture)


Le rire est un langage universel qui brise la glace, et il est souvent plus facile d'embrasser une femme qui a su faire vibrer notre cœur de joie.
Jacques Prévert





Acte 2🤎: Les lutte intérieure et les non-dits



Ryan.




Je gare la voiture dans le parking bondé, descendant en même temps que les autres. Ensemble, on se dirige vers l'entrée du restaurant, qui, comme toujours, doit déjà être plein à craquer. Ce ne serait pas le lieu le plus branché de la ville si ce n'était pas le cas. Chaque samedi, tout le monde semble se donner rendez-vous ici pour profiter du déjeuner et de l'ambiance conviviale qui y règne.

Aujourd'hui, j'ai sacrifié ma traditionnelle grasse matinée pour une séance à la salle de sport, suivie d'un moment avec la bande. Dès que nous franchissons la porte, le gérant nous reconnaît aussitôt et nous propose des places privilégiées à l'étage, avec vue sur l'intégralité de la salle.

Alors qu'on monte les escaliers, je sens le bras de mon frère se poser lourdement sur mes épaules. Je devine déjà ce qui va suivre , une de ses remarques pleines de sous-entendus.

— Ta maîtresse à midi pile, murmure-t-il avec un sourire en coin.

Je lève les yeux et aperçois Alice en bas, enlacée avec Mike. Elle est là, bien évidemment. Je soupire intérieurement. Je l'ai ignorée depuis "ce" soir.

      Croiser Alice ici était aussi prévisible que le fait que tout le monde déjeunerait dans ce restaurant aujourd'hui. Le regard de mon frère brille de malice alors qu'il étouffe un rire en voyant mon expression dépitée. Lyan peut être mon meilleur allié... et un traître redoutable à la fois.

Toute la bande connaît Alice. Elle traînait souvent avec Emy, alors je ne peux pas me permettre de l'éviter. Ce serait louche. Elle fait la bise à chacun de nous, et bien sûr, elle finit par s'asseoir juste à côté de moi.

Je me contente de mâcher distraitement les noix de cajou posées devant moi, les yeux rivés sur mon téléphone, absorbé par une partie de  Candy Crush , à croire que ce jeu a été inventé pour me distraire de situations comme celle-ci. Le serveur arrive, carnet à la main, prêt à prendre nos commandes. Je le plains un peu, vu l'indécision qui règne toujours au sein de la bande.

Je commande un potjiekos  accompagné de riz, et un cocktail à base de fruits de la passion avec un peu d'alcool. Puis, je retourne à mon téléphone. Autour de la table, les discussions dérapent rapidement sur le meilleur match de la saison. Les piques fusent, et je me permets d'y participer de temps à autre, juste pour me moquer. Le football, ce n'est pas trop mon truc , plus tennis . Je préfère une soirée tranquille, Netflix et détente. Ils m'appellent "princesse" pour ça, mais je m'en fiche.

     Un coup d'œil furtif  vers Alice , elle est silencieuse, bien plus calme que d'habitude. Ça me surprend presque, mais je n'ai pas envie de savoir ce qu'elle a en tête. Mieux vaut rester concentré sur ma partie, ou sur les rires autour de la table , tout sauf ce qu'elle pourrait tenter.

     L'étage se remplit petit à petit alors que le repas avance. La bonne humeur flotte dans l'air . J'aspire un long trait de mon verre, savourant le liquide rafraîchissant, quand Abdoul claque des doigts devant moi pour attirer mon attention, son regard fixant quelque chose en bas.

— C'est pas ta femme, là ? me demande-t-il en pointant discrètement du doigt.

Je suis son regard, et mes yeux se posent sur Adeola, debout devant le comptoir. Elle porte un legging noir moulant et un t-shirt café légèrement relevé sur ses hanches. Ses cheveux coiffés en ananas encadrent son visage, et elle semble discuter avec un serveur en ajustant constamment son t-shirt, comme si elle essayait de masquer ses courbes... en vain.

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